Le travail de l’enseignant en lecture tout au long de la scolarité obligatoire

Auteur(s) :
Ronveaux, Christophe (Université de Genève)

Mots clés :

discipline français
compréhension en lecture
outils sémiotiques
dispositifs
Atelier(s) :

2C
Thèmes :

Axe 1 : Le travail enseignant au quotidien
Axe 3 : Les dimensions professionnalisantes du travail enseignant
Public : Primaire
Public : lycée professionnel et lycée
Démarche : enquête, étude qualitative

Résumé :

Si l’on admet que le travail enseignant consiste fondamentalement à transformer chez les élèves des processus psychiques hautement complexes que sont les manières de parler, d’agir et de penser, et notamment la lecture, alors l’examen des moyens par lesquelles l’enseignant vise à structurer ces processus devrait nous renseigner sur ce qui constitue les fondamentaux du travail enseignant. Notre hypothèse repose sur cette idée que le travail enseignant se définit, entre autres, par la mise à disposition des élèves d’un objet d’enseignement, au moyen d’outils sémiotiques. L’outil présuppose d’abord que l’enseignable ait été élémenté. Cette élémentation s’effectue dans le cadre d’une discipline scolaire, socio-historiquement déterminée. L’outil présuppose en outre que ces éléments aient été hiérarchisés et mis à disposition dans des suites d’activités. C’est la nature de cet outil qui agit pour transformer les processus psychiques. L’outil est donc soumis à des variations socio-historiques dont nous proposons de rendre compte dans la présente contribution.
À partir de ce cadre théorique, notre proposition vise à décrire et à comprendre comment le travail enseignant ordinaire à propos de la compréhension en lecture se réalise dans différents degrés d’enseignement (au primaire et au secondaire). Nous observons la variation des dispositifs de lecture à deux niveaux : au niveau des « ordres » d’enseignement, du premier cycle au deuxième cycle du primaire, du primaire au secondaire (en 1ère, 2e, 4e, 6e primaire et en 8e du cycle secondaire) ; au niveau des filières dans un même degré en 8e A et B du cycle obligatoire (les filières A et B correspondent aux filières fortes et faibles). Deux classes par degré ont été sélectionnées et représentent le tout-venant. Notre échantillon est trop restreint pour prétendre à une généralisation. Notre enquête relève d’une démarche exploratoire et qualitative.
Notre corpus relève de deux ensembles de référence : un premier ensemble comprend tous les supports (textes, exercices, notes, questionnaires, etc.) mis à disposition des élèves par les enseignants ; le deuxième ensemble comprend les entretiens menés auprès des enseignants, au sujet de leurs dispositifs. Le « carottage » s’est effectué sur deux périodes de deux semaines d’enseignement ; ces deux périodes ont été prélevées à deux moments de l’année, l’une dans la période d’automne et l’autre dans la période de printemps. Précisons encore que les entretiens ont été réalisés avant et après chacune des tranches prélevées et portaient sur la description des activités réalisées à partir des supports collectés.
Les résultats attendus sont de deux niveaux : à un premier niveau, nous devrions identifier comment se décline, tout au long de la scolarité obligatoire, un des gestes fondamentaux du travail enseignant et les éléments disciplinaires des moyens mis en œuvre dans la classe ; à un deuxième niveau, nous devrions identifier, dans un même degré, les pratiques émergeantes. La mise à disposition d’un objet d’enseignement pour développer la lecture étant un de ces gestes, à l’issue de cette enquête, nous devrions pouvoir comprendre comment se structure le travail enseignant sur une progression longue, des premiers apprentissages de la lecture à la compréhension et interprétation des textes.