La parole de l'enseignant dans la classe; entre aide individuelle et avancée collective Étude du cas d'un stagiaire vidéoscopé dans le cadre d'interactions didactiques au sein du dispositif 'atelier dirigé d'écriture' en CP
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analyse de l'activité
professionnalisation
formation
énonciation
interaction
gestes didactiques
4C
Axe 3 : Les dimensions professionnalisantes du travail enseignant
Public : Primaire
Démarche : recherche-action
Démarche : étude de cas, approche clinique
Communication au colloque international de l'INRP, 16 au 18 mars 2011 Le travail enseignant au XXIe siècle Perspectives croisées: didactiques et didactique professionnelle La parole de l'enseignant dans la classe; entre aide individuelle et avancée collective Étude du cas d'un stagiaire vidéoscopé dans le cadre d'interactions didactiques au sein du dispositif 'atelier dirigé d'écriture' en CP Sophie Baconnet ATER doctorante, Dominique Bucheton Professeure en Sciences du langage et Sciences de l'éducation IUFM- Université Montpellier2, équipe alpha (Activité Langage Formation Apprentissage) laboratoire LIRDEF (laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique Éducation et Formation) place Marcel Godechot, 34 000 Montpellier, France Axe thématique 3: Les dimensions professionnalisantes du travail enseignant Le travail comme occasion d'apprendre, de conceptualiser son action, de se développer professionnellement. Le travail enseignant comme une ressource pour la formation initiale ou continue, l'accompagnement des enseignants débutant. Mots-clés: analyse de l'activité- formation- professionnalisation enseignante- énonciation- interaction – geste didactique Proposition de contribution Notre étude porte sur le processus de développement professionnel de deux enseignants novices, processus réalisé dans le cadre d'un stage en responsabilité filé sur plusieurs mois à partir du recueil des données de leur activité de classe vidéoscopée, dans le cadre d'un dispositif particulier, l'atelier dirigé d'écriture en classe de CP. Cette recherche a pour but de mieux comprendre ce qui se joue dans l'accompagnement de chaque enseignant au plus près des besoins d'un petit groupe d'élèves entrant dans le lire écrire. Il s'agit également de repérer des évolutions significatives en terme de reprise déplacement chez les maîtres stagiaires autant que chez les élèves sur la durée de l'étude longitudinale. La démarche est alors envisagée comme processus interne de validation de la recherche. Elle est également conçue comme instrument d’auto évaluation par les formés dans la mesure où elle leur permet d’appréhender et de mesurer les effets de leur propre transformation identitaire (évolution de leur héritage culturel, réflexif, axiologique) et professionnelle dans un accompagnement à la pratique de classe. Derrière la question du genre professionnel, il nous semble pertinent de questionner le style propre de l'enseignant (l'effet maître), et ce faisant de comparer deux parcours de professionnalisation. Derrière les conduites de classe se jouent des particularités relevant tant d'habitus sociaux et de systèmes de représentations propres à chaque enseignant que de conditions plus ou moins favorables à l'expérimentation de nouvelles postures, comme l'effet établissement. Notre méthodologie repose sur la clinique de l'activité selon Clot (1999). Après chaque séance de classe vidéoscopée, nous avons réalisé des entretiens d'auto-confrontation. La décentration du stagiaire sur ses propres pratiques l’autorise à prendre conscience de ses intentions, de ses dilemmes, des nœuds didactiques rencontrés, à réfléchir sur ses gestes initiaux, enfin de rejouer le scénario en ajustant son agir ainsi que de s'impliquer en tant qu’acteur de son évolution professionnelle. La conduite d’entretiens d’auto confrontation du formé face à son activité s’avère un outil pertinent dans la recherche d’indicateurs saillants aux yeux d'acteurs mobilisant dans la situation autant des savoirs théoriques que des savoirs d’action intermédiaires se construisant dans l'action lors de premiers exercices du métier. Nous avons procédé dans un second temps à l'analyse d'actes langagiers réalisés à l'occasion de premiers gestes dans le cadre de ce dispositif particulier de recherche-action-formation. Pour analyser l'énonciation du maître, nous avons eu recours à l'approche issue de la linguistique interactionnelle selon Mondada1 (2004) et aux travaux de Kerbrat Orrechioni (2002) inspirée de l'analyse conversationnelle. En effet, pour mieux comprendre la nature des rapports entre langage et activité, nous avons recensé et analysé les adressages singuliers et collectifs de l'enseignant dans le dispositif de l'atelier, notamment lors de la phase d'entrée dans l'écriture. Ces sous manières de s'ajuster à la situation pour le maître, ces micro-gestes en réponse à des élèves singuliers tout autant qu'au collectif nous semblent construire des systèmes sémiotiques complexes qu'il s'agit de questionner. L'enseignant déploie une panoplie de procédés, de manières de faire penser, de faire parler, de faire agir les élèves qui s'ajuste progressivement au cours de l'expérience. Nous avons ainsi cherché à rendre manifeste la chronogénèse de l'expérience de la classe chez le stagiaire observé (son caractère situé et incorporé) et ainsi mieux comprendre sous quelles conditions ce développement est rendu possible. Nous exposons les résultats de notre enquête comparative et dégageons des pistes de réflexion concernant le dispositif atelier dirigé d'écriture conçu comme vecteur d'accélérateur de certaines compétences professionnelles et identitaires chez les enseignants stagiaires. A cette occasion, nous revenons sur nos hypothèses de recherche pour les valider ou les infirmer.