L'évolution du travail des enseignants dans le cadre des écoles de management

Auteur(s) :
PON, Kevin (Ecole Suprériere de Commerce de Saint-Etienne)

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Mots clés :

internationalisation
qualité
pédagogie
apprentissage
Atelier(s) :

2D
Thèmes :

Axe 2 : Les variations, transformations et évolutions du travail enseignant
Public : formation adultes
Démarche : enquête, étude quantitative
Démarche : étude de cas, approche clinique

Résumé :

Les fruits de ce travail proviennent en grande partie d’un côté, d’une thèse de doctorat sur l’internationalisation des écoles de commerce présentée en Grande Bretagne en avril 2007, qui a précédé un travail de recherche en cours sur les conditions de travail des professeurs des écoles de management en France et leur perception de l’évolution de leur métier. La recherche dans ce domaine démontre souvent que des facteurs tels que le stress et le surcharge de travail sont des éléments importants dans l’évolution du travail (Naylor 2001). D’autres facteurs tel que la manque des moyens (Troman et Woods 2001) sont aussi des facteurs importants perçus par un corps enseignant. Ce travail vise à examiner si ces facteurs contribuent à l’évolution dans le travail des professeurs des écoles de commerce. Il essaie également de découvrir quels sont les moteurs de ces facteurs.
Un questionnaire à été adressé à des professeurs principalement de marketing et de management dans six écoles de commerce françaises ainsi que des entretiens téléphoniques afin de récolter des informations. Le questionnaire se portait sur le travail de l’enseignant aujourd’hui et celui d’il y a dix ans ainsi que les changements au sein de l’institution au cours de ces dernières années. Ce questionnaire avait un double objectif pour répondre aux questions suivantes :
• Quelles sont les facteurs qui font évoluer le travail d’un enseignant ?
• Comment le travail d’un enseignant a-t-il évolué au cours de ces dernières années ?
Les résultats de cette recherche identifient trois facteurs majeurs qui contribuent à cette évolution Tous les participants avait cité au moins deux des facteurs cités ci-dessous et plus de 80% ayant cité tous les trois :
• L’internationalisation
• La démarche qualité
• De l’enseignement à l’apprentissage
Les raisons pour cette internationalisation sont multiples (Teichler 2001). Avec la mondialisation, les écoles de commerce et de gestion sont obligées de s’internationaliser, afin de satisfaire les besoins exprimées par les entreprises qui, elles-mêmes s’internationalisent (Scott 1998). Nul ne peut donc nier le fait que l’internationalisation touche tous les secteurs de l’enseignement supérieur et notamment celui de la gestion et du commerce (Altbach 2000).
De Witt (2002) et Knight (2007) identifient quatre facteurs qui poussent les institutions d’enseignement supérieur à s’internationaliser :
• Politique – pour des accréditations, visa et reconnaissances
• Economique – pour les entreprises et finances internes
• Culturelle – tel ou tel pays a des liens culturels
• Académique –recherche et pédagogie
L’enseignant est donc condamné (de façon positive) à modifier le contenu pédagogique de ces enseignements afin de prendre en considération ce processus d ’internationalisation (Knight 1997) et aucun professeur ne peut négliger son importance (Halliday 1999). Ceci peut se manifester par plusieurs méthodes :
• L’introduction du matériel pédagogique ayant un caractère international (cas, textes, livres)
• La prise en compte des étudiants étrangers dans les cours tous ayant des pré-requis divers et variés
• Les méthodes d’évaluation (individuelle et collective)
• La modularisation à l’intérieur du curriculum
Le deuxième facteur qui influence le travail est celui de la qualité. Cette notion de qualité véhicule plusieurs implicites et présente de multiples visages selon l’interlocuteur (enseignants étudiants, directeurs, décideurs politiques ou encore des consultants). Pour certain, la qualité peut être l’attente des objectifs, et pour d’autres il s’agit de la pertinence des programmes de formation en rapport avec le marché du travail. (Gustin 2001).
Aujourd’hui, la quasi-totalité des écoles de commerce sont dans une démarche de qualité aussi bien que celle de l’internationalisation car les deux sont fortement liées (Van de Wende1996). Ceci prend forme sous plusieurs niveaux (Woodhouse 1999).
• Les reconnaissances nationales – visa et reconnaissance de l’Education Nationale
• Les reconnaissances internationales – EQUIS et AACSB etc.
Ces accréditations prestigieuses ont ajouté du travail supplémentaire aux enseignants car ils sont obligés de formaliser ce qu’ils font non seulement en cours mais aussi comment ils peuvent juger la qualité de l’enseignement en général. Ces éléments comprennent bien sûr le contenue pédagogique, l’évaluation et une bibliographie aussi des concepts tels que :
• Le lien avec le programme (pourquoi on enseigne telle ou telle matière dans le programme)
• Les objectifs – pédagogiques, académiques et professionnels (ILOs –Intended learning outcomes)
• Les méthodes d’enseignement et d’apprentissage
• Le nombre d’heures de travail en dehors de la face à face
Donc, on constate que le travail d’un enseignant va bien au-delà de dispenser des connaissances en cours. L’enseignant aujourd’hui doit s’assurer qu’il met un cadre pour le développement de ses étudiants dont il a la charge. Il doit également élargir son champs de travail afin de placer ses enseignements (et lui-même) au sein de l’établissement et intégrer de plus en plus dans des équipes qui partage les mêmes valeurs et
En ce qui concerne le facteur de la transition de l’enseignement à l’apprentissage on peut constater que celui-ci est plus efficace au développement des compétences des étudiants (Springer et Borthick 2007). Néanmoins, certains pensent que cette évolution est due à la réduction de nombre d’heures