Dispositifs d’analyse de pratiques, construction de l’identité et ajustement de l’agir professionnel chez des enseignants stagiaires du premier et second degré
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formation des enseignants
formation en alternance
groupe de travail
développement des capacités professionnelles
4B
Axe 3 : Les dimensions professionnalisantes du travail enseignant
Public : formation adultes
Démarche : enquête, étude qualitative
Démarche : enquête, étude quantitative
L’hypothèse, selon laquelle les dispositifs d’analyse des pratiques contribuent à développer l’identité professionnelle et les capacités d’agir des jeunes professeurs en prise avec la réalité du travail auquel ils sont confrontés, semble aujourd’hui accepté par bon nombre de chercheurs et d’acteurs de la formation des enseignants (Vergnaud, 1996 ; Mosconi, 2001 ; Perrenoud, 2001 ; Nadot, 2003 ; Altet, 2007 ; etc.). Au-delà de ce consensus, les dispositifs en présence dans les IUFM sont nombreux et les façons de faire multiples, dépendant tout à la fois des intentions et des usages qui président à leur élaboration, des orientations théoriques convoquées, du cadre de formation retenu, de différentes contraintes institutionnelles, de centrations spécifiques liées à l’analyse etc. Le terme même d’« analyse des pratiques » apparaît en ce sens assez largement polysémique voire susceptible de masquer un ensemble diversifié de représentations et de conduites formatives. La recherche que nous présentons s’inscrit plus particulièrement dans le troisième axe thématique du colloque : le travail y apparaissant à la fois comme occasion d’apprendre, de conceptualiser son action et de se développer professionnellement, mais aussi comme une ressource pour la formation initiale et l’accompagnement des enseignants débutants. L’originalité de cette recherche repose sur le fait qu’elle s’appuie prioritairement sur des données empiriques, recueillies dans différents IUFM du Nord et de l’Est de la France. Dans un premier temps, nous tenterons d’analyser, dans une perspective comparative, un ensemble consistant de dispositifs d’analyse des pratiques professionnelles. Au-delà des principales orientations théoriques sous-jacentes, du cadre retenu et des principaux éléments du contexte institutionnel les caractérisant (rythmicité, degré de volontariat, cohérence méthodologique, formation de formateurs, nature des supervisions etc.), nous insisterons plus particulièrement sur deux aspects jugés essentiels : les différents niveaux d’inscription institutionnelle des dispositifs et l’analyse des dimensions groupales en tant qu’espace théorique spécifique à l’analyse. Dans un deuxième temps, nous essaierons de préciser les principaux effets et retentissements des dispositifs investigués sur la structure des représentations construites par les professeurs stagiaires. Pour ce faire, nous avons soumis un questionnaire à une population de 190 PLC2 et de 280 PE2 à l’issue de la dernière séance d’analyse. Ce questionnaire, incluant essentiellement des questions ouvertes qui reposent sur l’analyse d’une véritable situation présentée par écrit, reproduit un protocole-type d’analyse de pratiques. Une analyse de contenu des réponses des professeurs stagiaires (Bardin, 1977) nous permet de mieux cerner la structure des représentations de ceux-ci articulée autour de trois axes clés qui renvoient : - à la prise d’information à partir des éléments nodaux de la situation présentée ; - aux représentations du dispositif construites en contexte ; - à l’évaluation, par les professeurs stagiaires eux-mêmes, de l’intérêt et de la pertinence du travail accompli. Nous avancerons ici un ensemble de données qui soulignent l’impact de l’effectif du groupe sur la production des réponses de professeurs stagiaires de lycées et collèges participant à ces dispositifs. Le caractère véritablement restreint du groupe affecte profondément les représentations du travail d’analyse mis en œuvre. La réduction de la taille du groupe (N = 16 vs N = 9) induit en ce sens une augmentation du nombre des réponses au questionnaire de plus de 50 %, une prise d’information concernant les éléments nodaux de la situation passant de trois à cinq, une forte augmentation des réponses traduisant une adhésion au dispositif ainsi qu’une augmentation des réponses relevant plus spécifiquement de l’activité réflexive au détriment de celles traduisant différents ajustements des conduites professionnelles. De manière générale, le travail d’analyse de contenu de l’ensemble des réponses (PE2 et PLC2) nous permet d’identifier trois fonctions du travail de groupe : - une fonction « contenante » renvoyant plus particulièrement à la qualité des échanges, à l’écoute, au développement de la compréhension, à la restauration narcissique ; - une fonction « structurante » renvoyant davantage au développement de compétences à l’analyse ainsi qu’à l’établissement progressif d’une posture réflexive ; - une fonction « opératoire » spécifiant davantage l’ajustement des pratiques déclarées. Références bibliographiques Altet, M. (2007). « La contribution de l’analyse de pratiques en IUFM et de la réflexion sur l’action à la construction du « savoir-enseigner », in L. Talbot, M. Bru [dir.], Des compétences pour enseigner. Entre objets sociaux et objets de recherche, p. 49-65. Bardin, L. (1977). L’analyse de contenu, Paris : PUF. Mosoni, N. (2001). « Que nous apprend l’analyse des pratiques sur les rapports de la théorie à la pratique » In C. Blanchard-Laville, D. Fablet [dir.], Sources théoriques et pratiques de l’analyse des pratiques professionnelles, p. 15-34. Nadot, S. (2003). « Analyse de pratiques et professionnalité des enseignants », Actes de l’université d’automne, DESCO. CRDP Basse-Normandie, p. 15-22. Perrenoud, P. (2001). Développer la pratique réflexive dans le métier d'enseignant. Professionnalisation et raison pédagogique, Paris : ESF. Vergnaud, G. (1996). « Au fond de l'action, la conceptualisation », in J.-M. Barbier [dir.], Savoirs théoriques et savoirs d'action , p. 275-292.