Les premières utilisations de l'ordinateur pour l'enseignement des sciences physiques avait exploité les capacités de calcul pour créer des simulations permettant l'étude de trajectoires de particules chargées, d'aterrissages sur la Lune, de circuits électriques simples, de trajectoires de rayons lumineux, etc. L'idée était d'offrir aux élèves des environnements leur permettant d'exercer leur saggacité, leur esprit d'investigation et leur connaissances de physique. Il est intéressant de noter que ces idées et ces réalisations des années 70 (!) reviennent sur le devant de la scène après vingt années d'occultation par le paradigme "outil de laboratoire". Car si l'idée d'un enseignement de physique ancré sur l'expérimental reste première, il faut bien reconnaître que les pratiques scientifiques sont de plus en plus nombreuses à s'appuyer sur la simulation numérique : électronique, CAO, physique nucléaire, cosmologie, etc. De plus, les études didactiques tendent à montrer que les activités fondées sur la manipulation d'objets ou d'instruments ne sont, ni toujours propices à la conceptualisation, ni surtout les seules. Dans nos autres travaux sur l'ordinateur "outil d'investigation scientifique", la simulation apparaissait déjà comme outil de mise au point de modèle : la résolution des équations différentielles est en effet bien une simulation dans le sens où, n'ayant pas accès à une solution explicite, la connaissance de la valeur d'une grandeur à une date donnée repose sur le suivi de l'évolution depuis les conditions initiales. Mais ces méthodes numériques peuvent évidemment être utilisées indépendamment de résultats expérimentaux acquis préalablement. La simulation est alors le moyen d'activités de construction de modèles et expérimentation sur modèle ! Dans les pages qui suivent, notre approche est explicite : il s'agit bien d'une entrée par les activités sur les modèles (et non de fournir des fichiers de tel ou tel logiciel). Notre objectif, à travers les quelques exemples donnés, n'est pas de fournir des modèles du genre mais bien de susciter chez le lecteur, une réflexion sur les types d'activités que l'on peut ainsi créer, sur les savoirs de physique requis et les niveaux d'enseignement que l'on peut viser, sur les types d'environnement et conditions d'intégration de leurs utilisations et, bien évidemment, sur l'impact positif attendu au niveau de la structuration des connaissances.
Le travail que nous avons commencé depuis plusieurs années repose sur l'élaboration de situations et d'activités mettant explicitement en jeu le monde des modèles et des théories, éléments que nous considérons comme centraux dans la formation scientifique. En d'autres termes, nous faisons l'hypothèse que des activités sur simulateur renverront à des réflexions mettant en jeu le niveau théorique : au-delà des sources d'erreurs liées à la manipulation du logiciel, tel événement inattendu ou telle propriété particulière devra conduire à une recherche d'explication dégagée de toute contingence matérielle particulière du moment (mauvais contact, humidité, appareil défectueux, etc.). Il ne s'agit évidemment pas d'une substitution aux activités sur les objets et les instruments, mais bien de proposer une clarification des activités. Si l'objectif d'apprentissage concerne la maîtrise de modèles ou d'éléments de théorie, alors ce sont les modèles eux-mêmes qu'il convient de faire fonctionner, et nous laissons aux activités "sur paillasse" les objectifs qui lui sont spécifiques. Le choix d'environnements, l'élaboration d'activités sous différentes formes, les essais de suivi des activités des élèves ou des étudiants, nécessitait un travail didactique exploratoire. C'est celui-ci que nous présentons ici. Les expérimentations ont été conduites en classe de lycée (Terminale S, enseignement de spécialité), au niveau du DEUG (modules de soutien), en licence et en préparation au CAPES de physique-chimie (activité supplémentaire facultative).
Stella est un logiciel de simulation général permettant la création de modèles à partir de relations physico-mathématiques entre grandeurs. Le principe repose sur la représentation par des liens entre grandeurs et taux de variations, et est fondé sur l'intégration numérique d'équations différentielles du 1er ordre modélisant une relation "pompe-réservoir". L'originalité de ce logiciel se situe d'abord au plan ergonomique : la construction des modèles se fait par manipulation de représentations symboliques génériques. La seconde originalité se situe au niveau du fonctionnement du logiciel. Le "moteur" de base de tout "modèle Stella" est constitué d'une association métaphorique "pompe-réservoir" où la valeur de la grandeur "stockée" dans le réservoir évolue évidemment en fonction du "débit" associé à la pompe. Fonctionnant donc à un niveau abstrait, il permet de traiter de façon équivalente des systèmes mécaniques, électriques, etc., illustrant ainsi l'un des aspects de la modélisation : un même formalisme pour différents domaines. Stella, version Windows ou Mac est :
Une version de démonstration gratuite peut être téléchargée. Il s'agit d'un logiciel de simulation d'optique géométrique fondé sur un modèle de "ray-tracing" bidimensionnel permettant l'association quelconque de sources, dioptres, miroirs, etc. L'environnement RayTrace se compose d'une surface d'expérimentation et d'une collection d'instruments disponibles par des boutons que l'on peut pré-programmer. Dans l'environnement proposé à certains étudiants figurent ainsi :
Contrairement à d'autres logiciels où le postitionnement des objets est limité, et contrairement à Cabri-géomètre qui ne permet que de faire de la géométrie sur problèmes d'optique résolus, RayTrace permet de manipuler les objets et d'observer en direct les effets sur les rayons et les faisceaux. Il est ainsi possible d'expérimenter et de découvrir les propriétés de systèmes sans avoir à faire préalablement de calculs de trigonométrie. RayTrace est :
Une version de démonstration (mais permettant l'utilisation des différentes boutons et environnements que nous avons réalisés) est accessible par téléchargement
L'évolution du système peut être suivie par chronophotographies, par les flèches représentatives de vecteurs ou par le graphique des variations de grandeurs physiques. Bien que le logiciel soit fondé sur la résolution numérique des différentes équations traduisant les effets des forces et des liaisons, aucune dentre elles nest à écrire. La seule donnée des paramètres du système ( masses des objets, les longueurs des fils, lintensité de la pesanteur, ) et des conditions initiales suffit à lancer la simulation. Interactive Physique est distribué par PHYLAB, 8
rue Bobillot, 75013 Paris.
De nombreux sites ofrent des exemples sous forme de fichiers à télécharger notamment pour Interactive Physique. On peut obtenir leurs adresses actualisées sur le site EDUCNET dans le classement thématique des ressources nationales et académiques (choisir dans la liste rapide des thèmes proposés "Simulation et modélisation") http://www.educnet.education.fr/phy/themes/index.htm |
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