Entretien avec Dominique Glasman, article paru dans LE CAFE PEDAGOGIQUE ,n° 60, mars 2005.

Dans cet entretien D. Glasman revient sur les dernières recherches sur la déscolarisation. 

La déscolarisation est un phénomène de plus en plus visible, mais pas forcément nouveau, car l'emprise de la scolarité est de plus en plus forte (diplôme, course dans le parcours scolaire, "anormalité" de ne pas être scolarisé jusqu'à 19 ans souvent plus) et qu'elle est considérée comme risque social (délinquance). D. Glasman réaffirme la complexité de la rupture scolaire et avance que "ce qui se passe dans l'école va être le point de départ" qui, selon les conditions familiales, deviendra ou non "une spirale de dégradation". 

Article : http://www.cafepedagogique.net/disci/article/60.php

Voir aussi :  http://www.inrp.fr/zep/relais/recherdr.htm  

  MILLET Mathias, THIN Daniel. Remarques provisoires sur les "ruptures scolaires" des collégiens de familles populaires. Les Sciences de l’éducation - Pour l’Ere nouvelle, vol. 36, n° 1, 2003, pp. 109-129.

Les ruptures scolaires et la déscolarisation doivent être analysées comme un processus dans lequel interviennent simultanément l’histoire familiale, les parcours scolaires et les relations de sociabilité juvénile des collégiens. Cette recherche sur les élèves en rupture scolaire pris en charge par les dispositifs relais de la région lyonnaise et stéphanoise a été conduite durant l’année scolaire 2000-2001 au moyen d’entretiens (avec les collégiens, les parents, les enseignants, les travailleurs sociaux) et de l’examen des différents dossiers scolaires. Les analyses de l’article s’appuient sur l’étude intensive d’une dizaine de cas de collégiens scolarisés en classe relais. Les résultats montrent notamment que les jeunes peuvent appartenir à deux profils de famille : des familles connaissant une forte précarité économique, des conditions sociales d’existence difficiles ; des familles plus "installées" au plan économique mais payant cette "aisance" relative par des contraintes fortes sur la vie familiale. Par ailleurs, les jeunes des dispositifs ont connu des parcours scolaires chaotiques dans les collèges des quartiers populaires regroupant les élèves les plus en difficulté. Ils ont accumulé très tôt des retards scolaires mais les difficultés se sont accrues sensiblement avec le passage en 6e. Au collège, ils ont subi pour la plupart de nombreuses exclusions temporaires et des changements d’établissements. Enfin, les conditions sociales des familles concourent à réduire le contrôle parental sur le comportement des enfants. Au fur et à mesure que les difficultés scolaires augmentent, ceux-ci valorisent leurs relations avec leurs pairs. Une dernière partie de l’article propose une typologie des élèves en difficulté.

   Le décrochage scolaire. Les Sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle, vol. 36, vol. 1, 2003.

Le décrochage scolaire est le résultat de différents facteurs entrant en interaction : le rapport à l’école, aux apprentissages et aux tâches scolaires, la relation aux enseignants, la sociabilité familiale et juvénile, l’estime de soi, etc. Les différents articles, tous issus de travaux de recherche récents, proposent d’éclairer les manifestations et les processus associés au décrochage scolaire, depuis ses premières manifestations jusqu’à la rupture. Articles de C. Asdih, M. Hédibel, S. Bonnery, M. Guigue, D. Thin et M. Millet.

Renseignements sur site CERSE : http://www.unicaen.fr/mrsh/cerse/revueNumero.php?id=revue/2003_1.txt&num=1 

  BROCCOLICHI Sylvain. Les interruptions précoces d'études. X.Y.ZEP - Bulletin du Centre Alain Savary, n° 4, décembre 1998, pp. 3-6.

En s'appuyant sur une enquête de la DPD effectuée sur un panel de près de 27000 élèves entrés en classe de 6e en 1989, l'auteur s'interroge sur ce qui conduit de nombreux jeunes à quitter l'école précocement. Il constate notamment que les risques sont très inégaux selon les caractéristiques sociales et les acquis scolaires des élèves. Par ailleurs, au collège, les redoublements ou l'aide concernent rarement les élèves les plus en difficulté. Le devenir de ces derniers dépend donc de l'aide qu'ils peuvent recevoir en dehors du cadre scolaire ainsi que des particularités des classes dans lesquelles ils se trouvent placés. Or, très rapidement, indiscipline et absentéisme ont provoqué une véritable rupture des relations pédagogiques. On constate en effet que les élèves qui ont abandonné leurs études de manière précoce ont très fréquemment été regroupés dans les mêmes classes ou bien après avoir connu l'échec et l'indiscipline sont passés "à l'ancienneté" dans les classes supérieures où ils se sont marginalisés. Il s'agit donc d'instituer de manière plus systématique, et dès l'école primaire et l'arrivée au collège, de nouveaux modes de régulation.

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