Le ministère de l'Éducation du Québec s'est engagé dans une réforme importante des programmes d'éducation primaire et secondaire, visant ainsi à mieux préparer les jeunes à être membres à part entière d'une société dont on sait qu'elle est en mutation. Les changements économiques, technologiques et sociaux font l'objet de préoccupations largement partagées par les pays occidentaux et on se tourne du côté de l'école pour relever de nouveaux défis (OCDE, 1994; Unesco, 1996). Particulièrement, la culture est conjuguée à la mission confiée à l'école par la réforme.
  Toutefois, il faut se demander quelle pour quelle société de demain ? La polysémie du terme de culture autant que les sens différents que prend le concept dans le projet de réforme nous paraît refléter en éducation une certaine indétermination, telle qu'on l'entretient dans d'autres champs de savoirs et de pratiques en parlant d'incertitudes, de chaos, de relativisme. Or, autant la société de demain demeure en partie indéterminée à cause de choix qui restent à venir, autant il s'impose maintenant de préciser ce qui dans le curriculum peut répondre à l'objectif de culture, et comment.
  En s'appuyant sur l'examen des publications officielles québécoises et autres, la communication cherchera à expliciter les choix qui précisent actuellement la nature et les fonctions de la culture dans le curriculum au niveau éthique (valeurs et finalités de l'éducation), au niveau théorique (conception et définition de la culture compatible avec l'offre de culture des enseignants) et au niveau pragmatique (contenus de programme et stratégies d'enseignement). Elle verra aussi que la visée d'" ouverture " de la culture ne l'empêche pas de prendre à rebours le discours de l'incertitude.