Biennale 5
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Interactions et production de compétences sociales : une réponse à l'insertion socioprofessionnelle voire à l'équation formation-emploi.

Auteur(s) : PLAS Laurent, KOKOSOWSKI Alain

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Thème : L'insertion professionnelle, sociale et scolaire
Groupe thématique : L'intervention dans les parcours - l'orientation
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Mots clés : Communication, compétence, dispositif, formation, insertion, interaction, individualisation, module, intelligence émotionnelle

bull2.gif (117 octets)   Cette contribution de recherche est alimentée par des travaux d'enquêtes réalisés auprès des tuteurs du BTP et par l'observation d'un dispositif de formation modulaire individualisée. Des compétences non formalisées et non techniques sont-elles à l'œuvre dans le processus d'insertion des jeunes ? Quelles réflexions pouvons nous mener sur l'impact de la gestion des interactions par rapport à la production de compétences sociales ? Notre questionnement débouche sur des propositions innovantes en termes d'ingénierie de la formation. Elles sont centrées sur la mise en place de dispositifs de formations individualisées et modulaires à travers la production de compétences sociales. Nos travaux de recherche sur le terrain viennent corroborer les étayages théoriques et font la démonstration que le degré d'insertion de ceux qui s'engagent dans la vie active dépend du degré de production de compétences sociales de l'individu dans des domaines que nous avons inventoriés. Nous mettons de fait en évidence à quel point la maîtrise des situations d'apprentissage et des interactions dans la communication entre les acteurs de la formation sont d'une importance capitale pour la production des compétences qui conditionnent l'insertion des individus. Nous préconisons enfin des méthodes qui s'appuient sur les travaux de l'école de Palo Alto afin de les appliquer dans le contexte de la sphère éducative. De même les travaux de G.Bateson et P.Watzlawic peuvent aider les formateurs, les enseignants, les tuteurs à engendrer des processus de production de compétences sociales chez les formés. Cela nous encourage à produire un nouveau modèle et à adopter de nouvelles représentations par rapport au concept de compétence. Il serait trop ambitieux de l'exposer en quelques mots, mais ces nouveaux principes qui permettent d'engendrer une production de compétences non formalisées sont fonction de la forme, de l'efficacité et de la pertinence de la communication que les "interactants" vont mettre en œuvre à travers des situations d'apprentissages. Il s'agit d'incorporer une nouvelle "philosophie" pour les enseignants comme pour les formateurs. Un difficile abandon des vieux réflexes qui vous préservent de la relation individuelle dans l'action de formation s'avère indispensable. Pour permettre à chacun de toucher du doigt l'essentiel peut-être devrions-nous parler de l'ordre d'apparition des paramètres entrant dans l'action de formation. Ici, c'est la mise en situations qui prévaut tout d'abord. Puis vient le temps de l'interaction avec une personne qui à déjà incorporé les compétences sociales que l'on cherche à produire chez le formé. Ensuite, au fur et à mesure, on va puiser comme le ferait un véritable salarié face à une situation nouvelle, les connaissances et savoirs en tout genres utiles à l'aboutissement de l'objectif de formation. Nous avons dans ce cas mobilisé deux regards sur les compétences: la face technique et la face sociale. Il n'y a pas de compétence produite chez un individu sans une acquisition de ces deux réalités. Le problème réside bien souvent dans le fait que cette dualité tend à rendre floue la visibilité de la production de compétences chez l'apprenant pour les intervenants qui sont amenés à délivrer des messages digitaux et analogiques. Un contrôle permanent du flux de communication, de la gestion des interactions comme de l'analyse des boucles de rétroactions est donc nécessaire pour intervenir efficacement. Que ressort-il du travail d'enquête? Pour les tuteurs, la production de compétences sociales garantit une meilleure insertion. De même, celle-ci est assujettie à la mobilisation d'intelligences émotionnelle. En effet, il ne peut y avoir de personne reconnue réellement compétente sans reconnaissance d'une certaine intelligence émotionnelle. Cette dernière affirmation nous permet d'envisager l'aménagement de matière comme le français voire d'en introduire une nouvelle pour la formation de nos futurs bambins et salariés.