Le travail est de moins en moins visible et lisible dans l'environnement de vie des élèves. Malgré les déclarations d'intention sur la nécessité de prendre en compte la question du travail dans l'école, en particulier dans les actions liées à l'orientation et les apparences entretenues à travers quelques opérations comme les stages en entreprise et les carrefours métiers, la réflexion sur le travail est évacué de l'école. Quand le travail est parlé dans l'école, il repose, le plus souvent sur un discours institutionnel et une forme d'expertise dénaturalisée se limitant à une description formelle des tâches prescrites et des formes d'exercice du métier. L'action proposée tente de rompre avec cette logique. Elle s'inscrit dans le cadre d'une contractualisation avec la mission innovation de l'académie de Créteil et bénéficie d'un suivi assuré par la chaire de psychologie de travail du CNAM. Elle concerne, dans le cadre des activités conduites par un conseiller d'orientation-psychologue, les élèves d'une classe de quatrième d'un collège situé en zone d'éducation prioritaire. Dans ce travail les activités d'écriture et de réécriture sont considérées comme moyen de penser et d'élaborer des connaissances sur le travail. Dans un premier temps, il s'agit de voir comment et à quelles conditions l'analyse du travail et plus précisément l'analyse clinique de l'activité, dans les situations de travail, peut être transposée dans l'école pour permettre aux élèves de construire de réelles connaissances sur le monde professionnel, susceptibles de venir donner du sens à leur recherche d'information. Dans un deuxième temps, il s'agit de voir comment et à partir de quelles situations, cette problématique pourrait faire retour sur la compréhension par les élèves de leur propre activité scolaire. L'analyse des productions des élèves montre une évolution. On note une complexification de la pensée sur le travail et l'élaboration d'un point de vue sur la dimension subjective de l'activité.