Thème : Accès à l'information - l'enseignement à distance
Groupe thématique : Accès à l'information dans l'enseignement supérieur
consulter la version longue
Mots clés : inertie du corps enseignant, résistance à l'introduction des TICE et NTIC, spécialisation des enseignant
La question de la nature des rapports entre les nouveaux outils de communication et le système scolaire semble aujourd'hui résolue....du moins dans son principe : il s'agit bien d'opérer un passage entre les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) et les TICE (Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement).
Mais si la " commande " est parfaitement claire, comme en témoignent les exhortations répétées de l'Institution, il n'est pas certain que les réponses du milieu enseignant soient aussi univoques. En effet, les données actuelles disponibles sur l'intégration des nouveaux outils dans les pratiques sont souvent contradictoires et de toutes façons relativement mal connues :
- on sait par exemple que les enseignants possèdent souvent du matériel informatique chez eux, qu'ils sont beaucoup plus fréquemment connectés à Internet (20% selon les résultats d'une enquête effectuée en été 98) que la moyenne de la population.
- En même temps, il existe un très fort sentiment que les pratiques scolaires ont encore peu évolué du point de vue de l'intégration, notamment didactique, de nouveaux outils.
Parmi les explications souvent présentées, on évoque notamment :
- la faiblesse des dotations en matériels des établissements scolaires, ou leur caractère désuet, la modestie des possibilités d'accès au réseau et, de façon générale, le faible niveau des investissements financiers (dans le domaine du matériel comme dans celui des personnels).
- Les déceptions engendrées par le Plan Informatique pour Tous (1985).
- Mais on mentionne aussi parfois des facteurs tels que l'inertie du corps enseignant, voire même sa résistance à l'introduction de ces innovations.
On pourrait alors imaginer pour le proche avenir différents scénarios, en fonction des évolutions possibles du corps enseignant :
- le scénario 1 est celui de la " résistance " des enseignants, ou d'une fraction significative du corps, résistance qui risquerait de conduire à la marginalisation dans une société qui s'approprierait les TIC, y compris dans le champ des apprentissages.
- Le scénario 2 associe résistance et résignation pour caractériser une introduction des TICE " au forceps " ; la mutation risquerait de s'avérer coûteuse pour le corps et en même temps révélerait la position subordonnée des enseignants, au regard d'une innovation dont l'origine et la dynamique résideraient au niveau de la pression sociétale.
- Le scénario 3 admet l'intégration volontaire, sinon enthousiaste des TICE par les enseignants, ces derniers appréhendant cette intégration comme une opportunité dans la promotion et la consolidation de la profession enseignante dans la société. Ce scénario est étroitement corrélé à la thématique de la professionnalisation dans la mesure où il suppose une acceptation de l'élévation des exigences professionnelles, une valorisation des " compétences rares " qu'implique l'utilisation des TICE, etc.
Dans le contexte actuel du renouvellement démographique du corps enseignant, on peut penser que le scénario 3 est un scénario sinon vraisemblable, du moins tout à fait possible... si les jeunes enseignants adoptent les postures évoquées ci-dessus. C'est dans cette perspective que nous avons conduit en 1999 une enquête auprès de jeunes enseignants en formation initiale. L'investigation portait notamment sur l'équipement informatique actuel des jeunes enseignants, leurs attentes de formation, les connaissances actuelles des ressources disponibles, les représentations relatives aux conditions facilitatrices d'une utilisation dans les pratiques de classes, la pertinence d'une spécialisation de certains enseignants dans le domaine des TICE.
|