Au delà des objectifs méthodologiques attendus par les étudiants du Cnam, futurs ingénieurs, qui suivent nos formations à la communication, nous visons d'autres niveaux de changement : représentationnel, identitaire, culturel. Ces techniciens qui travaillaient jusque là sur des machines vont devoir animer des équipes. Au cours de la formation, ils passent d'une conception mécaniste de la communication à une conception interactionniste. A un autre niveau, sur le plan culturel, il ne s'agit pas de leur proposer une culture littéraire ou artistique, différente de leur culture technique certes, mais qui serait tout aussi particulière, nous choisissons de développer une culture essentielle au sens proposé par Conche, culture qui permet d'entrer en relation avec les autres.
  Nous présenterons la logique de notre dispositif de formation pour préciser comment nous partons de la demande des "cnamiens" pour les amener vers notre offre. Nous prendrons l'exemple de plusieurs modules pour montrer comment s'articulent les différents niveaux. Dans chaque module au delà des objectifs méthodologiques ou comportementaux, nous travaillons en vue d'objectifs plus larges : lire et écrire efficacement en situation de recherche, mais aussi prendre en compte les processus de lecture et d'écriture, la matérialité du texte et l'énonciation des discours ; analyser des informations orales, mais aussi réfléchir aux conditions d'un débat démocratique ; rédiger un mémoire, mais aussi analyser les différents besoins humains et en particulier le besoin de l'Autre ; apprendre à se situer ...
  A partir de ces exemples, nous analyserons le décalage entre leur demande et notre offre. Nous présenterons ce qui fonde celle-ci théoriquement et pédagogiquement, les résultats de cette formation et les réactions des "cnamiens" quand ils découvrent ce deuxième niveau. Enfin, nous nous demanderons à quel moment et jusqu'à quel point les objectifs de changement culturel et identitaire peuvent être explicités.