Le nombre croissant d'élèves en difficulté d'apprentissage contraint les enseignants à rechercher et à mettre en œuvre des moyens d'enseignement adaptés aux caractéristiques de ces élèves. Dans cette contribution, nous visons à décrire certains phénomènes didactiques liés à l'introduction d'un nouvel objet de savoir dans une classe d'élèves doubleurs de première secondaire (13 ans). Les données d'observation sur lesquelles s'appuient cette description ont été recueillies auprès de deux classes relevant de la responsabilité d'un même enseignant. La première est une classe de doubleurs alors que la seconde est une classe ordinaire. Sur la base de l'analyse, d'une part, des tâches mathématiques en jeu portant sur les nombres relatifs et, d'autre part, des interactions entre l'enseignant et les élèves observées dans les deux classes, notre étude permet d'identifier certaines caractéristiques propres à la progression du temps didactique dans la classe de doubleurs. Si des mêmes gestes d'enseignement sont observés dans la classe ordinaire et dans la classe de doubleurs, d'autres, par ailleurs, viennent imprimer des progressions différentes dans l'exposé du savoir. Ces progressions se différencient par le découpage de l'objet d'enseignement dans l'organisation temporelle des leçons pour chacune des classes. Elles se différencient également par des gestes d'enseignements attribuant implicitement une position et un espace différents aux élèves des deux groupes pour l'étude des nombres relatifs. Les différents formes de marquage auxquelles donnent lieu le découpage du savoir et ces gestes d'enseignement sont présentées dans cette communication.