À partir d'une expérience de prévention de la toxicomanie et de l'alcoolisme, j'ai réalisé une étude bibliographique (DEA en Anthropologie sociale). Le rappel du sens initial du concept de rite de passage (1909, Arnold Van Gennep) permet de spécifier le cas particulier des rites d'initiation de ceux, plus généraux, marquant l'accès au statut d'hommes, de femmes, voire d'adulte. Souvent confondus depuis les années 70, nous assistons à leurs usages métaphoriques qui légitimisent les pratiques ainsi désignées : drogue, bizutage... Nous en contesterons la pertinence car si dans des sociétés traditionnelles l'usage de "drogues" est requis, il l'est dans un contexte socialisateur alors qu'à l'inverse, en Occident, il s'agit de marginalisation, de contestation....
  Concrètement, comme un rite de passage de classe d'âge, je présente les conclusions d'une enquête participative (entretien individuel, de groupe, observation directe). Le parcours proposé aux jeunes par les Compagnons du Tour de France sera sommairement décrit à partir de ses valeurs, des modalités d'accès à ce groupe, de quelques rituels...
  Cette problématique peut-elle servir aux réflexions qui animent l' ducationÊ? Avec prudence sont exposées l'évolution des générations, les références qui les unissent et les relient entre elles, enfin l'opposition des logiques éducatives aux logiques de types initiatiques. Cependant, civilité, citoyenneté nous rapprochent de la recherche d'un "socle fondateur", règles de vie. Comme moment porteur de sens (rite?), avec le baccalauréat, la société valorise ( et médiatise, oh combien!) le choix individuel au détriment de nos obligations communes telle la fin des études obligatoires.