A partir de l'exemple des formations de professionnels à la gestion de contextes pluri-culturels et à la prise en compte de publics porteurs de références culturelles spécifiques, il s'agit de montrer comment la dynamique de formation peut se construire autour d'une démarche de recherche centrée sur les pratiques, associant les professionnels concernés et les animateurs de la formation.
  Démarche endo-formative, dans laquelle les apports théoriques et les données informatives (d'ordre historique, sociologique, psycho-sociologique, ethnologique, etc..), souvent considérés comme les seules clefs d'une meilleure compréhension interculturelle, conservent une place importante, mais cependant seconde. Ce qui devient le moteur premier de la formation, c'est le repérage par les participants de leurs approches spontanées (représentations sur les publics touchés, modes de compréhension immédiate de leurs modes de vie et de pensée, interprétations des comportements observés..) et le travail d'analyse et de problématisation qu'ils vont mener autour des matériaux ainsi recueillis. Travail mené à l'aide d'un certain nombre d'outils théoriques proposés par les animateurs de la formation : cadres de lecture des dimensions culturelles et des processus identitaires, éclairages de la psychologie sociale sur les processus de catégorisation, d'attribution, sur la perception des différences, etc.
  La démarche de formation se joue dans ce processus de déconstruction des modes spontanés de lecture des attitudes et des comportements des publics et de reconstruction d'un modèle de compréhension plus ouvert et plus susceptible de rendre compte de la complexité et de la multiplicité des formes de vécu culturel des individus et des groupes.
  Nous tenterons à partir de quelques exemples de rendre compte de cette démarche de formation expérientielle, démarche conjointe de recherche et de théorisation à partir de la pratique professionnelle des participants.