Thème : La question de soi
Groupe thématique : L'identité, la culture
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Mots clés : analyse des pratiques, histoires de vie, légende de soi, formatio
Le recours au récit ne cesse de gagner en importance dans les pratiques formatives. Le récit est à la base des groupes d'analyse des pratiques professionnelles, des études de cas, des jeux de rôle, des échanges d'expériences, des entretiens d'élucidation, des groupes Balint, de la vidéo~formation. Et bien entendu, des autobiographies éducatives et/ou formatives et des "histoires de vie" où le sujet remet en scène les avatars de sa trajectoire professionnelle et personnelle, récits oraux ou écrits qui s'ont objets de réflexions et de confrontations en groupe.
Narrateurs et narratrices souscrivent implicitement à ce que Philippe Lejeune appelle "le pacte autobiographique. En confidence, si l'on peut dire, complice de l'illusion de réalité qu'il instaure.
L'histoire de vie engage le processus de trans-formation de soi par l'effet transfiguratif du récit proféré et écouté - ou écrit et lu.
S'y livrer, s'y aventurer (on ne peut prévoir à quoi s'expose celui qui entreprend cette descente en lui-même ni à quels rivages elle le conduira), c'est en tout cas :
- l'auto-exploratîon-refiguration de son développement (formatif, professionnel, social, personnel) en rapport avec les événements, les évolutions socio-économiques, culturelles ;
- la découverte de "soi-même comme un autre" selon l'expression de Ricœur par l'effet du dédoublement narrateur-héros ;
- la prise de conscience des préjugés et des présupposés qui portent la marque du milieu d'origine ;
-l'ouverture à d'autres attitudes, de nouvelles manières de faire, à des voies d'affranchissement.
Pareille démarche se fait sans recours systématique à un référent externe qui authentifierait la véracité du propos. Le référent ici est interne c'est le degré de cohérence auquel parvient le narrateur par son effort de mémorisation. Il s'agît de retrouver, rejoindre et articuler des figures et des configurations plus ou moins en dérive pour constituer son récit. Son "histoire de vie" ? C'est plutôt sa légende, Ia légende de soi qu'il se risque à inventer, sujette à retouches, ajouts, remises en perspectives, ré-interprétations dans la quête jamais achevée du narrateur aux prises avec son héros, dans la poursuite du travail sur soi que requiert toute.
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