L'école a mission de transmettre à l'ensemble des enfants, la culture de leur peuple. Or elle y parvient imparfaitement : échec scolaire, ennui des élèves et violence que l'école semble catalyser.
  On en appelle à plus d'efficacité dans les apprentissages, à plus de motivation et de sens des apprentissages scolaires, à une éducation citoyenne et éthique. L'école se trouve ainsi au centre d'une triple exigence sur l'efficacité, la motivation et les valeurs dont le pédagogue doit chercher les moyens de réalisation. Mais il y a aussi, pour choisir des modalités pédagogiques, à questionner l'objet de la transmission qu'est la culture. Définie, dans la tradition transmissive, comme ensemble de savoirs (et de valeurs) constitués, à exposer et à proposer à l'exercice contrôlé des élèves, le risque est grand que ceux-ci n'en soient que des consommateurs aliénés à ceux qui détiennent les moyens de leur construction et de leur usage et que cette culture s'éteigne de n'être ni vivante ni développée. Il faut donc comprendre la culture dans ce qui peut rendre les élèves capables de poursuivre l'œuvre de ses fondateurs, dans ses "processus de construction" (Cassirer) au premier rang desquels figurent le langage, la conscience de soi et la réflexivité, et qu'elle conçoive les modes d'enseignement appropriés. Dans cette perspective, la méta-cognition apparaît comme une réponse possible. Définie comme ensemble de (méta)connaissances en particulier sur soi-même dans son rapport aux stratégies et aux savoirs et comme processus d'autocontrôle, et comprise comme catalyseur de transfert et de réussite, du côté de la conscience de soi -constructrice de connaissances et de liberté- et du concept de soi et de la motivation, elle peut devenir un outil d'apprentissage pourvu qu'une "médiation" du maître, qui choisit les situations, organise les savoirs en discipline scolaire et son intervention en tutelle langagière, soit mise en place pour faire des élèves les auteurs de leurs connaissances.