Les thèses sur les ZEP-REP et les milieux difficiles


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NGONO Bernadette. Etude des pratiques des professeurs des écoles enseignant les mathématiques en ZEP, effets éventuels de ces pratiques sur les apprentissages.
2003, Université de Paris 7.
Discipline : Didactique des mathématiques. Directeur de recherche : Aline Robert.
Ce travail tente d’établir un lien entre les pratiques des enseignantes d’une école de ZEP et les apprentissages potentiels de leurs élèves en mathématiques. L’analyse des pratiques s’effectue selon cinq composantes (cognitive, médiative, institutionnelle, personnelle et sociale). Le recueil de données en deux temps comprend une observation d’abord participante des enseignantes dans le cadre d’un projet de cycle (ateliers de jeux), une observation faiblement participante du quotidien d’une classe, complétée par les discours des enseignantes obtenus dans le cadre d’une formation de type accompagnement. La thèse met en évidence l’itinéraire cognitif faiblement vecteur d’apprentissage envisagé pour les élèves en mathématiques à travers les tâches qui leur sont proposées, les formes de travail et les échanges lors de séances extraordinaires (jeux mathématiques), puis ordinaires (la division euclidienne). L’analyse des interactions et des pratiques d’oral et d’écrit contribue à valider ce résultat. L’étude du déroulement et des effets de l’accompagnement resitue les pratiques dans leur contexte et aide à comprendre comment elles se structurent, et se stabilisent. Cet ensemble d’études et d’analyses contribue à des résultats collectifs de l’équipe de recherche à laquelle appartient l’auteur, consistant à interpréter les pratiques des enseignants comme des systèmes cohérents de réponses parfois contradictoires à de nombreuses contraintes et à les catégoriser en trois genres. La thèse montre que le difficile dépassement de certaines contradictions entre plusieurs logiques, renforcé probablement par des représentations que les enseignantes observées semblent s’être construites, peut expliquer certains choix potentiellement réducteurs de chances d’apprentissage de nombreux élèves et l’inscription de leurs pratiques dans un genre majoritaire dans l’école.(Résumé de l'auteure)
FELIX Marie-Christine. Une analyse comparative des gestes de l'étude personnelle : le cas des mathématiques et de l'histoire.
2002, Université de Aix-Marseille 1.
Discipline : Sciences de l'éducation. Directeur de recherche : Samuel Joshua.
En quoi consiste le travail personnel de l'élève ou cette partie appelée plus communément "devoirs à la maison" ? Comment les élèves organisent-ils cette partie invisible de l'étude supposée répondre aux besoins engendrés par le travail fait en classe ? Si les acteurs du système scolaire n'ont de cesse de rappeler le rôle prépondérant que l'école doit jouer dans l'accompagnement des élèves afin de ne plus laisser au seul investissement personnel la prise en charge de ce travail, on remarque que cette obligation d'étudier n'est pas sans poser problème à une certaine catégorie d'élèves, du moins les plus distants vis à vis de l'univers scolaire. Une analyse comparative permet de décrire, d'interpréter et de comprendre des gestes de l'étude personnelle engagés dans le cas des mathématiques et de l'histoire. L'ensemble des résultats produits, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, confirme que la nature des gestes accomplis quotidiennement par des collégiens est fortement liée à des positions d'élèves, attribuées de fait ou légalement, explicitement ou implicitement par l'institution scolaire. On constate ainsi que les élèves forts n'étudient pas exactement les mêmes objets de savoir que les élèves plus en difficulté. Dès lors, ce travail de recherche montre que les gestes de l'étude doivent principalement être considérés dans leur relation avec le type d'attentes ou de contrats en vigueur dans la classe. La mise en relation entre ces deux espaces de travail, l'un encadré et public, l'autre privé mais en étroit rapport de dépendance avec le premier, permet de mieux comprendre où et comment se construisent les différences entre les élèves qui réussissent et ceux qui échouent. (résumé de l’auteure)

Thèse en ligne : http://christine.felix.free.fr
BRICARD Stéphanie. Etat de santé bucco-dentaire d'une population d'adolescents scolarisés dans un collège classé en réseau d'éducation prioritaire.
2001, Université de Lille 2.
Discipline : Sciences médicales : chirurgie dentaire. Directeur de recherche : Marie Biserte.
Un dépistage a été réalisé dans un collège du valenciennois classé en réseau d'éducation prioritaire sur un échantillon d'adolescents âgés de 15 à 17 ans. Après l'exposé du fonctionnement de l'établissement, nous traiterons de la prévention au quotidien puis du bilan bucco-dentaire financé depuis 1998 par la caisse nationale d'assurance maladie. Enfin, après l'analyse des résultats, la dernière partie sera consacrée aux moyens d'information susceptibles de sensibiliser les adolescents. (Résumé de l'auteur)
CASANOVA Rémi. La violence dans la classe : les réponses des experts du primaire.
2001, Université de Paris 10.
Discipline : Sciences de l'éducation. Directeur de recherche : Jacques Pain.
Le terrain exploré est celui de la classe élémentaire, considérée comme espace potentiellement témoin voire générateur de violence. La recherche détermine différents types d' « experts» et s'ancre dans des lieux réellement violents. A partir d'entretiens semi-directifs et d'une observation de support avec les experts de terrain, elle articule les réponses et les met en perspective avec celles des experts de théorie. Elle pose comme hypothèse que l'expert fonctionne sur un registre large lui permettant de prévenir voire d'éviter l'émergence de faits de violence, prenant en considération différents moments de la situation violente. La recherche, qui n'a pas vocation à être prescriptive, a permis de rencontrer des experts souvent très différents, avec leurs limites, ce qui en fait des personnes accessibles mais qui pose parfois les limites de l'expertise. Des tendances d'expertise, non irrémédiablement cloisonnées, apparaissent alors. Le concept générique « d'efficacité éthique » ordonne la pratique de l'expert. On peut le traduire en 4 R : Repères, Responsabilisation, Reconnaissance, Respect. L'intériorité distanciée permet de développer l'action dans une double logique de prévention réactive et de réaction préventive, stratégies capables d'accueillir l'imprévu. Les valeurs déclinées autour d'une attitude de décentration éthique guident l'action. La relation se construit au sein d'une communication non-violente ; elle institue autour de la vie collective. La pédagogie est variée et adaptée et les familles sont mobilisées dans une optique de qualification réciproque. Un engagement sans prosélytisme est développé ; l'expert se positionne dans la vie comme « cherchant ». Enfin en situation violente, l'intervention se veut proportionnée. Avec l'élève violent comme la victime, l'écoute et l'analyse précèdent l'action visant la Réparation. L'expert apparaît alors dans toute sa complexité comme un pédagogue qui s'intéresse avant tout à la progression des élèves. (résumé de l'auteur)
FRANCIS Véronique. La communication école maternelle/famille. Le rôle des supports d'information à caractère conversationnel.
2001, Université de Paris 10.
Discipline : Sciences de l'éducation. Directeur de recherche : Paul Durning.
Cette recherche porte sur la communication entre l'école maternelle et les familles. Elle examine plus précisément le rôle des supports d' « information écrite à caractère conversationnel » (Francis, 1999) sur les pratiques scolaires et familiales. L'information écrite en provenance de l'école s'intègre aux pratiques de l'institution en matière de communication aux familles. Afin d'éclaircir les modalités de circulation de l'information écrite en direction de l'ensemble des familles d'une même classe, nous avons procédé à une enquête préliminaire qui nous a permis d'étudier le « dispositif communicationnel » (Maingueneau, 1991) de 522 enseignantes d'école maternelle. Nos résultats soulignent l'usage, dans certaines classes d'école maternelle, d'un support d'information individuel se matérialisant par l'utilisation d'un cahier par écolier où les messages destinés aux parents d'élèves sont archivés (au sens de l'archive telle que définie par Foucault, 1969) au fur et à mesure de l'année scolaire identifié par les termes cahier « de liaison », « de correspondance », « de vie »... L'étude de 50 de ces cahiers en provenance de 50 classes différentes, réalisée à partir de l'Analyse des Discours (Maingueneau, 1991), a permis d'examiner le rapport entre contenu d'information et places énonciatives pour l'ensemble des 2050 messages. Afin de rendre compte de la complexité inhérente à la situation d'énonciation, le principe dialogique de Mikhail Bakhtine (1929/1977 ) préside à cette analyse des informations. La typologie élaborée (Francis, 1999) fait apparaître que les messages destinés à l'ensemble des parents d'élèves d'une même classe se réfèrent à quatre types d'information : l'information à caractère institutionnel, qui porte sur le fonctionnement de l'école et de la classe ; l'appel à participation orienté vers une demande d'aide aux parents ; l'information à caractère événementiel qui annonce les activités occasionnelles de la classe et l'information à caractère conversationnel qui met l'accent sur un quotidien de la classe constitué d'événements ordinaires. Les messages de ce type, souvent illustrés ou accompagnés d' « écrits sociaux » (Lahire, 1993) témoignent de l'activité vécue. L'horizon de la classe y est campé grâce à des éléments précis tels que les prénoms des élèves, des textes présentant les lieux de travail ou les activités... La place accordée à l'enfant en tant que « sujet parlant » (Bakhtine, 1929/1977), la reconnaissance du groupe et des échanges qui s'y produisent, la présentation de situations se référant à l'expérience scolaire, définissent la spécificité de l'information à caractère conversationnel. La place qu'elle occupe parmi les quatre catégories de messages représentées dans les cahiers permet de désigner certains d'entre eux comme « supports d'information à caractère conversationnel ». Au travers des textes (au sens de McKenzie, 1991) qui y sont archivés, le support d'information écrite à caractère conversationnel présente la vie scolaire d'un groupe, situé dans un temps et un espace donnés, et décrit de manière succincte et régulière son activité. Cette enquête préliminaire nous a permis de définir notre objet de recherche et notre but a alors été d'éclairer le rapport dialectique entre les pratiques mobilisées par et autour de l'information à caractère conversationnel, et le sens que les sujets -enseignants, élèves, parents- leur attribuent. Cette question représente l'axe central d'une démarche herméneutique qui se déploie et se ramifie selon les positions des sujets, à l'affût des processus à l'oeuvre dans un espace où, autour de la scolarité du jeune enfant, sont mobilisées des pratiques sociales, professionnelles et familiales, constituées de la matrice des expériences, des représentations, des attitudes et comportements. L'enquête a été conduite dans 10 classes situées en Zone d'Éducation Prioritaire et auprès d'élèves et de mères de faible niveau économique. Le corpus a été constitué à partir de l'analyse des supports d'information, des séquences d'observation menées dans les classes, et d'entretiens réalisés auprès des 10 enseignants et de 36 mères d'élèves. Des entretiens en groupe et individuels ont été menés auprès de 71 enfants âgés de 3 à 6 ans. Le recueil des données s'est appuyé sur la méthode des récits de pratiques (Kohn et al., 1994). Nos résultats se répartissent entre quatre thématiques, étroitement imbriquées : le rapport à l'autre, le rapport au temps, le rapport aux savoirs, et le rapport à l'institution et aux positions institutionnelles des sujets, enseignants, parents et élèves. L'analyse comparative de l'ensemble des données permet de dégager trois types de dispositifs communicationnels en oeuvre dans les classes. Les supports d'information à caractère conversationnel s'avèrent être, de manière plus ou moins affirmée selon les classes, des outils de référence pour une approche construite de la langue à l'école maternelle, mettant en jeu le rapport dialectique entre formes écrites et formes orales des savoirs. C'est tout à la fois la nécessité de créer un recueil de textes renvoyant à des pratiques encore balbutiantes dans le domaine de l'éducation préscolaire - celles de la lecture et surtout de l'écriture en tant que pratiques sociales- et celle d'intégrer la relation aux familles, qui structurent les pratiques enseignantes. La variété des conduites observées dans les classes montre que les jeunes enfants explorent les formes sociales et culturelles de l'écrit. L'usage des supports d'information nourrit les échanges oraux entre pairs dans l'espace scolaire. Les écrits sont des supports essentiels pour les conduites conversationnelles qui, en constituant des « cadres » pour les interactions (Bruner, 1984), favorisent l'activité langagière. Au cours des échanges, les enfants confrontent et exposent leurs compétences et tissent des relations entre expériences familiales et scolaire. Dans la sphère familiale, les interactions autour des supports d'information favorisent l'accès des parents aux premières expériences sociales de l'enfant. Ceci répond à une attente des mères et semble réduire les sources de tension avec l'école. La difficulté pour les mères de satisfaire leur intérêt pour les premières expériences sociales de l'enfant, la rareté des échanges portant sur la vie du jeune enfant à l'école contribuent en effet au sentiment de se sentir exclues de phases essentielles de son développement. L'information à caractère conversationnel ouvre un espace de dialogue avec l'enfant. Elle met en visibilité les situations ordinaires de la vie scolaire . D'autre part, la connaissance du contexte scolaire ordinaire, favorise les échanges entre parents dans des situations souvent marquées par des tensions inter-ethniques et s'avère alors facteur de lien social. En favorisant la mise en scène des compétences enfantines dans la sphère familiale, l'information à caractère conversationnel facilite l'exercice d'une fonction de parent d'élève intra-familiale habituellement ignorée par l'école (Francis, 2000) ; elle permet aux mères de cerner les contours d'une expérience scolaire enfantine peu facile à appréhender lorsque la culture familiale est éloignée des démarches et contenus valorisés par l'école maternelle (Chamboredon et Prévot, 1973). La possibilité d'édifier activement son rôle de parent éducateur (Pourtois et Desmet, 2000) au cours de cette période préscolaire où se dessine le creuset du sentiment de compétence et d'estime de soi vis à vis de la scolarité de l'enfant, influe favorablement sur l'autorisation et la volonté de se positionner dans une relation partenariale avec l'école. Les mères se révèlent ainsi des partenaires actifs pour accompagner l'enfant dans son rôle de messager, notamment lorsque le dispositif communicationnel leur offre la possibilité de mobiliser des connaissances qui réfèrent à la fois aux pratiques d'écritures ordinaires (Fabre, 1997) et aux formes écrites scolaires. Les compétences parentales puisent leurs ressources dans les compétences d'un enfant messager, dont les références aux outils intellectuels -le langage, la lecture, l'écriture - objectivés par les pratiques scolaires contribuent à la dynamique de l'espace d'apprentissage. L'encouragement à s'appuyer sur des savoirs expérienciels et sur certaines démarches de l'école, est introduit par les sollicitations de l'enfant messager. Il apparaît que cette mission de messager (Perrenoud, 1987) fonde en grande partie le statut de l'écolier. Cette responsabilité que l'on peut identifier comme la première, sinon la toute première situation de responsabilité sociale de l'enfant, est fortement investie par lui. La référence à l'écrit historiquement inscrite dans la forme scolaire (Vincent, Lahire et Thin, 1994) facilite l'accomplissement de cette « mission d'informer » tandis que le cahier, objet scolaire et recueil de textes, signe symboliquement l'accès à une position sociale nouvelle, celle d'écolier. L'ensemble de nos résultats constitue un encouragement pour l'école à relever le pari d'une relation famille-école mobilisée dans l'espace d'apprentissage de l'enfant, pari générateur d'interactions affectives, cognitives, culturelles et sociales. (résumé de l'auteur)
PIQUEE Céline. Gérer les inégalités de réussite à l’école primaire : public, modes de fonctionnement et efficacité pédagogique des dispositifs d’accompagnement scolaire.
2001, Université de Dijon.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Jean-Pierre Jarousse.
Ce travail porte sur les effets sur la réussite scolaire de l'accompagnement scolaire qui désigne l'ensemble des dispositifs qui, hors temps scolaire, visent à fournir un appui et les ressources nécessaire à la réussite scolaire. Cet appui passe essentiellement par une activité d'aide aux devoirs et par des actions favorisant une ouverture culturelle. L'échantillon est constitué de 49 dispositifs dans 3 départements de l'Académie de Dijon. Les deux tiers de ces dispositifs sont implantés en zone urbaine et périurbaine sensible. L'analyse porte sur plus de 1000 élèves de CE1 dont 152 en accompagnement scolaire et autant d'élèves de CM1 dont 213 en accompagnement scolaire, scolarisés à proximité de ces dispositifs. Les données relatives au fonctionnement des dispositifs sont issues d'entretiens et de questionnaires destinés aux responsables, intervenants et élèves accueillis. L'ensemble des élèves (témoins et expérimentaux) a été évalué en français et en mathématiques en début (septembre 1999) et en fin d'année scolaire (juin 2000). Un ensemble d'analyses descriptives de l'objet de recherche montre que le terme d'accompagnement recouvre des dispositifs très variés sur le plan de leur mode de fonctionnement comme sur le plan du public accueilli. L'analyse de l'efficacité s'articule alors en lien avec cette variété en cherchant à répondre à deux questions : à quels élèves profite l'accompagnement scolaire et quels sont les contextes les plus (les moins) favorables ? Un certain nombre de réponses sont apportées à ces deux questions, mais on retient surtout le fait que des résultats négatifs sont observés en CE1 alors qu'à l'inverse l'accompagnement scolaire serait positif auprès des élèves de CM1. L'identification des contextes efficaces pose certaines difficultés méthodologiques, mais il a été possible de révéler que les éléments les plus positifs, particulièrement en CM1 semblent être une aide scolaire conduite par des aides éducateurs, implantée au sein d'un établissement scolaire et dont la taille des groupes s'élève à 6-8 élèves par intervenant. (résumé de l’auteur)
POUPEAU Franck. Enseigner en « banlieue ». Sociologie de l’éducation et crise du système d’enseignement.
2001, Université de Paris : EHESS.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Patrick Champagne.
Les discours actuels sur l’école sont empreints d’une vision «scolaro-centriste» qui, pour les politiques publiques comme pour la sociologie de l’éducation, a tendance à privilégier les facteurs scolaires aux dépens des facteurs sociaux. Ainsi la focalisation des sciences sociales sur les établissements scolaires et, plus spécifiquement, l’enseignement dans les quartiers en difficulté (désignés comme les «banlieues») ne relève pas simplement d’un changement d’objet, mais d’une transformation du milieu scientifique où l’émergence d’un pôle de recherches appliquées rencontre une demande administrative d’évaluation croissante. Ces approches se sont produites sur fond de transformations du système éducatif, génératrices de contradictions qui s’expriment avec le plus d’acuité dans des crises périodiques : l’exemple du mouvement de grève des enseignants de la Seine-Saint-Denis, au printemps 1998, constitue ainsi l’occasion de saisir les effets de ces transformations sur les conditions de l’action pédagogique. A travers la lutte pour la réhabilitation d’un département considéré comme «sinistré» sur le plan scolaire, il révèle la crise d’identité professionnelle d’un groupe social, les enseignants, qui se trouve dans l’impossibilité (en grande partie matérielle) d’accomplir sa fonction pédagogique. Mais la crise du système d’enseignement ne peut être réduite à une crise des enseignants, tant agissent sur l’école des facteurs extérieurs à l’école : l’étude des conditions sociales de la grève révèle ainsi l’inadaptation des analyses centrées sur les «effets d’établissement», et réintroduit des facteurs sociaux comme les différenciations spatiales des zones de recrutement, les structures d’encadrement de la jeunesse et les politiques municipales, par lesquels l’école, au delà de ses transformations, ne cesse de contribuer à la reproduction de l’ordre social. (résumé de l’auteur)
VERDIERE Juliette. Les pratiques d’évaluation du travail d’enseignement.
2001, Université de Lille I.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Lise Demailly.
La recherche s’intéresse aux pratiques d’évaluation du travail d’enseignement mises en œuvre par différents acteurs dans l’Académie de Lille. Elle s’inscrit dans un contexte général de transformation du mode de régulation globale de l’institution scolaire (montée en importance de l’obligation de résultats aux dépens de l’obligation de moyens, développement d’une « culture de l'évaluation » et d’un nouveau management public) d’une part, d’autre part de modifications structurelles connues par cette même institution (processus de décentralisation et de déconcentration de l’Education nationale, montée en autonomie des établissements scolaires). Le travail empirique appelé à éclairer la thèse est le produit d’une méthodologie plurielle, mariant entretiens, observations et analyses de documents à deux niveaux : celui de quatre établissements scolaires (un lycée et trois collèges, dont deux en éducation prioritaire) et celui de l’Académie de Lille (appréhendée au travers de l’analyse de deux politiques particulières : les audits d’établissements du second degré et la relance de l’Education prioritaire). Les représentations et les pratiques de l'évaluation étudiées sont celles des enseignants, des chefs d'établissement et des cadres académiques, particulièrement les corps d’inspection. Les pratiques d’évaluation du travail d’enseignement sont comprises comme des pratiques sociales, professionnelles et stratégiques, outils de coordination de l’action collective, porteuses de valeurs et de représentations du monde social. Elles sont appréhendées comme des analyseurs pertinents des transformations connues par l’institution scolaire. Notamment, leur étude nous renseigne sur la façon dont les différents acteurs du terrain gèrent les incertitudes de sens et d’organisation de l’institution, et plus particulièrement comment ils font face à la volonté de rationalisation des différentes activités constitutives de leurs professions.
CEBE Sylvie. Développer la conceptualisation et la prise de conscience métacognitive à l’école maternelle : effets sur l’efficience scolaire ultérieure du CP au CE2. Une contribution à la prévention de l’échec scolaire des élèves de milieux populaires.
2000, Université de Aix-Marseille I – Université de Provence, U.F.R. « Psychologie et Sciences de l’Education ».
Discipline : Sciences de l’éducation : Psychologie de l’éducation. Directeur de recherche : Jean-Louis Paour.
Notre travail part du constat qu’en dépit d’une scolarisation précoce, l’école reste inégalitaire. En comparant les pratiques éducatives scolaires et familiales, on constate que les enseignants de maternelle tendent à adopter des pratiques qu’on observe plus souvent dans les familles de milieux populaires : ils n’égalisent pas le fonctionnement cognitif que les élèves mobilisent pour traiter les tâches scolaires. C’est pourquoi nous avons postulé que, pour être efficace, la prévention de l’échec scolaire doit améliorer la qualité du fonctionnement. On s’inscrit ainsi dans la logique des instructions officielles qui demandent d’enseigner des compétences transversales, objectif qui rejoint celui de l’éducation cognitive. Cette orientation a pourtant été remise en cause par des objections théoriques et, sur le terrain empirique, par la difficulté à obtenir des transferts (notamment dans le domaine des acquis scolaires). Nous attribuons ces échecs antérieurs au fait que les propositions de remédiation, accordant trop d’importance aux caractéristiques de la médiation éducative, n’ont pas été fondées sur des modèles suffisamment explicites de l’apprentissage et du développement. Nous avons donc élaboré une intervention psycho-éducative destinée à des élèves de milieux populaires scolarisés en Grande Section (ZEP). S’appuyant sur une conception essentiellement constructiviste, elle comprend 3 principaux composants : les processus de conceptualisation, les types de fonctionnement qui l’optimisent et la nature des médiations pédagogiques qui favorisent l’activation desdits fonctionnements. Utilisant des activités empruntées à Bright Start (Haywood et al., 1992), nous avons cherché à amener nos élèves à prendre conscience des processus impliqués par la conceptualisation de cadres conceptuels généraux, le contrôle exécutif et le transfert des acquis antérieurs. Nous avons ensuite évalué les effets sur l’efficience cognitive et scolaire (du CP au CE2) en comparant les performances de nos élèves à celles d’élèves de même milieu et d’élèves favorisés. Les résultats indiquent que l’entraînement a bien l’effet général attendu aussi bien sur les procédures de comparaison que sur l’accroissement des capacités d’auto-régulation. Ils montrent aussi et surtout que les élèves entraînés ont acquis la lecture bien mieux que leurs camarades de même milieu et dans des conditions équivalentes à celles d’élèves favorisés. Ces résultats robustes (ils s’observent encore à la fin du CE2) mettent en évidence l’importance, pour la réussite scolaire, des compétences générales que nous avons cherché à induire et la pertinence des moyens mis en œuvre pour y parvenir. (résumé de l’auteur)
COHEN Cora. Contribution à l'étude des relations entre l'école et le musée : vers une formation de l'enfant visiteur.
2000, Université de Paris : Muséum National d'Histoire Naturelle.
Discipline : Muséologie des sciences. Directeur de recherche : Yves Girault.
Depuis une cinquantaine d'années, les relations entre l'école et le musée n'ont cessé de se développer ; aujourd'hui, les groupes scolaires représentent une part importante des publics des musées. Quelle est la nature de ces relations ? Chaque élève, durant sa scolarité se rendra vraisemblablement une fois au musée. Les visites scolaires engendrent-elles l'ouverture des portes des espaces muséaux aux élèves, visiteurs potentiels des musées ? Pour répondre à ces questions nous avons étudié l'évolution de cette rencontre à travers le temps. Il semble qu'une première phase de scolarisation de l'espace muséal ait vu le jour. La déscolarisation est aujourd'hui rendue possible grâce une prise de conscience des spécificités des deux institutions par les différents acteurs en jeu. Nous avons donc recensé les représentations sur le musée et sur la visite scolaire, des responsables pédagogiques de musées, des enseignants en poste et en formation initiale, ainsi que des enseignants détachés au musée. Cette étude a été réalisée dans le cadre d'une comparaison entre la France et le Canada. Nous considérons aujourd'hui que la visite scolaire au musée peut contribuer à former les visiteurs de demain si un travail autour des représentations sur le musée, une formation à la lecture de l'exposition et une sensibilisation à l'acte de visite sont proposés. Une recherche-action menée sur trois ans avec des classes d'écoles primaires (situées en ZEP) a permis de tester ces éléments. Si le musée est un lieu d'apprentissage, c'est vers l'utilisation de ses espaces qu'il faut orienter les premières visites scolaires.(Résumé de l'auteur)
GARNIER Alix. La guerre des bouffons : la gestion des « conflictualités scolaires » par la média ( c ) tion
2000, Université de Bordeaux II.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Eric Debarbieux.
Depuis huit ans, nous étudions la violence en milieu scolaire. Notre étude sur la guerre des bouffons n'est pas de retravailler cet objet mais de le repenser plus en filigrane pour percevoir la notion de conflictualités scolaires. Six études de terrain (un collège du public ZEP, trois collèges du public ZEP Zone sensible, un collège du public non ZEP et un collège du privé) nous permettent de développer une méthodologie d'action (questionnaires - entretiens individuels et entretiens de groupes élèves). Nous créons la media(c)tion, processus de régulation/gestion ou résolution des problématiques soulevées dans les collèges par la pédagogie du projet. Existe-t-il un idéal typique de média(c)tion? Quels en sont les effets? Comment expliquer que certaines médiations réussissent et d'autres échouent? Nous introduisons dans le champ scolaire les approches sociologiques et psychosociologiques des notions de conflit et de médiation. Pour ce faire, nous analysons à partir d'indicateurs de conflit deux modèles d'élèves que nous mesurons sur un échantillon national de 12 000 élèves questionnés en France. Premièrement, nous trouvons l'élève qui agit le conflit qui se caractérise par quatre types d'élèves - l'élève conflictuel, l'élève en conflit avec les enseignants, l'élève en conflit relationnel, l'élève en conflit relationnel dur. Deuxièmement, le bouffon qui est agi par le conflit. Les victimiseurs exercent sur lui des pressions morales et physiques souvent répétées, qui empêchent ce dernier de s'épanouir et de participer pleinement à la vie sociale de l'école. Deux types d'élèves - l'élève en conflit avec un autre élève ou soumis à l’élève et l'élève en conflit ethnique. Le processus de régulation des conflits : la media(c)tion souhaite que le bouffon s'empare de la méthode pour trouver sa place dans le groupe. Ce travail est basé sur le droit à la différence dans le différend, sur l'élaboration du dissensus, la création de projets communs, sur le sens de l'école et sur le lien social dans une perspective de diagnostic, de formation et de prévention des conflictualités scolaires. (résumé de l’auteur)
LANNEGRAND-WILLEMS Roely-Ida . Identité scolaire et effets de contexte chez l’adolescent.
2000, Université de Bordeaux II.
Discipline : Psychologie : psychologie sociale. Directeur de recherche : Bernadette Dumora.
L'adolescence est une période de développement caractérisée par une distanciation de la sphère familiale et par une ouverture et un positionnement de soi dans le monde social. Une exploration et un engagement de soi dans chaque sphère de vie permet à l'adolescent de construire son identité (Marcia, 1966). En privilégiant la perspective du développement en contexte, cette recherche a pour objectif d'analyser la construction de l'identité des adolescents dans le contexte scolaire : l'école est devenue le référent essentiel d'une insertion sociale et professionnelle future et a pris une place prépondérante dans la vie adolescente. L'étude empirique a porté sur une population de 311 sujets scolarisés en classe de troisième dans trois collèges à recrutement social contrasté. L'identité psychosociale des adolescents a été étudiée grâce aux degrés d'exploration et d'engagement des adolescents dans la sphère scolaire, en référence au modèle des statuts d'identité élaboré par Marcia. Les résultats mettent en évidence que la situation scolaire des sujets (être un élève faible, moyen ou bon) a une signification précise dans un contexte scolaire déterminé et que l'identité scolaire psychosociale des adolescents se construit dans le contexte scolaire. Dans un collège à recrutement social défavorisé, l'élaboration de l'identité est tributaire des évaluations récurrentes adultes mais elle s'en affranchit par recours au groupe de pairs, alors que dans les collèges à recrutement social plus favorisé, elle s'accompagne d'une distanciation des évaluations et d'une maîtrise stratégique du système. A l'adolescence, l'identité s'élabore donc en contexte, et notamment en contexte scolaire. (résumé de l’auteur)
MARTINS DE ALBUQUERQUE Clarissa. Une situation de travail à l’école : les fiches de lecture-écriture. Etude des stratégies des élèves dans des situations pédagogiques différentes.
2000, Université de Toulouse II.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Jacques Fijalkow.
Cette recherche a pour objectif d’évaluer les stratégies des élèves débutants en lecture-écriture face à deux situations pédagogiques différentes : en situation dirigée (liée au quotidien des classes préparatoires) et en situation autonome (alternative, où les enfants sont incités à interagir avec leurs collègues). Cinq interventions ont eu lieu dans des écoles du réseau public toulousain, en utilisant comme support des fiches de lecture-écriture. La première expérience permet de déterminer les principes de la méthodologie didactique-expérimentale. Les deux interventions suivantes montrent que les enfants en directivité mènent le travail de façon assez individualisée, avec une forte demande à l’adulte, en restant très attachés à l’aspect quantitatif dans la résolution des exercices. Ceux en autonomie sont plus attentifs aux fiches, aident leurs camarades moins avancés, et sont plus performants que les collègues en directivité, surtout pour les fiches plus difficiles. Les deux dernières interventions ont été réalisées l’une dans une école de milieu socioculturel favorisé et l’autre en ZEP. Les élèves de l’école favorisée se montrent plus indépendants du contexte scolaire, tandis que les enfants de l’école défavorisée sont plus sensibles au type de matériel utilisé qu’à la situation didactique, étant en même temps très influencés par l’entraînement suivi. Les élèves en autonomie/milieu favorisé sont beaucoup plus engagés dans la réalisation des exercices et adoptent des attitudes qui font appel à la coopération, tandis que ceux du milieu socioculturel défavorisé restent toujours attachés aux mêmes niveaux d’engagement et aux mêmes comportements de leurs camarades en situation dirigée. On vérifie pourtant une plus grande facilité de recontextualisation de la situation scolaire des enfants du milieu socioculturel favorisé en autonomie. La directivité y apparaît comme un facteur de normalisation du comportement des élèves des deux écoles.
MOREL Stéphanie. Ecole, Territoires et Identités : l'idéal scolaire républicain à l'épreuve de la réforme territoriale et du pluralisme culturel dans la France contemporaine.
2000, Université de Paris I.
Discipline : Sciences politiques. Directeur de recherche : Pierre BIRNBAUM.
Cette thèse porte sur les hésitations et les ambivalences de l'Education nationale entre la remise en cause du paradigme républicain et la volonté de maintenir le rôle d'impulsion de l'Etat, dans le cadre d'une réflexion générale sur les transformations de l'action publique. Elle propose une sociologie des politiques publiques d'éducation des années 1970 à aujourd'hui. A partir d'une analyse cognitive des politiques publiques et d'une étude empirique du fonctionnement institutionnel est examinée la manière dont est défini, se construit et s'exprime le compromis entre les exigences universalistes de l'Etat et les pluralismes, notamment la diversité territoriale et le pluralisme ethnoculturel. Les années 1975-1980 avaient vu naître une gouvernance éducative et une gestion ethnoculturelle de la scolarisation des enfants étrangers caractérisées par un effort normatif pour concilier les ambitions universalistes de l'Etat et la fragmentation de l'action publique. Or, la caractéristique de cette gouvernance à la française est précisément de reposer sur une conciliation normative entre le référentiel d'équilibre et le référentiel de marché, entre le centre et le niveau local, entre l'idéal unitaire et la philosophie de l'action différencialiste encouragée par la modernisation du service public. En effet, il est né des politiques de changement social des années 1970-1980 en matière d'éducation une régulation croisée d'un nouveau genre entre unitarisme national-républicain et différencialisme territorial et ethnique. Cette reconfiguration de l'action publique, assortie d'un appel aux thématiques de la citoyenneté et à la démocratie locale, permet aujourd'hui de préserver la fonction politique d'une école dont le caractère national et public s'est épuisé, tout en gérant le développement de ses fonctions économiques et sociales qui en font une Ecole-Providence. Cependant, l'étude croisée de la double tension de la citoyenneté entre altérité et civilité d'une part et, d'autre part, de l'action publique entre centralisme et différenciation montre que la réforme de l'Education nationale apparaît aussi comme un désengagement de l'Etat face à une question aussi sensible que celle de l'ethnicité. Déléguée à un réseau d'action publique spécialisé en matière d'intégration, la question des relations interethniques est renvoyée au niveau local, dissoute dans la question de la politique de la ville et gérée par des acteurs pris en étau entre des répertoires d'action différencialistes et la mise en avant d'un républicanisme imposé par la nature même des finalités des politiques sociales et éducatives. Déspécifiée dans les politiques spécifiques d'intégration, prééminente dans les politiques territoriales de droit commun et de la ville, la question des relations interethniques est ignorée et détournée, dans des rhétoriques publiques qui laissent apparaître le poids de l'enjeu politique d'une question dont l'illégitimité politique explique le déni et l'absence de projet national. Le développement des médiations et le recours aux associations - qui définissent précisément la gouvernance éducative - apparaissent alors pour l'Etat régulateur comme un moyen de gérer les relations interethniques sans compromettre sa légitimité. Le dilemme de l'intégration se résout donc au quotidien, entre l'égalitarisme et la prise en compte des identités. Au-delà du critère de la nationalité, l'origine ethnique constitue aujourd'hui un élément de la fracture urbaine et sociale, et un critère de la définition de frontières symboliques entre les groupes. Entre territorialisation et ethnicisation, les ambiguïtés des politiques territorialisées et le désengagement politique de l'Etat attisent la stigmatisation des populations immigrées sur certains territoires et les réactions identitaires de ces populations. Aujourd'hui, la problématique des relations interethniques place l'Etat face à une question soigneusement évitée, celle des identités. La révolution normative issue des réformes de l'action publique éducative engagées depuis une vingtaine d'années constitue bien une adaptation des régulations traditionnelles à la complexité sociale. Mais elle signifie aussi un renvoi à la périphérie de certaines contradictions sociales, ainsi que le problème de l'intégration sociale et territoriale des populations d'origine étrangère le démontre. (résumé de l'auteur)
MUL André. Enseignement de la géométrie du cycle III à la sixième. Des éléments du quotidien scolaire.
2000, Université de Paris 7.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Aline Robert.
Cette recherche a pour but de mettre en évidence les différences et les similitudes entre la fin de l’école primaire et le début du collège dans l’enseignement de la géométrie. Nous faisons l’hypothèse qu’à travers l’étude de ce qui est proposé aux élèves de ces classes, nous allons pouvoir mettre à jour ces différences ou similitudes par delà les programmes. Nous faisons l’hypothèse que les choix relatifs à certaines variables ont une influence sur l’apprentissage, et peuvent se repérer à tout niveau d’enseignement. Les variables prises en compte concernent le support des activités, la nature de la production demandée, la forme d’utilisation du savoir en jeu, les niveaux de mise en fonctionnement des connaissances, la nature des justifications, l’ancienneté du savoir, la gestion de la correction et la durée de l’activité. Le corpus étudié comprend les évaluations proposées aux élèves par la DEP et par l’APMEP, les parties géométriques de quelques manuels et quelques séances de géométrie observées dans des classes ordinaires. On a pu constater que les manuels étudiés proposaient des tâches provoquant des activités menant à des niveaux de mise en fonctionnement différents. Il en est de même pour les évaluations, les résultats en ZEP qui ont servi d’amplificateurs le montrent bien. Dans l’étude des séances, on a pu voir que lors de la nécessaire "conversion" des objectifs des programmes en une suite de tâches découpées, ordonnées, proposées au quotidien dans la classe, les enseignants des deux niveaux font des choix un peu différents. Les différences peuvent être interprétées comme une gestion différente du temps de travail pour les élèves, qui ne sont plus au collège dans une logique de production immédiate du résultat cherché. (résumé de l’auteur)
SARAMON Patrick. Qui maîtrise les Z.E.P. ? : d’une politique de différenciation à une politique de discrimination.
2000, Université de Toulouse II Le Mirail.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Jean-Michel Berthelot.
Parce qu’elles se situent à l’interface de la spatialisation (en particulier la ségrégation urbaine) et de la question sociale (chômage, pauvreté, échec scolaire, petite délinquance,…), les zones d’éducation prioritaires (Z.E.P.), créées en juillet 1981, participent de facto d’un processus global de « relégation » qui s’accompagne d’une réémergence de l’échelon local. Ainsi posée, la question des Z.E.P. anticipe la nécessité d’une approche éducative transversale comme garantie d’une dynamique cohérente. Cependant, la volonté de prééminence des différents pouvoirs politiques locaux, les antagonismes intersectoriels, et l’organisation fortement hiérarchisée de l’institution scolaire initient des faiblesses structurelles récurrentes qui se superposent au processus de fragilisation des quartiers : les dispositifs Z.E.P. et D.S.U. coexistent tout au plus, le partenariat relève du « hold-up sémantique ». Autant d’éléments qui contribuent à un brouillage des missions initiales des Z.E.P. et soulignent les limites d’un dispositif protéiforme. Notre étude s’attache, dans un premier temps, à préciser le processus de transformation de l’échec scolaire en tant que problème social et l’inscription du dispositif Z.E.P. dans le cadre d’une politique publique. Les second et troisième temps se centrent sur le sens donné à la politique Z.E.P. entre 1982 et 1999 : il s’agit d’analyser la concrétisation de la politique Z.E.P. au travers des logiques de mobilisation des acteurs de terrain. Le jeu subtil des relations interpersonnelles semble en effet favoriser le développement d’une activité pédagogique et éducative marginale, structurée par la mise en réseaux des enseignants les plus stables qui motivent leur action par la mobilisation de leur propre expérience. Le quatrième temps porte enfin sur le fonctionnement des Z.E.P., quand le faible relais qu’apporte une hiérarchie intermédiaire traversée par la question des rapports entre école et société marque les limites d’une entreprise fortement dépendante des logiques de mobilisation des enseignants, et pose une interrogation centrale sur l’efficience du dispositif d’ensemble : panser ou repenser les Z.E.P. » (résumé de l’auteur)
SCHIFF Claire. Situation migratoire et condition minoritaire. Une comparaison entre les adolescents primo-arrivants et les jeunes de la deuxième génération vivant en milieu urbain défavorisé.
2000, Université de Paris : EHESS.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Michel Wieviorka.
Cette thèse est construite autour de la comparaison entre deux types de jeunesses issues de l'immigration : les adolescents primo-migrants arrivés en France entre les âges de dix et quinze ans, appartenant en majorité aux nouveaux courants migratoires (turc, sri lankais, pakistanais, dans une moindre mesure africain et maghrébin), et les jeunes nés en France issus des courants migratoires non européens plus anciens (Algérie, Antilles), communément appelés "blacks" et "beurs". Les différences et les relations entre les deux groupes sont étudiées dans le contexte d'une banlieue défavorisée, Garges-lès-Gonesse, située à l'est du département du Val d'Oise. L'ambition de la thèse est double. D'une part il s'agit de montrer qu'il existe deux logiques distinctes, voire opposées, autour desquelles se structurent les expériences sociales des jeunes issus de l'immigration selon qu'ils ont été socialisés en France ou dans leur pays d'origine, et, dans une moindre mesure, selon qu'ils appartiennent ou non à des populations qui ont connu une relation de type colonial avec la France. Dépassant les traditionnels facteurs liés à l'appartenance sociale et aux origines culturelles, l'analyse vise à souligner les phénomènes liés à la condition de minoritaire et à l'expérience de la migration. D'autre part il s'agit, à partir d'une analyse contrastée des difficultés et des réussites que rencontrent ces deux types de jeunes au sein de l'école, ainsi qu'au moment d'entrer sur le marché de l'emploi, de montrer que le fonctionnement des institutions et de leurs acteurs (enseignants, formateurs, employeurs) n'est pas le même à l'égard des deux groupes. La thèse est organisée en quatre parties : I. théorie et pratique dans l'approche de "l'intégration" des jeunes issus de l'immigration ; II. des formes de l'altérité chez deux jeunesses "immigrées" ; III. deux jeunesses à l'école : le principe assimilationniste à l'épreuve des différences ; IV. deux jeunesses sur le marché de l'emploi : les effets d'une réalité différentialiste. La première partie présente le cadre à la fois théorique et empirique de la recherche. Dans le chapitre 1, à partir d'une présentation des travaux effectués aux États-Unis (Gans, Portes, Zhou, Fernandez-Kelly, Ogbu, Gibson, etc.) sur la situation des jeunes appartenant aux différentes minorités ethniques et immigrées, est posée la question des effets des transformations des courants migratoires, des changements socio-économiques dans les pays d'accueil, et de la dégradation de l'environnement urbain sur les modes d'intégration des nouvelles générations issues de l'immigration. Les similitudes et les différences entre la situation française et américaine sont analysées, notamment au travers des notions de minorités "volontaires" et "involontaires" de John Ogbu. Il est observé que, chez les jeunes appartenant aux nouveaux courants migratoires, des modes d'intégration "segmentée", caractérisés par la disjonction entre l'acculturation et l'insertion économique, remplacent progressivement les modes d'intégration "linéaire" plus classiques, caractérisés par la concordance entre les processus d'acculturation et l'accès à la mobilité sociale. L'émergence de deux types de parcours : l'assimilation "descendante" aux catégories exclues de la jeunesse urbaine d'une part et l'insertion économique par le maintien de communautés immigrées relativement fermées sur elles-mêmes d'autre part, remet en question la vision traditionnelle de l'intégration. Pour les jeunes migrants qui s'installent dans les quartiers défavorisés, les tensions ne sont plus simplement entre la culture d'origine et la culture d'accueil, mais elles prennent une dimension triangulaire entre : 1/ la communauté des immigrés et la culture familiale 2/ la communauté juvénile urbaine et la culture du groupe des pairs 3/ la société majoritaire et la culture dominante, véhiculée par les institutions telles que l'école. Le chapitre 2 décrit les diverses méthodes d'enquêtes employées, notamment au sein des collèges de la banlieue, ainsi que les caractéristiques de Garges-lès-Gonesse, en particulier en ce qui concerne ses populations issues de l'immigration. La deuxième partie constitue une analyse de l'expérience de l'altérité des deux types de jeunesses "immigrées". Le chapitre 3 décrit leurs rapports contrastés au temps et à l'espace. Les primo-migrants font l'expérience de la mobilité et d'une déstabilisation de leurs repères antérieurs. Le présent est mis au service de la tradition et de la nécessité de pourvoir aux besoins des parents restés au pays, mais aussi au service des projets de réussite à long terme. Entre nostalgie et espoir, leur existence quotidienne est dominée par le travail. Par ailleurs, il n'existe chez eux aucune identification au lieu de résidence, la communauté d'appartenance des compatriotes étant le plus souvent dispersée dans plusieurs pays, notamment chez les groupes tels que les Turcs et les Sri Lankais. Par contraste, les jeunes de la deuxième génération des quartiers défavorisés vivent souvent dans un certain immobilisme spatio-temporel. Les multiples obstacles à leur promotion sociale affaiblissent leurs capacités à se projeter dans l'avenir, alors que l'occultation de l'histoire collective et familiale contribue au maintien d'une temporalité réduite au présent. Leur principal espace d'identification est le quartier, lieu familier et rassurant, mais qui symbolise néanmoins leur exclusion. Le chapitre 4 analyse les conflits survenus à Garges entre les nouveaux venus originaires du sous-continent indien (dénommés "Hindous" par les autres) et les jeunes blacks et beurs. Sont décrits les formes de violences anti-hindous, les stratégies d'intégration "sélective" de la communauté sri lankaise, le regard que portent les jeunes de banlieue sur "ceux qui réussissent parce qu'ils restent entre eux". L'analyse des tensions entre minorités et migrants est effectuée à partir d'une comparaison avec les conflits similaires survenus entre Afro-Américains et Coréens aux États-Unis. Enfin, le chapitre 5 présente les réactions et les discours des jeunes à l'égard du racisme et de la xénophobie et leur rapport à l'identité française. La pudeur et l'indifférence de ceux qui ont encore une position d'étranger sont distinguées de la sensibilité exacerbée des jeunes natifs français issus de l'immigration les plus en bute au racisme et à la discrimination. La troisième partie examine la question de l'expérience scolaire des adolescents primo-migrants, en soulignant ce qu'elle a de distinct de celle des jeunes de la deuxième génération. Le chapitre 6, qui fait l'état des lieux critique des travaux sur la scolarisation des enfants de migrants, démontre combien la notion de "handicap socioculturel", la non prise en compte de la question de l'âge d'arrivée des élèves issus de l'immigration, et la tendance à évaluer les parcours scolaires de ces jeunes en termes d'écart à la norme ont tendance à figer et à homogénéiser une réalité très mouvante. Bien que des travaux novateurs (Vallet et Caille) démontrent que, mise à part l'arrivée tardive en France, l'appartenance à la population issue de l'immigration représente un facteur plutôt favorable à la réussite scolaire, l'examen des travaux récents sur l'ethnicité dans l'univers scolaire permet une contextualisation des processus de ségrégation, en indiquant que ceux-ci pourraient déboucher à terme sur l'exacerbation d'une posture anti-scolaire "ethnicisée" chez une partie de la jeunesse des banlieues. Le chapitre 7 restitue l'enquête ethnographique effectuée dans deux collèges de Garges auprès des élèves des classes d'accueil, et analyse les processus d'intégration scolaire de ces jeunes dans deux systèmes différents : l'un dans le collège Monet, caractérisé par un fonctionnement en "ghetto" (classes fermées, filières d'orientation prédéterminées, etc.) et l'autre dans le collège Rodin, où a été mis en place un système d'intégration individuelle volontariste des primo-arrivants dans les classes ordinaires. L'observation des pratiques et des représentations des enseignants à l'égard des primo-migrants dévoile l'ethnocentrisme d'un univers scolaire qui tend à confondre la méconnaissance du français avec la déficience intellectuelle. Le chapitre 8, qui s'appuie sur les apports théoriques de Dubet et Martuccelli, s'attache à analyser la dimension sociale de l'expérience scolaire des primo-migrants, en mettant en lumière les injonctions contradictoires auxquelles ils sont confrontés : exigences familiales, jugements scolaires et pressions juvéniles. La quatrième partie aborde la question de l'accès des jeunes à l'activité économique. Dans le chapitre 9, l'examen des données quantitatives disponibles permet de faire apparaître les contrastes entre les différentes origines, ainsi qu'entre les jeunes en fonction de leur âge d'arrivée en France. Contrairement à ce qui se passe pour la scolarité, l'arrivée tardive en France ne représente pas un facteur défavorable à l'insertion économique, bien au contraire. Dans le chapitre 10, plus qualitatif, basé sur une enquête auprès des sections professionnelles des collèges et lycées, des centres de formation pour apprentis et des associations de soutien à l'insertion du Val d'Oise, le paradoxe de la meilleure insertion professionnelle des nouveaux venus est analysé au regard de l'hypothèse de la discrimination raciale et de l'importance de l'accès au travail des primo-migrants par l'intermédiaire des réseaux communautaires. Le fonctionnement du système d'embauche est mis en relation avec les attentes et les représentations contrastées qu'entretiennent les deux types de jeunes face au travail, aux employeurs et à l'argent. La conclusion retrace les principaux enseignements de la recherche en insistant sur l'importance des processus de stigmatisation ethnique et des effets propres de l'expérience migratoire pour expliquer la constitution d'identités qui ne se réduisent pas à la place occupée dans la hiérarchie sociale et/ou à la culture d'origine, mais qui sont largement informées par les cadres de référence et les expériences des individus. Elle rappelle que la contradiction observée entre l'"assimilationnisme" de l'institution scolaire, particulièrement défavorable aux jeunes arrivés tardivement en France, et le "différentialisme" du marché de l'emploi, dont les jeunes blacks et beurs sont les premières victimes, est un paradoxe de l'intégration "à la française".
TICHIT Laurence. Quartiers Sud. Socialisation entre pairs, délinquances juvéniles et construits ethniques : ethnicisation ou racialisation des relations sociales ? Effets de zone dans des collèges de quartiers populaires du sud de la France.
2000, Université de Bordeaux II, Département des Sciences de l’éducation.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Eric Debarbieux.
Partant de l'observation d'un décalage existant entre la définition d'une école française à portée universelle et l'émergence de thèmes identitaires comme catégorie pratique dans les discours des acteurs scolaires, nous interrogeons le processus d'ethnicisation des relations sociales. Pensé comme une montée de la communauté face au laïque, il se dessine bien plus comme un creux, un manque, une perte. L'ouvrier n'étant qu'une figure de la modernité mise à mal par l'effondrement de l'idéologie du progrès social, cet écart s'ethnicise peu à peu dans la visibilité de l'immigration. Pour autant, l'application de l'ethnicité à la sociologie de l'immigration comme tentative de renouvellement des perspectives reste pour nous une question ouverte. De la notion d'égalité contre l'apparent égalitarisme de l'école pour tous, nous serions passés à la ségrégation urbaine et scolaire, puis à l'inégalité de traitement. Ici, dans le champ large de l'ethnicité, l'enjeu plus précis souligné est la construction des populations de l'immigration en minorités. Nous passons peut-être ainsi d'une ethnicisation des enfants de l'immigration à une racialisation des enfants des minorités ethniques, pour désigner des groupes définis et/ou se définissant par leur origine ou leur culture, dans une assignation à un statut dominé et une position de relégation. L'ethnicisation de la société étant un processus de production de rapports sociaux, tenant à la modification d'une définition d'appartenance à une nation qui ne tient pas ses promesses ou ses engagements d'intégration, non dans le sens d'une assimilation manquée des Autres, mais selon notre proposition dans le sentiment d'insécurité partagé par tous à divers degrés, de la peur de l'assignation à un statut de marge social, économique et territoriale. (résumé de l’auteur)
BOUTONNE Laurent. L'apprentissage de la grammaire en ZEP au cycle 3 : entre la DFLE et la DFLM.
1999, Université de Paris 3, Département de didactologie des langues.
Discipline : Linguistique. Directeur de recherche : Jean-Louis Chiss.
La didactique de la grammaire a toujours divisé les enseignants en deux camps : les partisans d'une grammaire implicite et ceux d'une grammaire explicite. Les élèves d'origine sociale défavorisée issus de l'immigration entretiennent plutôt un rapport instrumental à la langue de l'école. Or l'enseignement actuel de la grammaire ne permet pas suffisamment à ces enfants de modifier leur attitude linguistique. La tentation est donc forte de proposer à ces élèves, majoritairement scolarisés en ZEP, un enseignement grammatical allégé, implicite et contextualisé. Cette thèse s'inscrit résolument dans la mouvance réflexive. Parce qu'elle concerne un public spécifique, nous plaidons pour une didactique qui permet de développer chez ces élèves une attitude réflexive par rapport aux diverses pratiques langagières. A cette fin, nous avons interrogé chaque pôle du triangle didactique pour mieux comprendre les problèmes de la didactique de la grammaire. Comme la majorité de ces élèves a une maîtrise inégale d'une langue étrangère, nous nous sommes intéressés à la didactique de la grammaire en français et langue étrangère afin de dégager des pratiques susceptibles de construire une didactique de la grammaire en ZEP. L'ensemble de ces connaissances nous a permis de développer des propositions didactiques qui, nous l'espérons, mèneront davantage d'élèves à la réussite scolaire. (résumé de l'auteur)
DAGUET Hervé. Le sujet psychosocial et la remédiation aux dysfonctionnements cognitifs dans la compréhension de textes : le cas d’élèves de collèges en grande difficulté.
1999, Université de Paris VIII.
Discipline : Psychologie. Directeur de recherche : Rodolphe Ghiglione.
Cette thèse de psychologie des processus cognitifs porte sur les activités de compréhension de textes et, plus particulièrement, sur les aides que l'on peut apporter à des collégiens en grande difficulté de Seine Saint-Denis. La question débattue est de savoir si l'utilisation d'un logiciel éducatif peut avoir un effet sur la remédiation aux dysfonctionnements cognitifs dans la lecture et la compréhension de textes. Une première expérimentation a été réalisée avec des outils utilisés dans l'enseignement, un test d'évaluation des compétences en français (DPD) et un logiciel éducatif (Lirebel). Les principaux résultats indiquent que : - Les collégiens n'ont pas rencontré de difficultés dans les épreuves liées à la construction de la cohérence de la représentation ainsi que pour la sélection de l'information importante. - La remise en ordre de texte est une épreuve très difficile. Dans une seconde expérimentation nous avons adapté des outils de diagnostic (Diagnos) et le logiciel Lirebel. Plus précisément, ce travail portait sur l'étude de la construction des représentations textuelles dans le traitement d'épreuves de remise en ordre de textes et principalement le rôle des connecteurs, des séquences narratives ainsi que des univers de référence dans l'aide à la compréhension de textes. Les principaux résultats sont les suivants : - Les textes présentant des actions sont plus faciles à comprendre que les textes décrivant des événements. - Les collégiens ont dans tous les cas une plus grande facilité à traiter des textes sans connecteurs. En revanche, suite à la remédiation, on observe qu'ils obtiennent de meilleurs résultats sur des textes comportant des connecteurs. - La remédiation, qu'elle soit effectuée tant avec un média informatique que sur papier, a un effet sur l'amélioration des performances des élèves pour les épreuves de remise en ordre de texte. Les contenus importeraient donc plus que le média dans la remédiation. (résumé de l’auteur)
FAVRE-PERROTON Joëlle . Ecole et ethnicité : une relation à double face.
1999, Université de Bordeaux II.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : François Dubet.
Si l'école ne discrimine pas en tant que telle, elle subit le poids de processus externes et internes qu'elle maîtrise mal et qui la rendent ségrégative. Ces mécanismes couplés aux transformations structurelles de l'école, à sa "crise", amènent l'émergence de l'ethnicité dans le système scolaire. L'ethnicité à l'école est fondamentalement un phénomène à double face : élèves comme enseignants oscillent sans cesse entre le désir de nier ou de valoriser les différences et la tendance à les stigmatiser, voire à créer du racisme. Ces deux pôles sont indissociables, car ils émergent tout droit des difficultés rencontrées par les acteurs scolaires dans leur expérience quotidienne, et surtout de l'impossibilité dans laquelle ils sont de lire ces difficultés en termes sociaux ou institutionnels. Ainsi, les enseignants ont de plus en plus tendance à interpréter les problèmes de niveau ou de discipline scolaires qu'ils rencontrent en termes ethniques, ce qui peut les conduire aussi bien à des pratiques de discrimination positive qu'à un discours d'exaspération et à l'extrême limite à du racisme. De façon comparable, les élèves vivent dans un monde où l'ethnicité est valorisée et constitue un point d'appui des camaraderies. Mais, ce monde est aussi un monde inégalitaire, un monde du mépris et de la concurrence. L'ethnicité peut alors être un point d'appui à la résistance scolaire face aux enseignants comme se transformer en racisme entre élèves. L'ethnicisation des relations scolaires est forte dans certains quartiers populaires mais cela reste un phénomène dénié. L'école se trouve prise dans une tension structurelle entre un modèle idéologique antiraciste, fondateur de l'école républicaine, et une expérience concrète de plus en plus vécue sur le mode ethnique. Du coup, elle n'arrive pas à gérer ces phénomènes d'ethnicisation qui se développent sans être maîtrisés. (résumé de l’auteur)
MONTOYA Yves. Violence en milieu scolaire et politique publique en éducation: Evolution du phénomène au collège (1995/99) et évaluation du plan d'expérimentation et de lutte contre la violence scolaire.
1999, Université de Bordeaux II.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation . Directeur de recherche : Eric Debarbieux.
Ce travail tente de rompre avec l'approche de « sens commun » du problème de la violence scolaire, trop souvent traité de manière journalistique. La première partie est consacrée à l'historique du problème en le reliant aux transformations du système scolaire, mais aussi à celles de la société en général. D'emblée, la distinction est faite entre la violence exercée par l'école à l’encontre de ses élèves et celles qui ont trait à la violence des élèves à l'égard de l'institution et de ses représentants. Les différentes étapes de la construction de l'objet sont ainsi mises en évidence depuis les prémices développées par Durkheim jusqu'à nos jours. Le point est fait tant sur l'analyse des politiques des ZEP que sur les effets de la massification ainsi que sur les travaux récents en matière de violence scolaire, mais aussi d'éducation et de crise urbaine. La deuxième partie précise l'objet de la recherche, éclairant le débat sur la question de la définition, le choix effectué étant relativiste. Les problèmes posés par l'analyse des politiques publiques en éducation sont alors évoqués, notamment les éléments essentiels que sont les logiques et les procédures d'évaluation. Corrélativement, la méthodologie utilisée (questionnaires, entretiens, groupes de « médiation sociologique ») entend mettre à jour les divers indicateurs de la violence. La troisième partie est consacrée à une enquête longitudinale sur l'évolution de la violence entre 1995 et 1999 dans divers collèges en vue d'établir la portée et les effets des mesures successivement préconisées et appliquées par l'administration scolaire. Cet état des lieux réalisé à partir des représentations adultes et élèves, présente donc une analyse de l'évolution récente des processus étudiés en lien avec la délinquance des mineurs. De plus, l'essentiel des mesures les plus d'actualité - les emplois jeunes - fait l'objet d'un traitement particulier. La conclusion générale reprend les apports de connaissances nouvelles que ce travail tente de mettre à jour. (résumé de l’auteur)
Voir aussi : MONTOYA Yves. Violence en milieu scolaire et politique publique en éducation: Evolution du phénomène au collège (1995/99) et évaluation du plan d'expérimentation et de lutte contre la violence scolaire. Presses Universitaires du Septentrion (Thèses à la carte)
POGGI-COMBAZ Marie-Paule. Quelles pratiques corporelles au collège? L'EPS sous l'angle de la sociologie des parcours scolaires.
1999, Université de Paris V, département des sciences sociales.
Discipline : Sociologie : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Gérard Langouët et P. Parlebas.
Quels discours les enseignants d'EPS de collège tiennent-ils sur leurs pratiques ? Selon quels critères et sous l'impulsion de quelles variables sociologiques les contenus d'enseignement se construisent-ils en EPS ? L'auteur a mené une enquête par questionnaires et entretiens dans deux académies au recrutement scolaire contrasté. Les principaux résultats font apparaître que l'enseignement de l'EPS demeure globalement traditionnel et que l'athlétisme confirme son statut d'activité incontournable, de la 6ème à la 3ème. On relève des corrélations très nettes entre les types de sélection des contenus et le lieu d'implantation des établissements scolaires. Ainsi, en établissement défavorisé, les enseignants oscillent entre discours d'ouverture et tendance au repli. Les objectifs, les contenus et les justifications qu'ils avancent indiquent qu'ils sont fortement dépendants des caractéristiques de leurs élèves et s'installent dans une stratégie de continuité ou de négociation avec les attentes de ces derniers. La référence à la norme sportive est omniprésente et, s'ils tiennent un discours d'ouverture et affirment vouloir élargir la gamme des APS, dans les faits on remarque l'exclusion des cursus de jeux sportifs "dotés d'incertitude" et la domination des pratiques en milieu standardisé. Dans sa conclusion, l'auteur retient que l'école se trouve devant le dilemme suivant : comment à la fois tenter de consolider son unité et respecter la diversité des publics scolaires qui la fréquentent ? Il lui faut agir pour éviter le glissement de la différenciation pédagogique à la ségrégation sociale (acquisition d'une culture corporelle et diversifiée pour les uns, éducation physique à dominante sportive pour les autres).
ROSOLEN Aline. Causes, coûts et prévention de l’échec scolaire.
1999, Université de Toulouse I, Département des sciences sociales.
Discipline : Sciences économiques. Directeur de recherche : Jean-Michel Plassard.
Le capital humain des sociétés industrielles est devenu la source principale de richesses. Il favorise le progrès technique et la croissance économique. Cependant une partie de la population est laissée au bord du chemin, est exclue du processus d'enrichissement. La lutte contre l'exclusion économique et sociale est devenue l'objet d'un débat important. Après avoir retenu comme hypothèse que le déficit éducatif est l'une des causes des difficultés d'insertion d'une partie de la population, ce travail s'est penché sur l'analyse des coûts de non-éducation. Nous avons défini les coûts de non-éducation comme l'ensemble des conséquences directes et indirectes, tant individuelles que collectives de l'échec scolaire. Ces coûts sont si élevés qu'il devient essentiel d'élaborer et de financer des dispositifs de lutte contre l'échec scolaire. C'est pourquoi il est intéressant de présenter et d'évaluer l'impact d'un de ces dispositifs : l'accompagnement scolaire. L'accompagnement scolaire est défini comme l'ensemble des actions visant à offrir aux côtés de l'Ecole, l'appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour leur réussite scolaire, appui qu'ils ne trouvent pas dans leur environnement familial et social. Ces actions sont centrées sur l'aide aux devoirs et les apports culturels nécessaires à la réussite scolaire. Notre travail a porté sur l'évaluation de l'impact à court terme, une année scolaire, d'une des formes de l'accompagnement scolaire, les Animations Educatives Périscolaires (AEPS), en classe de CP et de CE1, dans des Zones d'Education Prioritaire de Toulouse. Des tests pratiqués en début et en fin d'année scolaire, ainsi que l'analyse des évaluations des maîtres, ont permis ce travail. L'utilisation de statistiques descriptives et d'un modèle Logit multinomial a mis en lumière l'importance du recrutement des animateurs sur les performances des associations qui s'occupent des AEPS. (résumé de l’auteur)
BARTHON Catherine. Espaces et ségrégations scolaires : l’exemple des enfants d’immigrés dans les collèges de l’académie de Versailles.
1998, Université de Poitiers.
Discipline : Géographie. Directeur de recherche : Michelle Guillon.
L'espace scolaire est-il étanche aux ségrégations urbaines ? Reproduit-il, voire renforce-t-il au contraire les formes et les processus de différenciation sociale et ethnique des territoires à l’œuvre dans la ville ? Telle est la question qu'explore cette thèse à partir de l'exemple des enfants d'immigrés dans les collèges de l'académie de Versailles. Au centre de la réflexion, figure la ségrégation scolaire, processus saisi à travers plusieurs dimensions - la concentration spatiale, la mise à distance socio-spatiale, la hiérarchisation sociale de l'espace éducatif et la mise en concurrence des établissements, la captivité scolaire, l'échec scolaire - et analysé à trois échelles : l'académie, la commune, l'établissement. Après avoir examiné la répartition spatiale des élèves étrangers dans l'espace académique, et mis en évidence la relation structurelle entre division sociale des territoires et hiérarchisation de l'espace éducatif, relation aboutissant à la relégation d'une majorité des enfants d'immigrés dans les segments les moins attractifs de l'espace scolaire, la focale de l'étude est réglée sur deux communes du nord des Hauts-de-Seine où la genèse, les formes et les mécanismes de la ségrégation scolaire sont mis en exergue. On peut alors identifier à partir d'une comparaison entre les structures morphologiques et socio-démographiques de l'espace urbain et de l'espace scolaire, un double mouvement d"ethnicisation" et de "prolétarisation" des publics des collèges publics, phénomène à relier avec le déplacement vers le secteur privé ou vers les collèges publics d'un dispositif parisien excédentaire, des familles françaises les plus aisées. Ces pratiques de détournement de la carte scolaire qui semblent redoubler d'intensité depuis le début des années 90, accompagnent, sans qu'il soit permis de dire où se situe la cause et l'effet, de nouvelles formes de différenciations entre établissements, mises ici en évidence à travers les politiques d'établissement, les politiques de constitution des classes, l'orientation plus ou moins sélective ou encore la mobilité des personnels enseignants. Ces distinctions intronisent de nouvelles hiérarchies dans un espace scolaire de plus en plus livré à la concurrence et viennent se surrajouter aux ségrégations d'ordre structurel. (résumé de l’auteur)
CHAMBON André. Les modalités du développement éducatif local : des zones d'éducation prioritaires aux politiques éducatives urbaines.
1998, Université de Paris VIII, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Bernard Charlot.
Dans le cadre de la déconcentration et de la décentralisation, les évolutions du service extérieur de l’Etat, Education nationale, ont rencontré l’expression, voire la recherche de pouvoir, de divers acteurs éducatifs locaux. Ces situations nouvelles sont alors susceptibles d’exprimer un « changement de forme et de systèmes éducatifs » d’après l’analyse proposée par B. Charlot dans « L’Ecole en mutation » : celui-ci se traduirait, selon notre hypothèse, par des modalités, spécifiques à chaque terrain, de « développement éducatif local ». L’étude de l’extension progressive des mises en œuvre partenariales s’est attachée, à partir de 1982, aux premières expériences Zones d’éducation prioritaires, puis, dans le cadre de leur relance, en 1989, à l’articulation des démarches ZEP et Développement social des quartiers, enfin aux initiatives éducatives urbaines dans trois villes moyennes, Evry, Amiens, Calais. Ces dernières ont fait apparaître la collectivité locale comme clé de voûte de nombreuses réalisations qui s’expriment dans deux domaines essentiels et corrélés : les modes préférentiels de socialisation de la jeunesse et le dessin d’une sorte de géopolitique éducative qui les surdétermine ; le développement éducatif local semble alors induire un mode de fonctionnement en rupture avec la logique héritée du « territoire éducatif local » au profit de celle de « l’espace de formation »… Cependant, malgré l’affirmation, pour les sites urbains, d’une méthode de gestion globale – le contrat de ville – l’absence d’outillage institutionnel dans le champ éducatif ne permet, pour l’instant, aucune mise en cohérence réelle : les processus de développement éducatif local présents sur les différents terrains.
Voir aussi : CHAMBON André. Les modalités du développement éducatif local : des zones d'éducation prioritaires aux politiques éducatives urbaines. Presses universitaires du Septentrion, 1998, 463 p. (Thèse à la carte)
FAUGUET Jean-Luc. Pratiques des parents et réussite scolaire des enfants dans les milieux populaires des quartiers nord de Marseille.
1998, Université de Paris : EHESS .
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Roger Establet.
La recherche entend montrer pourquoi et comment un tiers des élèves d'origine populaire, que tout prédispose à l'échec scolaire, en viennent contre toute attente à bâtir une carrière scolaire heureuse. Des entretiens auprès des familles permettent de confirmer de prime abord le rôle désastreux tenu par le chômage de masse. Un des aspects les plus saillants concerne les remises en causes brutales que le chômage impose à la structuration familiale. La crise du travail est d'abord une crise de socialisation. Cette désocialisation s'observe sans peine dans les quartiers populaires. Les enseignants, plus jeunes qu'ailleurs, plus diplômés que leurs prédécesseurs, n'habitant pas le quartier, sont de plus en plus éloignés socialement et culturellement des familles de leurs élèves : ils ne perçoivent pas la diversité des comportements familiaux et projettent une image uniformément négative sur les hommes et les choses. Les différences observées dans les pratiques quotidiennes témoignent de traits distinctifs à l'intérieur même des familles populaires, selon que leur enfant soit en réussite ou en échec scolaire, ce qui infirme les représentations misérabilistes, qui postulent l'homogénéité des comportements à l'intérieur d'un groupe social dominé. La propriété du logement, des capitaux culturel et scolaire faibles mais mobilisés, des réseaux familiaux et amicaux étendus, un travail du père, des loisirs distinctifs, enfin une certaine stabilité familiale avec une inscription plus dans l'environnement social et culturel du quartier, voilà ce qui caractérise les familles des élèves en réussite scolaire dans les quartiers populaires de Marseille. (résumé de l’auteur)
Voir aussi : FAUGUET Jean-Luc. Pratiques des parents et réussite scolaire des enfants dans les milieux populaires des quartiers nord de Marseille. Presses Universitaires du Septentrion (Thèses à la carte)
GAILLAT Thierry. Scolarisation des enfants de migrants arabophones : préalables à une didactique intégrée.
1998, Université de Montpellier 3.
Discipline : Sciences du langage. Directeur de recherche : Alain Coïaniz.
La scolarisation des enfants de migrants - qui plus est arabophones - est essentiellement abordée en terme de difficulté ou de problème. Inscrite résolument dans une perspective de modification des représentations, cette recherche étayée à la fois par des enquêtes auprès d'enseignants (de la ZEP de Montpellier Nord) confrontés à cette scolarisation et des interviews d'enfants d'origine marocaine (scolarisés dans le même secteur) issus des procédures du regroupement familial, montre qu'il est possible de repositionner cette problématique en se concentrant, non plus sur les différences, mais en s'appuyant sur tout ce qui est commun au pays d'origine et au pays d'accueil. C'est ainsi qu'après avoir fait émerger ce fort potentiel chez ce public à entrer à la fois en scolarité et à se situer socialement dans son pays d'accueil, puis avoir présenté les offres spécifiques que met en place l'Institution à son intention, ce travail insiste sur la nécessité de considérer chaque enfant non plus en tant qu'élément d'un groupe - celui des migrants - mais en tant qu'individu dont on prend en considération l'histoire personnelle comme première médiation de sa réussite scolaire. Cette étude met alors l'accent sur la nécessité de conduire chacun de ces enfants vers les exigences de notre système scolaire par le biais de médiations individualisées qui seraient autant de prises en considération de leurs spécificités, le tout dans le cadre d'une démarche d'excellence. L'ensemble de ces différents éléments constitue les préalables d'une didactique qui est à considérer comme une didactique des « rencontres ». (résumé de l'auteur)
VOIR AUSSI : GAILLAT Thierry. Scolarisation des enfants de migrants arabophones : préalables à une didactique intégrée. Presses Universitaires du Septentrion, 2001. (Thèses à la carte)
MIRANDE Gisèle. Environnements urbains, sociabilités et chances de réussite scolaire dans les classes populaires : les quartiers-nord de Marseille.
1998, Université de Paris : EHESS.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Roger Establet.
Les quartiers-nord de Marseille constituent l'archétype même de ces espaces urbains stigmatisés par la rumeur : quartiers populaires, sur-représentés en étrangers et où le sentiment d'insécurité va croissant. Dans ce contexte, le regard posé sur le devenir des enfants est désespérément pessimiste : ils sont voués à l'échec scolaire et à plus long terme au chômage. L'objectif de la thèse est de dépasser cette perception négative et d'analyser les chances de réussite scolaire des enfants dans une perspective plus générale, à travers la dynamique multidimensionnelle qui fait de l'enfant un élève et détermine un certain niveau de rendement scolaire. Autrement dit, de mettre en perspective les résultats scolaires des enfants au moyen d'un examen des articulations existant entre leurs caractéristiques socioéconomiques et leur rapport à l'école, le comportement des parents vis-à-vis de l'institution, le "climat familial" et les modes de sociabilités. Il ressort de l'étude que les quartiers-nord ne connaissent pas de loi sociologique exceptionnelle : l'appartenance sociale est déterminante ; les filles réussissent mieux ; à conditions de vie comparables, les enfants d'origine non européenne n'obtiennent pas des résultats inférieurs ; le chômage du père constitue un facteur particulièrement défavorable. De façon générale, il apparaît que les enfants, comme, les parents se mobilisent. Pourtant, des attitudes positives à l'égard de l'école ne suffisent pas à assurer la réussite des élèves. Il faut aussi qu'elles se traduisent par la mise en œuvre de dispositifs éducatifs, de compétences pédagogiques, seuls capables d'affecter de manière visible les déterminismes sociaux lourds. Il s'avère par ailleurs que les collèges des quartiers-nord, à "tonalité sociale" égale, ne réussissent pas de la même manière. Dans ce contexte globalement défavorable, les établissements scolaires disposent donc d'une capacité d'action non négligeable. (résumé de l'auteur)
RISPAIL Marielle. Pour une socio-didactique de la langue en situation multiculturelle : le cas de l’oral.
1998, Université de Grenoble III.
Discipline : Linguistique. Directeur de recherche : Louise Dabène.
Dans une ZEP, multilingue et multiculturelle, la réussite des élèves semble soumise à leur maîtrise langagière : par elle vont passer les apprentissages, la construction de leur identité, et leur intégration scolaire et sociale. Ce travail tente de défricher le champ d’une didactique de l’oral, en s’interrogeant sur ses fondements. Comment développer, chez de jeunes élèves de collège, des compétences telles qu’elles puissent servir les interactions scolaires et les apprentissages qui en découlent ? Pour répondre à cette question, il nous a semblé nécessaire d’observer d’abord ce que savent faire les élèves à l’oral, comment ils se représentent la parole et comment ils l’utilisent. Sur le plan méthodologique, nous posons que l’analyse d’entretiens semi-directifs et directifs permettra de mettre à jour les éléments caractéristiques du langage oral de pré-adolescents en situation scolaire. Sur le plan didactique et pédagogique, nous émettons l’hypothèse que construire et pratiquer, dans la classe, un oral réflexif, interactionnel et transversal, amènerait à revoir, sinon les fondements de l’école, du moins certains de ses fonctionnements. Après avoir exposé les fondements didactiques, pédagogiques et sociolinguistiques de notre travail, nous avons examiné les représentations sur la parole et les compétences (discursives et textuelles) qui émergent des discours enregistrés des élèves. Une deuxième partie étudie les interactions à l’œuvre dans les échanges verbaux entre élèves, et entre les élèves et l’adulte. Une troisième partie voudrait montrer combien la réflexivité, à tous niveaux, fait partie intégrante des pratiques langagières attendues par l’école, et comment cette réflexivité pourrait faciliter la maîtrise des savoirs, des méthodes et de la pensée abstraite. Des propositions réunies en conclusion tentent de tirer les conséquences des descriptions qui précèdent : il nous semble qu’une didactique de l’oral qui ne prendrait pas appui sur les composantes sociales de l’individu-élève serait vouée à l’échec. Elle vouerait du même coup à l’échec une école désireuse de donner leurs chances à tous et, par là-même, de transformer le social. (résumé de l’auteur)
SAISI Louis. Le rapport de l'école au territoire : approche socio-juridique.
1998, Université de Paris VIII, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Bernard Charlot.
L’auteur étudie, dans une perspective historique, les rapports de l’Ecole au territoire, les rôles et places respectifs du « local » et du « central ». Dans une première partie, il analyse comment s’est construit le territoire de l’Ecole depuis le Haut Moyen Age jusqu’à la fin de l’ancien Régime. La seconde partie est consacrée à l’unité administrative et à la diversité géographique du territoire éducatif de 1789 à 1983. La troisième partie aborde le problème de la résurgence du rapport de l’Ecole au « local » : selon lui, la résurgence de ce rapport s’inscrit dans la crise de l’Etat interventionniste qui se manifeste notamment par la crise de son territoire et subséquemment par l’éclatement institutionnel du territoire scolaire. L’auteur a mené son enquête dans douze régions à partir du dépouillement de leur schéma prévisionnel des formations depuis 1986. Il constate ainsi que des compétences nouvelles sont attribuées à la région en matière de planification scolaire, que les progrès de la scolarisation des jeunes de onze à dix-sept ans (de 1986 à 1995) et le nivellement des taux académiques de scolarisation se sont faits sous la pression de la crise économique. La nouvelle donne européenne et la réduction de l’espace public ont conduit l’Education nationale à définir un plan de modernisation, à déconcentrer ses actes de gestion (à cet égard, la création de la notion d’établissements sensibles a conduit à la recherche d’un professionnalisme accru des enseignants et des personnels qui y sont affectés). Mais la déconcentration doit-elle seulement servir à déplacer les problèmes du niveau central au niveau local ? Dans sa conclusion, l’auteur opte pour une réappropriation collective de l’Ecole par les citoyens. Son efficacité passe par une nouvelle professionnalité enseignante, entièrement tournée vers la réussite de l’élève.
Voir aussi : SAISI Louis. Le rapport de l'école au territoire : approche socio-juridique. Presses Universitaires du Septentrion (Thèses à la carte)
PIRIOT Martine. Pratiques culturelles chez les instituteurs et réinvestissement pédagogique. Les pratiques personnelles comme déterminants sociaux des pratiques pédagogiques.
1997, Université de Paris 5.
Discipline : Sciences de l'éducation. Directeur de recherche : Gabriel Langouët .
Postulant que la distance culturelle qui continue de séparer les enfants des milieux populaires des contenus cultivés attendus et dispensés en particulier dans le second degré, reste une des causes majeures d'échec ou de moindre réussite, le travail s'interroge sur le rôle de l'école primaire devenue véritable propédeutique au collège, et notamment, sur la diversité des pratiques pédagogiques des instituteurs, en matière de choix des contenus enseignés, en particulier en direction des enfants les moins favorisés. Les deux premières parties s'inscrivent dans une perspective historique pour éclairer la genèse des pratiques professionnelles et culturelles actuelles. La première fait émerger des textes prescriptifs édictés à des moments cruciaux de l'histoire de l'école primaire, les obligations des enseignants en matière de programmes, l'évolution de la conception de la culture à travers le choix des contenus. Or, on constate qu'une programmation rationnelle en termes de contenus cultivés reste à définir. La seconde s'intéresse à la construction historique d'une identité culturelle des instituteurs. La troisième partie vise à construire, au travers d'une enquête par questionnaire et entretiens semi-directifs, une typologie culturelle des enseignants. Sont définis quatre groupes de maîtres dont les pratiques diffèrent, tant en nature qu'en intensité. La corrélation de ces pratiques avec les pratiques professionnelles débouche sur les conclusions suivantes : ce sont les maîtres les moins "cultivés" qui se disent les moins aidés dans leur pratique professionnelle par leurs activités personnelles qui, lorsqu'ils les réinvestissent néanmoins visent surtout les enfants les plus favorisés; à l'inverse, les maîtres les plus "cultivés" se déclarent à la quasi unanimité aidés dans leur domaine professionnel par leurs activités personnelles, les réinvestissent en grande majorité, et ceci sans discrimination sociale. On conclut que la démocratisation réelle passerait par l'instauration d'une pédagogie culturelle rationnelle. (résumé de l'auteur)
Voir aussi : PIRIOT Martine. Pratiques culturelles chez les instituteurs et réinvestissement pédagogique. Les pratiques personnelles comme déterminants sociaux des pratiques pédagogiques. Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 1997, 427 p. (Thèse à la carte).
DUCHAMP-NOURRY Marie-Noelle. Les parents des élèves d’origine maghrébine et l’école. Une rencontre impossible ? Contribution à l’étude du rapport école-famille.
1996, Université de Lyon 2.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Charles Hadji.
Partant d’un discours habituel aux écoles des quartiers défavorisés, celui de "l’absence des familles", nous avons cherché à savoir ce qu’il en était du rapport familles maghrébines-école. L’analyse d’une observation sur une ZEP, d’entretiens (30) avec des familles et d’épreuves de tests projectifs auprès d’enseignants (50), nous a permis de faire apparaître la position paradoxale de l’institution scolaire. S’estimant incompétents, délégant leur autorité parentale à une institution valorisée et respectée, les parents des élèves d’origine maghrébine adoptent une attitude de repli, renforcée par l’illisibilité du système scolaire. Quant aux enseignants, la qualité de leur rapport aux parents de ces élèves, "les enfants d’immigrés", dépend à la fois de l’institution, dans un désir d’éduquer les familles, de pratiques instituées dans chaque organisation (groupe scolaire) et de la position individuelle de chaque enseignant, acteur engagé ou non dans une rencontre interpersonnelle. Il apparaît que les familles maghrébines, si elles sont espérées, sont perçues comme des interlocuteurs peu compétents. (résumé de l’auteur)
ERIKSEN-TERZIAN Anna. Pratiques vidéo interculturelles : de l'éducation aux médias à la formation de soi.
1996, Université de Paris VIII.
Discipline : Sciences de l'Education. Directeur de recherche : Geneviève Jacquinot.
La thèse se propose d'étudier les comportements d'élèves au cours de pratiques de vidéo, s'inscrivant dans un projet d'échange entre collégiens français et danois. Accentuant les dimensions pédagogiques, comportementale et interculturelle, l'étude cherche à mettre en lumière la spécificité de la vidéo en tant qu'outil pédagogique et en tant qu'outil de découverte de soi et de l'autre. Partant de l'hypothèse que la vidéo utilisée à l'école est capable de déclencher une motivation, l'étude a pour objectif principal de comprendre le pourquoi et le comment et d'essayer de mesurer les effets à long terme. La question posée est la suivante : l'effet déclenché par la vidéo peut-il se transformer en un véritable processus susceptible d'entraîner une mobilisation, voire un changement d'attitude scolaire ? En inscrivant les pratiques vidéo dans une pédagogie de l'échange et de la rencontre, l'étude cherche également à mettre en évidence l'importance de la découverte de l'autre dans une activité de communication, pour la restructuration de soi. Conçu comme une recherche-action, ce travail a été conduit selon une démarche multiréférentielle dans laquelle l'approche interculturelle trouve sa place naturelle. Il emprunte sa méthodologie à l'ethnographie de l'école : observation participante, entretiens semi-directifs et bilans d'élèves. Le recueil des données s'est fait d'après la technique de la triangulation, faisant appel aux regards des trois catégories d'acteurs du projet : les élèves, les enseignants et le chercheur avec sa double fonction d'observateur et d'intervenant. Le terrain de l'étude est un collège situé en zone sensible, qui recrute ses élèves dans un milieu socio-culturel défavorisé dont 70% des élèves sont d'origine étrangère. Aussi l'action, conduite dans le cadre de deux projets d'action éducative (P.A.E.), s'est-elle inscrite dans une stratégie de revalorisation d'élèves en difficulté. (résumé de l'auteur)
Voir aussi : ERIKSEN-TERZIAN Anna . Vidéo et pédagogie interculturelle. Paris : Editions Anthropos, 1998. (Exploration interculturelle et science sociale)
MAZZELLA Sylvie. L’enracinement urbain : Intégration scolaire et dynamiques urbaines : les familles maghrébines du centre-ville de Marseille.
1996, Université de Paris : EHESS.
Discipline : Sociologie urbaine. Directeur de recherche : Jean-Claude Chamboredon.
La recherche définit la notion d’intégration urbaine comme processus construit dans la multi-appartenance mais finalisé, tendu vers un modèle social en constante redéfinition. L’intégration des immigrés s’opère au croisement des multiples dimensions temporelles du groupe et des transformations de l’espace urbain. Belsunce, en tant que centre populaire d’immigration, est un espace en grande transformation. Les familles maghrébines de première génération ont vécu depuis plus de quinze ans les changements successifs du quartier. L’étude de leur mobilité sociale et de leur enracinement local (trajectoires sociales résidentielles, déplacements quotidiens et mémoire du lieu) a abouti à une typologie des formes de territorialisation. Un intérêt de ce travail empirique est d’avoir analysé les transformations urbaines comme ressources stratégiques pour ces familles. Un autre intérêt est d’avoir dépassé le niveau monographique en liant la question de l’intégration locale à celle nationale, à travers les politiques de la ville (ZEP-DSU). Au-delà des méthodes anthropologiques, cette recherche se situe à un point de confrontation entre sociologie et histoire. (résumé de l’auteur)
THOUROUDE Laurence. Tolérance aux différences à l’école maternelle : les limites de l’intégration.
1996, Université de Rouen, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Claude Malandain.
A l'école maternelle, les marges de la tolérance pédagogique sont plus larges qu'aux niveaux ultérieurs du cursus, mais aussi plus aléatoires, dépendant moins des performances objectives des élèves que de facteurs subjectifs liés à la personnalité de chaque enseignant. Les différences produites par les conceptions personnelles de chaque enseignant ont davantage d'influence sur le diagnostic d'inadaptation scolaire que les difficultés objectivement rencontrées dans leur classe. Un niveau élevé de tolérance aux différences individuelles et culturelles est lié à l'adoption d'un modèle pédagogique pédocentrique qui implique à la fois une ouverture de l'école sur l'extérieur et une relativisation des normes. La tolérance pédagogique est associée à des indicateurs professionnels particuliers : l'appartenance à un mouvement pédagogique, le choix d'un milieu social d'exercice difficile (ZEP). Dans les deux cas, l'enseignant cherche a mettre en pratique un idéal de tolérance, qui s'intègre dans un ensemble de valeurs et de convictions éthiques. La tolérance de l'enseignement est mise à l'épreuve lorsqu'il s'agit d'intégrer en classe un enfant handicapé. La façon de concevoir l'intégration varie en fonction du type de pédagogie pratiquée. Si la tolérance de l'enseignant rend plus positif le statut de l'enfant handicapé, elle ne garantit pas pour autant la réussite de l'intégration. (résumé de l’auteur)
DESGROPPES-BARBEREUX Nicole. L’école maternelle : une approche des pouvoirs interactifs de différenciation en grande section.
1995, Université de Paris V .
Discipline : Sciences de l’éducation . Directeur de recherche : Eric Plaisance.
La scolarisation à l'école maternelle a, entre autres, pour but de réduire l'échec scolaire à l'école élémentaire. On observe en effet que les enfants qui ont effectué plusieurs années de maternelle sont souvent moins sujets aux redoublement en élémentaire. Alors que l'on pourrait penser que l'école maternelle donne ainsi les mêmes chances à tous les enfants, on constate qu'elle génère en fait de l'inégalité entre eux. Ceci est apparu flagrant lors de l'observation des interactions entre enseignants et élèves. Pour procéder à ces observations, dix classes de grande section de maternelle du même secteur départemental, mais situées dans des zones d'habitation différentes, ont été sélectionnées. Elles ont porté sur les séquences collectives et sur les activités en groupes qui se déroulent rituellement chaque matin, depuis le moment de l'accueil jusqu'à l'heure de la récréation. L'étude des interactions révèle que des pédagogies différenciées s'efforcent, dès l'école maternelle, de prendre en compte les différences sociales et culturelles des élèves. Toutefois, l'analyse des portraits d'élèves formulés par les enseignants indique qu'ils ne sont pas jugés selon leurs compétences réelles, mais qu'ils sont étiquetés en fonction de leur origine sociale. Dès qu'ils reçoivent un statut scolaire ("bon élève", "élève moyen", "élève en difficulté"), ils sont classés dans des groupes de niveau implicitement organisés, et il leur est quasiment impossible d'en sortir au cours de l'année scolaire, ce qui est naturellement source d'inégalité. Les enseignants sont conduits dès lors, à gérer des ressemblances et des différences, tout en s'accordant tacitement pour agir comme si, à l'intérieur des groupes, les enfants possédaient des caractéristiques semblables. L'effet pervers de ce fonctionnement, initialement destiné à répondre aux besoins différents des élèves, entraîne une discrimination sociale négative au détriment des enfants des classes populaires. (résumé de l’auteur)
BOUVEAU Patrick. Des stratégies éducatives territorialisées aux changements : place et rôle des enseignants dans les Z.E.P. urbaines.
1994, Université de Paris VIII – Saint-Denis.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Bernard Charlot.
Cette thèse a pour objet l’étude des changements générés par la mise en place de la politique des Z.E.P. depuis 1981. Il s’agit de comprendre principalement les effets de cette démarche auprès d’enseignants qui travaillent dans des secteurs urbains concernés par cette réflexion. En introduction, le propos est porté sur le sens et l’évolution de ce métier, notamment au regard des processus de démocratisation du système éducatif français, et sur la définition d’une stratégie éducative territorialisée. Dans la première partie, il s’agit d’un examen détaillé de la politique des Z.E.P. et de ses effets institutionnels, politiques, éducatifs et pédagogiques. Dans un deuxième temps, la réflexion est portée sur l’étude d’une Z.E.P. en région parisienne et ses conséquences en matière pédagogique, sociale et politique après douze années d’activités. Dans la troisième et dernière partie, le propos s’attache à comprendre les initiatives développées par les enseignants dans certaines Z.E.P. en France (cinq au total) et à connaître les réflexions portées par ces acteurs sur le sens et les effets des stratégies éducatives territorialisées. Il s’agit de percevoir, notamment, les changements provoqués ou non par la politique des Z.E.P. et d’en saisir les raisons. (résumé de l’auteur)
DUMEAUX DUPORT Danièle. L’univers culturel des institutrices d’école maternelle.
1994, Université de Paris V.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Eric Plaisance.
Cette étude s'attache à voir ce que les institutrices d'école maternelle transmettent de leur propre culture. Sur la base des travaux antérieurement menés sur leur embourgeoisement dans la morphologie sociale, nous étudions leur être social en posant comme première hypothèse que cet embourgeoisement se confirme et même s'accentue. L'échantillon des institutrices enquêtées est construit à partir des caractéristiques des écoles retenues selon les milieux dits "bourgeois" ou "populaire", le lieu d'exercice étant également déterminant. Il s'agit aussi de comparer Paris et la Seine Saint-Denis. Cette appartenance sociale aurait des répercussions sur les pratiques culturelles du temps de loisir et leurs pratiques pédagogiques. Cette hypothèse est en partie confirmée à une réserve près : ce ne sont pas les institutrices ayant les pratiques de loisir les plus fréquentes qui les répercutent immédiatement dans leur enseignement. Elles en font un domaine privé mais, à leur insu, des effets d'ordre qualitatif ont lieu. Les pratiques "moyennes" d'amateurs semblent les plus porteuses de répercussions pédagogiques. Ce paradigme du temps libre constitue un angle d'attaque intéressant pour observer un groupe d'enseignants et voir comment se constituent les représentations et valeurs qui président à la transmission de contenus auprès des élèves. (résumé de l’auteur)
THIN Daniel. Les relations entre enseignants, travailleurs sociaux et familles populaires urbaines : une confrontation inégale.
1994, Université de Lyon 2.
Discipline : Sociologie : sociologie de l'éducation. Directeur de recherche : Guy Vincent.
Les relations entre enseignants, travailleurs sociaux et familles populaires urbaines, ne peuvent être réduites aux seules questions de la scolarité et des résultats scolaires des enfants. Elles engagent plus profondément une confrontation entre deux logiques divergentes : à un pôle, les logiques scolaires portées par les enseignants et les travailleurs sociaux, logiques socialisatrices qui s'inscrivent dans le mode de socialisation dominant dans notre formation sociale, le mode scolaire de socialisation ; à l'autre pôle, les logiques socialisatrices des familles populaires, logiques dominées et non légitimes. La confrontation est inégale au sens où les relations s'inscrivent dans un rapport de domination, où les pratiques et les logiques scolaires, et à travers elles tout un rapport au monde et une manière d'être, tendent à s'imposer aux familles populaires. Ainsi, les actions entreprises par une partie des enseignants et des travailleurs sociaux pour modifier les pratiques familiales afin qu'elles soient plus conformes aux exigences scolaires participent d'une tentative de transformation plus profonde et d'assujettissement des familles au mode de socialisation et au mode de vie dominants. Pour autant domination ne signifie pas ici imposition unilatérale. Il faut considérer tout le travail de réappropriation par les familles de ce qui leur est imposé, réappropriations qui constituent autant de détournement des logiques scolaires et de résistances objectives des familles populaires. Enfin, les relations sont toujours des relations d'interdépendance et les pratiques par lesquelles les familles traduisent les pratiques scolaires dans l'ordre des logiques populaires sont synonymes de contraintes pour les enseignants et les travailleurs sociaux et leurs pratiques éducatives. (résumé de l'auteur)
CHOUJA Miloudi. L'enseignement de langue et culture d'origine chez les maghrébins dans le nord de la France.
1993, Université de Paris VII.
Discipline : Histoire. Directeur de recherche : Claude Liauzu.
L'enfant de migrant dans l'appareil scolaire français. Evolution des effectifs des enfants maghrébins scolarisés en France et dans le nord. Analyse des facteurs de réussite et d'échec scolaire : peut-on les attribuer à un déterminisme socio-culturel ? La perception du bilinguisme comme chance supplémentaire ou au contraire comme handicap selon le contexte psychologique et social. Pour réfléchir et tenter d'apporter des solutions aux difficultés particulières rencontrées par les enfants de migrants, des centres de formation et d'information pour la scolarisation des enfants de migrants (cefisem) se sont ouverts à travers la France. Fonctionnement du centre de Douai. Institution de classes d'initiation et de classes d'accueil pour répondre aux besoins des élèves primo-arrivants non francophones. Autres dispositifs d'aide aux élèves en difficultés : les animations éducatives périscolaires, les zones d'éducation prioritaire, les projets d'action éducative et les activités interculturelles. L'enseignement de la langue arabe dans l'enseignement secondaire en France et dans le nord : historique, effectifs et perspectives. Mise en place d'un enseignement de langue et culture d'origine (l.c.o.) en primaire : état des lieux et évolution en France et dans le nord. Enquête auprès des enseignants qui dispensent cet enseignement dans le nord. L'enseignement de l'arabe dans les écoles coraniques du nord de la France : contenu des cours et qualité des professeurs. (résumé de l’auteur)
IZARD-BERNARD Hélène. L’école primaire dans la cité.
1993, Université de Lyon II.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Philippe Meirieu.
Le mouvement de décentralisation engagé en France depuis 1981 ainsi que la politique de l'éducation de 1989 génèrent des transformations significatives pour l'école primaire. Trois sites scolaires ont été analysés en référence à une problématique s'interrogeant sur les spécificités du local, sur la coopération entre les acteurs institutionnels suivants : directeurs d'école, inspecteurs de l'éducation nationale, élus à l'enseignement des mairies ainsi que sur l'évolution de l'école primaire. Le cadre théorique privilégié résulte des travaux de M. Crozier et E. Friedberg. Privilégiant le jeu des acteurs, cette recherche montre et analyse les hétérogénéités du local, "l'entre-deux" entre une école primaire de l'instruction dans une conception du "contre", et une école fondamentale dans une conception de l'"avec" et dans une perspective d'éducation permanente. "Entre-deux", fragile et incertain, où peut émerger, autrement, dans la complexité, une école centrée sur l'enfant. Pour cela, au-delà du partenariat et dans le jeu des acteurs, se construit une indispensable coopération dont le pilotage et la régulation sont à concevoir et à manager. Cette coopération renvoie à la fois, à une éthique de la responsabilité et à une vision politique conçue, agie et partagée de la cité. (résumé de l’auteur)
Voir aussi : IZARD Hélène. L’école primaire : temps, espaces et acteurs. Paris : L’Harmattan, 1995, 326 p. (Education& formation, références)
KATERELOS Ioannis D. Pratiques, conditionnalité et sous-structuration au sein des représentations sociales : une étude de la représentation de la relation éducative chez les instituteurs en ZEP.
1993, Université de Aix-Marseille I.
Discipline : Psychologie : psychologie sociale, psycho-pédagogie, psycho-sociologie. Directeur de recherche : Claude Flament.
En se situant dans le cadre d'une analyse structurale des représentations sociales, la présente étude s'efforce de dégager les effets de la pratique sociale appliquée sur la représentation, lorsque cette pratique se définit comme contrainte. Les résultats de cette recherche indiquent une sous-structuration dans la périphérie qui se déclenche de façon conditionnelle en vue de confronter ces pratiques « exceptionnelles ». Ainsi, le sujet peut conserver son discours habituel tout en appliquant des pratiques contraires et en se considérant en même temps légitimé par les circonstances. (résumé de l'auteur)
PEREZ-SECHERET Patrick. Les stratégies populaires face à l'école : analyse d'un dispositif périscolaire dans les quartiers nord de Marseille.
1993, Université de Aix-Marseille I.
Discipline : Sociologie : sociologie de l'éducation. Directeur de recherche : Roger Establet.
Cette thèse est consacrée à l'étude des stratégies populaires face à l'école et plus spécifiquement à l'étude d'une association d'aide aux devoirs en faveur de collégiens dans les quartiers nord de Marseille. L'enquête s'attache, dans un premier temps, à décrire les conditions de reproduction et les formes de légitimité conquises par de tels dispositifs fonctionnant sur fonds publics dans le cadre des politiques publiques territorialisées. Dans un second temps, sur la base d'un protocole comparatif entre un échantillon témoin (n=1256) et des élèves inscrits aux séances de soutien (n=715), l'étude s'emploie, à l'aide de quatre indicateurs ( fréquentation, notes, appréciations, propositions d'orientation en fin d'année) à évaluer la rentabilité scolaire d'un tel dispositif. (résumé de l'auteur)
OGEE Benoît. Evaluation des besoins de santé d’une population scolaire dans une zone d’éducation prioritaire.
1992, Université de Tours.
Discipline : Sciences médicales. Directeur de recherche : Jacques Drucker.
La santé scolaire est une médecine méconnue de ses pairs. Pourtant médecine de santé publique par excellence, elle devrait occuper une place aussi importante que la médecine du travail, qui la prolonge. Après en avoir présenté le fonctionnement, nous avons voulu cerner les besoins de santé d’une zone défavorisée, ou zone d’éducation prioritaire. Le travail s’articule en trois parties : étude socio-économique de la ZEP, bilan de deux années de visite médicale au sein de celle-ci, étude des besoins auprès des jeunes de CM2 et de 3ème. Il cherche à comprendre la discordance constatée entre les moyens offerts et les résultats sanitaires observés. Enfin des résultats de l’enquête, dont la diffusion est faite dans le milieu scolaire, sont commentés afin d’élaborer des propositions pour l’avenir. (résumé de l’auteur)
PAYET Jean-Paul. L’espace scolaire et la construction des civilités.
1992, Université de Lumière Lyon II, département de sociologie et sciences sociales.
Discipline : Sociologie. Directeur de recherche : Philippe Fritsch.
La recherche sociologique française s’est peu intéressée à l’école comme espace d’échanges, de conflits et d’accommodations, aux relations sociales (autres que les relations enseignant-enseigné) dans l’espace scolaire. Dans la première partie de son travail, l’auteur expose les travaux français qui, depuis le milieu des années 80, appréhendent l’espace scolaire comme une « construction sociale », en mettant l’accent sur deux points précis : les élèves d’origine étrangère, la déviance dans l’espace scolaire. Puis sont présentés les résultats d’une recherche menée dans deux collèges de la banlieue lyonnaise. Cette recherche, centrée sur la construction sociale de l’urbanité de et dans l’espace scolaire, s’organise autour de trois axes : le traitement de l’ethnicité, l’ « ordre scolaire » (la violence à l’école, la « relation au public » (les familles et les élèves). Ce travail a été complété par une enquête par questionnaire menée auprès d’élèves scolarisés dans trois établissements (les relations avec les enseignants, le racisme, la discipline…). En conclusion, l’auteur présente les quelques axes qui se dégagent de son travail : l’école comme milieu, l’école comme ordre, l’école comme scène, l’école comme espace de construction des civilités. (résumé de la notice de la base de données EMILE 1 - INRP)
PERRIN-GLORIAN Marie-Jeanne. Aires de surfaces planes et nombres décimaux. Questions didactiques liées aux élèves en difficulté aux niveaux CM-6ème.
1992, Université de Paris VII.
Discipline : Didactique des mathématiques. Directeur de recherche : André Revuz et Aline Robert.
La thèse se compose de deux parties. La première partie porte sur l'enseignement de la notion d'aire à l'école élémentaire et au collège et comporte l'étude de la transposition didactique de la notion d'aire, appuyée sur une analyse de la notion mathématique. Une étude de l'évolution des programmes, des manuels scolaires de 6ème et des articles parus dans le bulletin de l'A.P.M.E.P. permet de repérer une rupture nette dans l'enseignement et d'étudier la nature et les circonstances de cette rupture. Nous présentons ensuite les hypothèses didactiques et les grandes lignes d'une ingénierie didactique élaborée avec R. Douady. Nous donnons le compte-rendu d'une expérimentation réalisée dans une classe de CM2 et l'analyse des réponses des élèves à des tests écrits et à des entretiens et nous faisons des propositions pour une nouvelle ingénierie didactique. La deuxième partie de la thèse soulève quelques questions didactiques à partir de l'enseignement des mathématiques dans des classes, dont certaines en ZEP, composées en grande partie d'élèves issus de milieux défavorisés et ayant pour la majorité d'entre eux des difficultés scolaires. Il s'agit d'un travail exploratoire avec des visées surtout diagnostiques. Les principaux thèmes abordés sont les nombres décimaux et rationnels, la proportionnalité et les aires. Les décimaux et rationnels font l'objet d'études complémentaires dans des classes variées de la 6ème à la 4ème. Nous avons repris avec des classes composées presque exclusivement d'élèves de milieu social défavorisé et où la majorité des élèves avaient au moins un an de retard scolaire, et avec les enseignants de ces classes, des séquences didactiques élaborées avec R. Douady et décrites dans sa thèse. Les résultats sont de deux ordres. D'une part, à partir de réponses à des tests passés par ces classes et d'autres, on met en évidence des règles erronées utilisées par les élèves à propos des décimaux et des rationnels, et on fait apparaître certaines différences liées à l'apprentissage. D'autre part, à partir des difficultés rencontrées dans la réalisation, aussi bien du côté des élèves que du côté des professeurs, on explicite des hypothèses, souvent implicites dans la mise en place d'enseignements et qui ne sont pas forcément vérifiées avec ces élèves. Ceci nous amène à faire des propositions pour une nouvelle expérimentation.
VERGNIES Jean-Frédéric. L’équité et l’économie : de la théorie micro-économique à l’évaluation des zones d’éducation prioritaires.
1992, Université de Paris I.
Discipline : Sciences économiques. Directeur de recherche : Edith Archambault.
Notre objet est de s’interroger sur l’équité en économie, définie comme le « traitement égal des égaux et le traitement inégal des inégaux », au travers (I) de la théorie de l’équilibre général et (II) d’une investigation sur la politique des zones d’éducation prioritaires. Pour le « partage équitable », un état est équitable si personne ne désire la situation d’autrui, pour le courant des comparaisons interpersonnelles subjectives, la justice c’est l’optimum de pareto avec des agents non égoïstes. Selon nous, ces deux courants de recherche ne réussissent pas à modéliser un état équitable : l’équité du marché dépend d’une théorie de la propriété. Introduire l’équité conduit à s’interroger sur le contenu des préférences en rejetant l’indépendance du consommateur, et à prendre en compte des groupes. Lancée en 1981, la politique des zones prioritaires projette de « donner plus » sélectivement pour lutter localement contre l’éche scolaire. Son caractère local et conflictuel invite à utiliser la « problématique des politiques publiques » au travers d’une étude des textes officiels, des données nationales et de deux zones. Cette politique apparaît difficile à appréhender en raison de sa diversité, mais surtout elle se heurte à l’égalitarisme affiché dans l’éducation nationale. Nos travaux théoriques et empiriques se répondent donc dans leur conclusion : l’équité demeure rétive à une appréhension systématisée, l’enjeu des recherches à venir réside dans l’intégration des jugements de valeurs. (résumé de l’auteur).
ZANNETTACCI Jean-Michel. De l’innovation pédagogique au changement social : l’exemple d’une zone d’éducation prioritaire de l’agglomération grenobloise. Pour une théorie et une pratique de l’interculturalisme.
1992, Université de Grenoble II, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Charles Hadji.
La thèse concerne une zone d'éducation prioritaire de l'agglomération grenobloise comprenant un taux élevé d’enfants d’origine maghrébine. L'hypothèse de recherche est la suivante : les innovations pédagogiques ne correspondent pas seulement à une simple réponse institutionnelle à l'échec ; elles sont aussi une réponse à une problématique sociale plus large générée par l'accueil de familles étrangères. Autrement dit, l'hypothèse consiste à dire que s'inventent de nouvelles pratiques pédagogiques en liaison avec de nouvelles formes de socialités. Après une présentation du champ d’investigation et de la méthodologie (entretiens avec des enseignants, des élèves et des anciens élèves), l’auteur rend compte de sa recherche selon trois parties : il s’intéresse d’abord aux tentatives pédagogiques qui s’accomplissent dans la ZEP pour surmonter les échecs scolaires, puis il cherche à savoir si les deux paradigmes explicatifs de l’échec des élèves (situation économique de la famille, situation culturelle des enfants) sont susceptibles de produire une lecture pertinente de la situation des enfants d’origine maghrébine, enfin il soutient que le changement pédagogique constaté signifie l’amorce d’un processus d’éducation interculturelle. Une première lecture des résultats fait apparaître l’implication des enseignants dans la lutte contre l’échec scolaire (projets inspirés par une démarche sociologique ou par une approche culturelle). Un second niveau, imbriqué au premier, élargit la conception éducative vers la gestion du social (introduction du « sujet individuel pris dans sa différence dans l’espace des savoirs disciplinaires », ébauche d’un renoncement à la division fonctionnelle du fait éducatif par le décloisonnement de certaines classes et la recherche de collaborations avec d’autres partenaires institutionnels, amorce d’une modification de la relation éducative). La thèse montre donc que l'innovation pédagogique est bien plus qu'un enjeu scolaire en analysant les pratiques comme un moyen et un signe de changement social. Selon l’auteur, « une pédagogie de la différence emboîte le pas de la pédagogie compensatoire ». On le voit dans l’émancipation de la fonction d’enseignement, dans les innovations pédagogiques inspirées de la démarche interculturelle. (résumé de l’auteur)
CAREIL Yves. Quelle représentation ont les instituteurs exerçant en quartier défavorisé de l’action des parents à l’école ?
1991, Université de Nantes, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation, psychologie de l’éducation. Directeur de recherche : Marcel Postic.
Le concept de représentation sociale occupe une place centrale dans cette recherche abordée sous la perspective des changements, non définitifs dans l'enseignement élémentaire, qui se sont produits depuis plusieurs décennies en matière de pédagogie et où des éléments nouveaux tels que le plan de carrière de la profession ont été introduits. Nous nous sommes fixé comme objectif principal de saisir la diversité des regards que les instituteurs exerçant en "cité HLM", selon leurs caractéristiques sociales et leurs positionnements idéologiques, portent sur les parents d'élèves auxquels ils sont confrontés et leur action à l'école. Menée sur la base d'une observation de plusieurs années sur le terrain et à partir d'un questionnaire (traitement des réponses par tris croisés et A.F.C.), cette étude a révélé que le principal clivage entre ces enseignants, qui gèrent très différemment la relation pédagogique, oppose ceux qui se rattachent aux principes de la "laïcité ancienne" à ceux qui les refusent ou s'en éloignent, même si le degré de responsabilité, le niveau d'enseignement, l'ancienneté, la crise d'identité à laquelle certaines catégories sont plus exposées que d'autres, etc... expliquent pour une part les variations constatées. (résumé de l’auteur)
Voir aussi : CAREIL YVES. Instituteurs des cités HLM : radioscopie et réflexion sur l’instauration progressive de l’école à plusieurs vitesses. Paris : Presses Universitaires de France, 1994, 268 p. (Pédagogie d’aujourd’hui)
DE PERETTI Christine. Consommations de substances psychoactives : des concepts et du regard social aux déclarations des lycéens de banlieues difficiles.
1991, Université de Paris VI.
Discipline : Sciences médicales : psychopathologie, psychiatrie. Directeur de recherche : Bernard Pissarro.
La revue des études quantitatives portant sur les usages de tabac, d'alcool et de drogues illicites des lycéens nous a conduit à constater le déficit de données comparatives, en France, qui interdit toute analyse sérieuse des évolutions. En particulier, la disparité des indicateurs utilisés rend bien aléatoire toute tentative de comparaison surtout lorsque l'on s'intéresse aux prévalences d'usages répétés plutôt qu'aux prévalences d'expérimentation. Ces faits nous incitent à plaider pour une amélioration de la pertinence et de l'harmonisation des indicateurs d'usages utilisés dans les études quantitatives. Face au discours social qui décrit la visibilité de la drogue dans les cités, nous avons mené une recherche visant à préciser les attitudes et les consommations des lycéens de banlieues difficiles, dans dix-sept lycées sensibles ou situés en zone d'éducation prioritaire de la région parisienne. A cette approche quantitative, nous avons associé des entretiens avec les équipes éducatives des dix-sept établissements concernés par la recherche afin de mettre en perspective la perception des adultes et les déclarations des jeunes. Dans l'ensemble, nous avons observé une relative cohérence entre ces deux points de vue dès lors que ces questions étaient effectivement envisagées par les adultes. Dans cette recherche, il est apparu une différence tranchée entre les jeunes scolarisés en lycées polyvalents, relativement protégés, et ceux des lycées professionnels pour lesquels les différents usages étudiés sont plus fréquents et plus importants. L'étude analytique multivariée des données relatives aux usages de ces différents produits plaide pour une approche de la prévention autour du modèle usage, abus et dépendance. Au-delà de l'influence importante des processus d'imitation des pairs, la responsabilité des adultes apparaît engagée tant au niveau des familles que du système scolaire, du discours social et plus généralement de l'ensemble des acteurs sociaux. (résumé de l’auteur)
TAHRI Abderrazak. L’échec scolaire des élèves maghrébins à Gennevilliers.
1990, Université de Paris VIII.
Discipline : Sciences de l'éducation. Directeur de recherche : Guy Berger.
Le thème de notre travail porte sur la scolarisation des enfants maghrébins dans le système éducatif français. Il comporte deux types de recherche, une théorique et une autre de terrain. Dans les deux cas, nous avons distingué deux parties. La première partie du travail théorique décrit l’historique et l’évolution de l’immigration maghrébine à Gennevilliers. La deuxième est consacrée essentiellement à la scolarisation des enfants et des jeunes d’origine maghrébine dans l’enseignement français et en particulier à Gennevilliers. Dans cette partie nous traitons les différents problèmes que rencontre la population scolaire de milieu défavorisé. Notamment celle d’origine étrangère. Quant à notre recherche de terrain, nous avons mené deux types d’enquête. Nous avons d’abord réalisé des entretiens dans sept établissements auprès de 51 enseignants du primaire, 6 chefs d’établissements, 7 membres du groupe d’aide psychopédagogique, 62 élèves maghrébins de CM2 et 20 familles maghrébines. Notre deuxième recherche de terrain se présentait sous forme d’observations cliniques dans deux classes de CM2 fréquentées essentiellement par des élèves maghrébins. (résumé de l’auteur)
HENRIOT-VAN ZANTEN Agnès. Les enjeux des Zones d’Education Prioritaires : l'école et l'espace local.
1987, Université de Paris V, Département des Sciences de l’Education.
Discipline : Sciences de l’éducation : sociologie de l’éducation. Directeur de recherche : Viviane Isambert-Jamati .
Dans cet ouvrage issu de sa thèse de doctorat, l’auteur, s’intéressant au « local » comme objet et niveau d’étude, examine l’impact de la politique des zones d’éducation prioritaires et les conditions locales qui favorisent ou au contraire freinent l’investissement scolaire des familles, des enseignants et des nouveaux acteurs du champ éducatif. Elle a mené son enquête en privilégiant une approche ethnographique comparative dans deux ZEP, l’une située en zone rurale, l’autre située sur deux communes de la banlieue d’une ville moyenne de province (ZEP « à trous »). Le matériau d’enquête est constitué d’entretiens de type semi-directif (auprès des familles, des enseignants, des chefs d’établissement, etc.), d’un questionnaire adressé aux enseignants et d’un nombre important d’observations de lieux et de situations d’interaction. Parmi les principaux résultats, elle souligne d’abord, concernant la dimension locale des rapports école-famille, l’existence de groupes distincts les uns des autres et qui correspondent globalement aux frontières entre classes moyennes et couches populaires. Il existe ainsi une assez grande similitude dans les schèmes de pensée et dans les pratiques des parents des classes moyennes des deux zones étudiées ; la diversité est plus grande, par contre, au sein des couches populaires selon le milieu local. Elle montre ensuite comment une directive nationale, la politique des ZEP, a été traduite, voire infléchie au niveau local en raison des conflits ouverts ou latents entre enseignants et non-enseignants, en raison du pilotage des projets par l’administration de l’Education nationale et non par la base, en raison de l’exclusion des familles des sphères de décision.
Voir aussi : HENRIOT-VAN ZANTEN Agnès. L'école et l'espace local : les enjeux des Zones d’Education Prioritaires. Lyon : Presses Universitaires de Lyon, 1990, 270 p.
KEMPF Marthe. L’apprentissage de la lecture au cours préparatoire : conditions de son efficacité.
1987, Université de Strasbourg II.
Discipline : Sciences de l’éducation. Directeur de recherche : Louis Legrand.
Cette thèse est délibérément orientée sur la présentation d’une observation « in vivo » conduite sur 15 classes de C.P., dont des classes Z.E.P. en 1983 et 1984. Elle répond à la question suivante : Comment les maîtres de C.P. enseignent-ils la lecture avec succès ? Elle a pour objectif de croiser, par une approche systémique, trois axes distincts de la relation pédagogique : l’apprentissage des élèves, l’enseignement du maître, les conditions institutionnelles. L’analyse comparative fine des pratiques pédagogiques des maîtres concernés et celle des acquisitions en lecture de leurs élèves permet de dégager les résultats suivants en tenant compte tout particulièrement de la catégorie des élèves « à risque ». Ces derniers ont été caractérisés à partir des redoublements et des critères socioprofessionnels de leurs familles. Alors que les conditions d’apprentissage n’ont aucune importance pour les élèves de milieux « favorisés » puisqu’ils réussissent aussi bien dans toutes les classes, il n’en est pas de même pour ces élèves « à risque ». L’enquête éclaire certaines faiblesses de leurs capacités à apprendre. Elle révèle surtout l’impact de l’encadrement pédagogique pour leur réussite au niveau de la compréhension, de l’oralisation et de l’encodage. Les résultats de ces élèves varient selon la composition des classes et selon la didactique. Les classes hétérogènes leur sont favorables ainsi que les incitations pédagogiques propres à certains maîtres. En effet, le souci de tous les maîtres observés est d’amener les élèves à lire, en accentuant l’apprentissage et vers la compréhension de l’écrit, et surtout vers la maîtrise de la combinatoire. Mais ces objectifs ne sont atteints qu’en présence des maîtres dont la manière d’enseigner se caractérise par la conjonction suivante. Il apparaît que leurs contenus d’enseignement s’emboîtent progressivement les uns aux autres ; la lecture fonctionnelle se pratique largement en succédant à l’apprentissage systématique de la combinatoire. Il apparaît aussi que leurs élèves maîtrisent le code écrit à l’aide d’activités d’apprentissage successives faisant appel à tous les niveaux taxonomiques (la production personnelle d’écrits est pratiquée dès le début de l’année). A l’aide aussi d’une motivation externe pressante. Il apparaît finalement que leurs comportements sont cohérents avec les objectifs qu’ils poursuivent, les « matériaux » qu’ils utilisent et leur attitude fondamentale de pédagogue. Par ailleurs, cette enquête montre que la relation supposée entre réussite en lecture et bagage langagier n’est pas vérifiée dans tous les cas. (résumé de l’auteur)

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