- mieux respecter les rythmes de vie de l'enfant dans le souci
de son bien-être ;
- encourager le développement personnel de l'enfant
par un accès facilité à la culture, à
la science, au sport ;
- contribuer à la réussite scolaire de l'enfant
et plus généralement à l'acquisition et
à la maîtrise du savoir ;
- favoriser la participation de l'enfant à la vie de
la cité, et en particulier son intégration dans
une communauté.
Des résultats encourageants
- Aménagements du temps, respect des rythmes de vie,
bien-être de l'enfant
La mise en uvre du dispositif expérimental a
favorisé l'émergence d'une grande variété
des formes d'aménagement :
- L'émergence de ce temps intermédiaire entre
l'école et la famille et différent du temps ''périscolaire''
comme du temps "extrascolaire" (de loisirs) constitue
une innovation. C'est un temps éducatif, proche de l'école
: il n'existe que du fait de la libération du temps scolaire
et il appelle à une articulation avec le temps scolaire
du point de vue des apprentissages.
- Les résultats de l'expérimentation démontrent
que la construction de l'emploi du temps de l'enfant résulte
d'un équilibre subtil entre le respect de ses rythmes,
les rythmes d'apprentissages et les autres rythmes sociaux.
De façon générale, une conception équilibrée
de ces aménagements génère des effets positifs
sur le bien-être des enfants.
- Développement de l'enfant
- La mise en place d'activités culturelles, sportives,
scientifiques, manuelles recueille une adhésion massive
chez les parents.
- L'objectif de démocratisation de l'accès aux
activités culturelles et sportives est atteint.
- Les activités souvent qualifiées de "périscolaires"
peuvent être sources de multiples apprentissages chez l'enfant.
- Ces apprentissages ont d'autant plus d'impact qu'ils sont
pensés en cohérence avec les apprentissages scolaires.
- Réussite scolaire
Ces liens étroits entre les apprentissages "informels",
liés aux activités "périscolaires"
et les apprentissages "formels", de type académique
sont d'ailleurs très bien perçus par les parents.
Quatre parents sur cinq jugent favorable l'impact des activités
sur les apprentissages fondamentaux, à condition toutefois
que le nombre de celles-ci ne soit pas excessif.
De fait, même si pour l'heure, les aménagements
du temps ne semblent pas avoir d'impact sur les performances
scolaires, ils influencent en revanche positivement le rapport
à l'école.
- Participation à la vie de la cité
- L'expérimentation a encouragé le développement
de l'autonomie et la prise de responsabilité chez les
enfants.
- L'enfant qui devient petit à petit acteur, développe
alors un sentiment d'appartenance plus fort à sa ville,
à son environnement.
A ces effets bénéfiques sur l'enfant, s'ajoutent
également des impacts positifs sur la société.
On peut les classer en deux grandes catégories : lAménagement
des Rythmes Scolaires produit des effets en termes de développement
d'une part et de régulation sociale d'autre part.
On constate en premier lieu un renforcement de la dynamique
locale :
- Cette nouvelle donne du local a également des répercussions
positives sur la vie associative en termes de développement
des adhésions et de l'offre d'activités de loisirs.
L'Aménagement des Rythmes Scolaires permet d'optimiser
l'utilisation des ressources locales.
- Ce processus d'activation du développement du territoire
débouche sur l'émergence de nouvelles relations
entre collectivités locales.
- Régulation sociale et politique
En termes de régulation sociale, on voit poindre de
nouveaux styles de relations et de partenariat. L'ARS génère
de la mise en réseau, c'est-à-dire le rapprochement,
l'association d'acteurs très différents issus de
milieux professionnels divers, ayant des qualifications et des
statuts contrastés, qui n'ont pas eu nécessairement
l'opportunité jusqu'alors de se côtoyer, d'échanger,
d'être en relation, de travailler ensemble dans une action.
Les améliorations à envisager
De manière générale, ces efforts à
visée d'optimisation doivent être portés
dans deux directions : la première est le renforcement
de la cohérence de cette politique ; la seconde est l'accroissement
de son efficience, c'est-à-dire de l'adaptation des moyens
eus égard aux finalités poursuivies.
- Vers une plus grande cohérence
L'analyse réalisée montre que la politique d'aménagement
du temps de l'enfant souffre d'un déficit de lisibilité
car elle n'explicite pas les liens entre les différentes
finalités poursuivies au niveau national.
Cette approche globale articulant les finalités favoriserait
le renforcement du partenariat éducatif, qui pour l'heure
rencontre encore ici et là un certain nombre d'obstacles
et de résistances.
La persistance d'une conception juxtaposée des temps
scolaires et ''périscolaire'' (classique et nouveau) chez
certains acteurs produit un certain nombre d'effets néfastes
: des déséquilibres dans les apprentissages, des
contradictions et des discontinuités dans les démarches
pédagogiques, la faiblesse des relations entre enseignants
et intervenants, l'existence des replis corporatistes, des pratiques
pédagogiques qui se figent.
De la même manière, force est de constater, pour
l'heure, le déficit de légitimité dont souffrent
certains acteurs.
Cet exercice de mise en cohérence des actions éducatives
doit être également conduit au niveau local ; la
situation actuelle donne encore souvent à voir un empilement
de dispositifs et d'initiatives.
- Vers une plus grande efficience
De façon générale, les problèmes
repérés concernant les conditions de mise en uvre
s'expliquent par le contexte expérimental, c'est-à-dire
une situation de court terme non stabilisée :
- En ce qui concerne les coûts, l'absence de modèle
normatif des aménagements, l'extrême diversité
des projets qui en résulte, l'hétérogénéité
des collectivités concernées, l'existence de pratiques
budgétaires différentes, n'ont, entre autres, pas
contribué à une maîtrise des coûts
de l'expérimentation. Des facteurs de surcoût ont
été identifiés.
- Malgré un volume d'activités conséquent,
le dispositif expérimental n'a pas répondu aux
attentes que l'on pouvait avoir initialement en matière
de création d'emplois.
- On est conduit à penser à la lecture des lignes
précédentes que la complexité réelle
de la mise en uvre de cette politique impose le recours
au partenariat. Force est de constater que la démarche
de partenariat autour d'un projet, bien que progressant globalement,
est complètement ignorée dans maints endroits.
- De la même manière, la coopération intercommunale
qui faciliterait pour le moins la mutualisation des ressources,
rencontre encore de nombreux freins.
Des points à éclairer
Concernant les aménagements du temps, des recherches
nous semblent devoir être poursuivies sur plusieurs aspects,
notamment :
- sur les impacts respectifs des différents types d'aménagement
des après-midi au regard du bien-être de l'enfant,
et en particulier de sa fatigue ;
- les effets du transfert du samedi matin au mercredi selon
les mêmes critères ;
- le vécu de "l'aménagement du temps"
des enseignants et des intervenants au regard de la qualité
de vie l'équilibre à trouver entre les activités
et le temps libre favorisant le repos, le calme, la relaxation...
dans ce nouveau temps "entre l'école, la famille
et les loisirs".
Concernant la démocratisation des pratiques et les
effets sur le développement personnel :
- lanalyse de la persistance ou non d'inégalités
: différences de pratiques chez les enfants d'origine
aisée et les enfants d'origine modeste, différences
d'offre d'activités périscolaires entre communes
riches et communes pauvres ;
- les transferts d'apprentissage entre les disciplines scolaires
et les activités "périscolaires" (et
vice versa) ;
- les complémentarités des démarches pédagogiques ;
- la singularité de l'éducation populaire.
Concernant "la réussite scolaire" :
- le suivi longitudinal des "élèves"
expérimentaux et de leurs performances scolaires à
moyen terme ;
- l'analyse plus particulière des passages de ces publics
du CM2 à la sixième ;
- l'analyse des effets de la discontinuité d'un emploi
du temps aménagé à un emploi du temps classique
en termes de résultats scolaires et de rapport à
l'école ;
- l'analyse des effets sur la vie scolaire au collège.
Concernant les conditions de mise en uvre :
- une approche économique coûts/efficacité
et coûts / bénéfices l'émergence de
nouvelles professionnalités ;
- la place des associations dans le partenariat.
Recommandations relatives aux principes de l'aménagement
du temps de l'enfant
La réussite de la politique d'aménagement du
temps de l'enfant, et la nécessité de lui garder
tout son sens, impliquent le respect de plusieurs principes :
- Cette politique doit être conduite dans la durée,
de manière continue.
- Elle requiert une mise en cohérence des actions éducatives
dans le temps et dans l'espace.
- Elle induit la "coéducation", c'est-à-dire
la constitution d'une communauté éducative élargie,
composée de parents, d'intervenants, d'enseignants, d'élus
et d'acteurs locaux, de bénévoles, d'agents de
l'Etat...
- Elle nécessite l'adhésion de l'ensemble de
ces acteurs et fait appel à des compétences plurielles,
complémentaires et reconnues.
- Elle prend en compte la singularité des rythmes biologiques,
physiologiques, psychologiques des enfants comme celle des rythmes
sociaux et des contextes de vie.
- Cette politique concerne tous les niveaux d'enseignement,
de la maternelle aux lycées. Son développement
dans les collèges doit être encouragé de
façon prioritaire.
- Elle a vocation à s'appliquer sur tout le territoire
et à toucher tous les enfants.
- L'extension de cette politique suppose son inscription dans
le cadre de l'aménagement et du développement du
territoire.
- L'aménagement du temps de l'enfant relève d'une
politique publique territoriale
Pour garantir l'égalité des chances et favoriser
la démocratisation de l'accès aux activités
culturelles et sportives, il importe de réfléchir
aux modalités d'une inscription plus franche de cette
politique dans le cadre du service public.
Elle est mise en uvre en coresponsabilité et
de façon volontariste, sur la base d'un projet de territoire,
élaboré conjointement entre l'Etat, la collectivité
territoriale, les acteurs éducatifs et la société
locale.
Les collectivités territoriales jouent un rôle
premier dans l'initiative d'un projet éducatif territorial,
ainsi que dans sa pérennisation. Elles ont une responsabilité
de maître d'ouvrage qui doit leur être reconnue contractuellement.
Dans une politique territoriale, l'Etat remplit trois fonctions :
- l'Etat garant doit veiller à la pertinence, à
la qualité et à l'efficacité des actions
comme à l'accès de tous au service public.
- l'Etat partenaire doit inciter, conforter les collectivités
territoriales par la mobilisation de ressources intellectuelles,
financières, humaines sur plusieurs années.
- l'Etat médiateur doit faciliter les relations inter
partenariales et permettre l'appropriation du projet par tous
les acteurs.
Préconisations opérationnelles
- Temps de l'enfant
- Prendre en compte le temps global de l'enfant : sur la journée,
la semaine, l'année, dans l'école ou hors école
en concevant des liaisons entre les situations pédagogiques,
les espaces, le contexte local, la vie sociale et familiale.
- Poursuivre la réduction et le rééquilibrage
du temps scolaire : sur la journée, la semaine, l'année.
- Définir en concertation le "tiers temps éducatif
et social", sa nature, sa fonction, son statut, sa relation
aux autres temps.
- Répartir les activités de l'enfant et ses temps
de détente, de repos, de jeu dans le souci de son bien-être
et de son développement personnel.
- Constituer des fortins de réflexion et de proposition
sur l'évolution générale des temps sociaux
et de leurs interactions.
- Education
- Supprimer la hiérarchisation entre apprentissages
scolaires et apprentissages non scolaires. Les mettre en cohérence
et chercher un équilibre d'ensemble en vue du développement
de tous les potentiels de l'enfant.
- Bannir l'excès d'activités. Renforcer la pertinence
des activités par l'élaboration d'un projet pédagogique
(objectifs, contenus, méthodes).
- Développer chez les enfants des capacités à
réinvestir tous les types d'apprentissages, individuels
autant que collectifs.
- Développer une éducation au choix en direction
des enfants par une présentation et une explicitation
du sens, des modalités, des difficultés propres
à chaque activité.
- Associer les familles, les bénévoles et des
professionnels d'horizons divers dans cette démarche éducative.
- Projet / Partenariat / Territoire
- Intégrer le projet d'aménagement du temps de
l'enfant dans un projet de développement durable d'un
territoire.
- Définir en concertation les finalités, les
objectifs et les moyens liés à ce projet éducatif
territorial et créer ainsi un langage commun et des références
collectives.
- Mettre en place un management de projet, démocratique
et participatif favorisant la transparence, la mise en réseau,
l'échange. Préciser les rôles de chacun dans
le partenariat.
- Veiller à la mise en place de comités de pilotage
locaux qui constituent un espace de rencontres et de concertation,
de coopération entre co-éducateurs : familles,
associations, acteurs municipaux administratifs, sociaux.
- Associer les enfants et les jeunes à cette démarche.
A l'extérieur de l'école, mobiliser les structures
existantes (conseils municipaux de jeunes, associations), à
l'intérieur de l'école développer les démarches
participatives (règlement intérieur, extension
du statut de délégué, etc.).
- Légitimer le rôle du chef de projet ou du coordonnateur
qui assure l'interface entre les acteurs éducatifs, facilite
la régulation entre partenaires, et supervise la logistique.
Mesures d'accompagnement
- Développer des ressources pédagogiques partagées.
- Créer un espace permanent et légitime de rencontres
entre les enseignants et les intervenants, qui favorise la concertation
et la régulation, ouvert également aux échanges
avec les parents et les enfants.
- Encourager une réflexion commune de tous les acteurs
de l'éducation sur les cultures et pratiques de chacun
en vue de faciliter l'émergence d'innovations, et la complémentarité
des professionnels et des savoirs-faire.
- Engager au niveau des administrations concernées une
réflexion sur les contenus et méthodes de formation
ainsi que sur les diplômes.
- Organiser des formations en direction de l'ensemble des acteurs
éducatifs (dont les parents, les volontaires et les bénévoles).
En particulier, développer des modules de formation initiale
et continue pour les enseignants, les personnels de la jeunesse
et des sports, et les personnels territoriaux et les intervenants
associatifs.
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