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Wichern

Jean-Henri Wichern, théologien et éducateur allemand, naquit à Hambourg en 1808. Après avoir fait ses études à Göttingen et à Berlin, il revint dans sa ville natale, où il se voua à l'évangélisation des pauvres. En 1832, il conçut avec quelques amis le projet de fonder une maison de refuge pour les enfants délaissés et malheureux, à l'exemple de celles qu'avaient créées Zeller à Beuggen, Falk à Weimar, etc. Une somme d'argent fut réunie, et le Dr Sieveking offrit une petite maison située sur un domaine qu'il possédait dans la commune de Horn, près de Hambourg. Cette maison s'appelait le Rauhe Haus. Wichern, ayant accepté les fonctions de directeur, s'y installa en 1833 avec sa mère et ses trois jeunes garçons, qui furent les premiers élèves de l'établissement. Le nombre des enfants s'accrut promptement. Une seconde maison fut bâtie dès 1834, et d'autres constructions s'élevèrent dans les années suivantes. Le système adopté par Wichern pour l'organisation intérieure de l'établissement fut celui des « familles ». En 1835 on comptait déjà au Rauhe Haus trois familles de garçons et une famille de jeunes filles ; lorsque, la maison de refuge eut atteint son complet développement, elle se composa de six familles de garçons et de trois familles de jeunes filles. A côté de l'établissement consacré à l'enfance, Wichern fonda, dès les premières années, un institut destiné à servir de séminaire pour la mission intérieure ; les membres de cet institut, qui vivent en commun dans les bâtiments du Rauhe Haus, fournissent les chefs des diverses « familles » ; ce sont eux qui donnent l'enseignement, tant moral et intellectuel qu'agricole et industriel ; ils portent le nom de Frères du Rauhe Haus. En 1852, pour répondre au désir de familles qui désiraient lui confier leurs enfants, mais qui demandaient pour eux une éducation plus bourgeoise et ne voulaient pas les voir confondus avec les enfants de la maison de refuge, Wichern ajouta au Rauhe Haus un pensionnat de jeunes garçons, qui compte en moyenne de vingt-cinq à trente élèves. Une imprimerie et une librairie ont aussi été jointes à l'établissement.

La maison de refuge du Rauhe Haus acquit une grande célébrité en Allemagne et dans les pays voisins. Elle a servi de modèle pour la création de divers établissements du même genre ; c'est là qu'en 1839 M. de Metz, le fondateur de Mettray, est allé étudier le système qu'il devait transplanter en France.

L'activité de Wichern ne s'est pas bornée à l'administration du Rauhe Haus ; il a pris une part considérable à des oeuvres philanthropiques de diverse nature tant en Allemagne qu'à l'étranger ; il s'est occupé particulièrement de l'amélioration des prisons. Il a publié quelques écrits, parmi lesquels nous citerons : Le Rauhe Haus, ses « enfants » et ses « frères » (Das Rauhe Haus, seine « Kinder » und « Brüder »), Hambourg, 2" édition, 1862 ; La mission intérieure de l'Eglise évangélique allemande (Die innere Mission der deutsch-evangelische Kirche), 1849 ; Les criminels et les détenus libérés (Die Be-handlung der Verbrecher und der entlassenen Sträflinge), 1853. Wichern est mort à Horn le 7 avril 1881.