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Voyages scolaires

Dans ses Voyages en zigzag (1843-1853), Toepffer avait montré l'intérêt qu'il y a pour la jeunesse à « voir du monde, digérer ce que l'on apprend, faire acte de force et de volonté, observer, lier la science à la vie » (Voir Toepffer).

Il fit école : de leur propre initiative, des professeurs des lycées et collèges, des directeurs d'école normale organisèrent des « caravanes scolaires », en particulier sous l'impulsion du Club Alpin Français (Voir Club Alpin).

Mais, pendant un temps assez long, ces tentatives restèrent isolées, et les excursionnistes n'étaient d'ailleurs pris que parmi les élèves les plus âgés.

Vers 1876, certains comités des caisses des écoles de Paris pensèrent qu'il y aurait avantage à organiser des voyages de ce genre pour les enfants des écoles de la Ville : ce devait être une institution d'enseignement à la fois et d'agrément ; ce pouvait être aussi un moyen d'exciter l'émulation, si l'on faisait de ces voyages une récompense pour les bons écoliers.

Cette idée fut favorablement accueillie par le conseil municipal, qui vota, à cet effet, des subventions.

Pourtant on ne tarda pas à s'aviser que les choses n'allaient pas sans des inconvénients que ne compensaient pas les avantages. Ces voyages coûtaient cher, et, pour qu'ils ne coûtassent pas trop, on en abrégeait le plus possible la durée. Pouvaient-ils, dans ces conditions, devenir vraiment profitables à la culture des jeunes voyageurs?

Dès 1887, sur un rapport de M. Hovelacque, le conseil municipal de Paris prenait une délibération où il était dit que « des promenades de courte durée doivent être généralement préférées aux voyages de vacances pour les élèves des écoles primaires ». Ainsi commencé, le mouvement de défaveur s'accentua, et en 1891 la municipalité parisienne supprima les voyages de vacances, même dans ses écoles professionnelles. Les subventions précédemment allouées pour les voyages scolaires furent accordées à une autre institution, celle des colonies de vacances : Voir Vacances (Colonies de).

Cet exemple cependant ne fut pas partout suivi. L'institution des voyages scolaires a été maintenue par quelques villes. Il faut particulièrement citer Reims. Là, depuis 1897, grâce à un inspecteur de l'enseignement primaire, M. André, fonctionne une association qui organise des voyages pour les écoliers rémois et qui publie un Bulletin illustré contenant tous les renseignements utiles pour faire connaître son action (Reims, chez Matot-Braine, imprimeur-libraire-éditeur).

Ajoutons que, si les voyages scolaires ne sont plus subventionnés, à Paris, par les caisses des écoles et par le conseil municipal, ils trouvent encore des encouragements dans des sociétés particulières telles que le Touring Club, le Club Alpin, les Associations d'anciens ou d'anciennes élèves, l'Association des instituteurs de la Seine.

Maurice Pellisson