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Vestiaire

 Les vestiaires sont des locaux aménagés dans les écoles en vue du dépôt des vêtements de dessus, des parapluies, des paniers, etc., des élèves.

Cette partie des constructions scolaires n'a été prévue que depuis fort peu d'années. On sait, en effet, combien étaient négligés avant 1878 les bâtiments destinés aux écoles et combien étaient alors restreintes les exigences de l'administration. Mais, depuis les lois qui ont assuré aux communes la participation de l'Etat à leurs dépenses d'installation d'écoles, les prescriptions administratives ont été plus précises et plus sévères.

Un Règlement pour la construction et l'ameublement des maisons d'école, dressé en 1880, a prévu, dans les locaux à organiser, l'établissement de vestiaires desservant une classe ou plusieurs classes contiguës, avec rayons à claire-voie pour les paniers et porte-manteaux pour les vêtements.

Une figure accompagnait le texte de ces instructions, qui avaient été rédigées par le comité des bâtiments scolaires et envoyées à toutes les commissions départementales intéressées aux projets de constructions scolaires.

Il faut se garder de considérer le vestiaire de l'école comme une addition inutile et de simple luxe. C'est souvent dans les plus modestes, on peut dire dans les plus pauvres installations, que cette pièce est indispensable. Les petites écoles situées dans des régions montagneuses reçoivent, en effet, des enfants venus souvent de points fort éloignés, par des chemins difficiles, dégradés, boueux. Il importe que ces élèves puissent déposer quelque part, pour ne pas encombrer la classe, les vêtements ou les chaussures de dessus qu'ils reprennent au départ. Il est surtout nécessaire que les provisions apportées pour le déjeuner et le goûter soient mises en lieu sûr hors de la pièce où l'on travaille. Le vestiaire reçoit toutes ces décharges, et, à l'heure des repas, il peut servir de réfectoire aux élèves qui ne doivent rejoindre leur famille qu'après la classe du soir. Enfin, il forme un intermédiaire utile entre l'extérieur et la classe, qu'il met à l'abri des courants d'air gênants pour les élèves déjà placés, et qu'il préserve de la boue, de la neige ou de l'eau qu'entraînent, à leur entrée, les élèves qui arrivent.

L'administration a, d'ailleurs, laissé aux communes toute la latitude possible en ce qui concerne les dimensions et l'organisation du vestiaire de l'école. On l'installe en un coin du préau couvert, sous le vestibule ou dans un couloir de dégagement, on ne lui ménage qu'une place très étroite, on économise sur sa part, ou bien on le développe suivant l'importance de l'école ou les ressources dont on dispose. Dans tous les cas, il est bien de l'exiger et d'applaudir à son installation.

On ne saurait qu'encourager les communes qui s'im posent des sacrifices pour assurer aux élèves des écoles primaires une installation large et saine. Des habitudes d'ordre, de propreté, une certaine allégresse d'es prit, un équilibre moral plus constant, sont certaine ment dus en partie à l'influence des choses avec les quelles l'enfant est en contact. Sans l'efféminer donc, ne lui mesurons ni les soins, ni l'espace, ni le bien-être raisonnables.

Georges Petit