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Verlac

 Bertrand Verlac, publiciste français, né à Montpellier en 1757, est l'auteur de divers ouvrages traitant de questions de politique, de morale ou d'éducation. Il fut d'abord avocat au présidial de Nîmes. A l'époque de la Révolution, il était professeur d'anglais à l'Ecole de la marine de Vannes ; il fit paraître en 1790 un Nouveau plan d'éducation pour toutes les classes de citoyens, suivi d'un Traité de la liberté civile traduit du docteur Price. Voici comment Verlac dépeint le magister de l'ancien régime : « Un homme à 50 écus de gages qui est tout à la fois le barbier, le chantre, le carillonneur et le maître d'école, qui a femme et enfants, et, par conséquent, assez inquiété par sa pauvreté et les soucis de son ménage, tel est le sujet qui préside à l'éducation des gens de la campagne ». Il propose qu'on charge un maître spécial de donner aux enfants et aux adultes l'instruction morale et civile. « La nouvelle éducation doit enseigner que catholiques et protestants sont chrétiens et frères, que nobles et roturiers sont hommes et égaux, qu'ensemencer son champ ou veiller à la garde de nos frontières sont des professions également honorables. Et comme parmi les habitants de la campagne il en est plusieurs qui, devant vivre de leur travail journalier, retiennent leurs enfants chez eux pour les aider, je désirerais qu'on les obligeât d'aller à l'école, car l'éducation importe plus à la patrie qu'aux parents (sauf à les indemniser d'une autre manière). Et pourquoi, d'ailleurs, ne serait-il pas instruit, ce paysan qui, devenu un jour le consul du lieu, aura des différends à terminer, le bon ordre à maintenir, qui, député vers sa province, aura les intérêts de son canton à défendre?. Pourquoi ne lui délierait-on pas la langue, pour être en état au moins de se plaindre d'une injustice ou d'une oppression, pour pouvoir terminer par lui-même et avec son adversaire une discussion qui, devenue bientôt un procès, les ruinera tous deux? — Où trouver le temps? Rendez l'école attrayante, il y emploiera le temps qu'il passe au jeu, au cabaret. »

La même année, Verlac publia deux Mémoires adressés à l'Assemblée nationale et relatifs à son plan d'éducation. Il perdit sa place par suite de la nouvelle organisation des écoles de la marine, et fut nommé commis au bureau des colonies (ministère de la marine). Sous le Directoire, il devint, en l'an V, professeur à l'école centrale du département de Vaucluse. Son hostilité contre le régime impérial l'empêcha d'obtenir un emploi dans l'Université. Ses derniers écrits sont des pamphlets politiques contre le gouvernement de Napoléon. Il mourut à l'hôpital à Paris en 1819.