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Ventilation

A l'école, où des élèves, souvent en grand nombre, sont réunis pendant plusieurs heures, il est nécessaire de veiller au renouvellement de l'air, afin de le maintenir dans un état de pureté indispensable à la santé des enfants.

C'est que cet air devient rapidement nocif. Il est vicié dès que la proportion d'acide carbonique atteint 4 pour 10 000, et il est nuisible quand la proportion approche de 10 pour 10 000. Le règlement des écoles françaises prévoit un cubage d'air de 5 mètres par élève, mais cette proportion n'est suffisante que si l'air est constamment renouvelé.

Non seulement l'air exhalé des poumons à chaque expiration contient 4 % d'acide carbonique et de la vapeur d'eau, mais en outre l'atmosphère de la classe est encore viciée par les sécrétions sudorales, la malpropreté des vêtements, le manque d'hygiène de l'enfant, les poussières mises en mouvement pendant les entrées et les sorties, et par les produits de la combustion du chauffage, de l'éclairage artificiel, etc.

De toutes ces causes il résulte qu'un enfant qui a, en entrant en classe, 5 mètres cubes d'air, élève en une heure la proportion d'acide carbonique à 25 pour 10 000.

On comprend dans ces conditions la nécessité d'assurer une ventilation continue et régulière dans la classe.

Le règlement scolaire prescrit l'ouverture des fenêtres pendant le quart d'heure de récréation qui sépare les classes ; mais, outre que cette règle n'est pas toujours strictement appliquée, elle est insuffisante, comme nous venons de le voir.

Il faut assurer dans la classe une ventilation permanente, de façon à permettre un échange continuel entre l'air extérieur et l'air vicié du dedans.

Beaucoup de procédés sont employés pour obtenir ce résultat. Nous devons dire que bien peu atteignent le but souhaité.

L'air introduit doit être aussi pur que possible ; il ne doit pas refroidir la température de la classe, et il ne doit pas, tout en assurant le renouvellement de l'atmosphère, occasionner des courants d'air nuisibles à la santé. Les moyens les plus usités sont : les vasistas tournant sur un axe horizontal et placés à la partie supérieure des fenêtres, les impostes mobiles, les vitres perforées et les toiles métalliques. Ces procédés sont utilisables pendant l'été, mais ils ne sont guère possibles en hiver, lorsque la température extérieure est voisine de zéro.

Aussi a-ton cherché des procédés permettant un renouvellement d'air assuré d'une façon constante et sans l'intervention du maître. Malheureusement les appareils employés nécessitent des frais d'installation assez élevés, et souvent des propulseurs mécaniques.

On a cherché aussi à combiner la ventilation avec le chauffage. L'air pur pris au dehors est porté à la température ambiante par l'appareil de chauffage avant d'arriver à la classe, et des gaines situées au niveau du plafond permettent l'évacuation de l'air vicié.

Les Anglais font fréquemment usage d'un système appelé air pump ventilator, sorte de tuyau allant de la classe au-dessus du toit et surmonté d'un aspirateur à ailettes.

Un autre procédé de ventilation consiste en une cheminée d'appel de l'air vicié, s'ouvrant à la partie supérieure de la pièce. Dans l'intérieur de la cheminée se trouvent à différentes hauteurs des becs de gaz que l'on allume lorsqu'on désire renouveler l'atmosphère. L'air pur est amené directement du dehors par des ouvertures ménagées dans le mur.

On a aussi imaginé des appareils où le renouvellement de l'air est produit par un écoulement d'eau dans un conduit spécial.

Mais, comme nous l'avons dit, ces divers appareils sont très dispendieux.

Outre la classe, il y a une pièce où la ventilation permanente doit être constante : c'est le dortoir dans les lycées d'internes. L'élève y passe huit à neuf heures chaque nuit, et il doit y respirer un air aussi pur que possible. Il faut pour cela lui en fournir environ 40 mètres cubes. Il y a donc une nécessité absolue à assurer le renouvellement de l'air par l'un des procédés que nous venons de décrire.

Pour conclure, nous dirons que, pour les écoles de nos pays, la ventilation qui nous semble pratique peut être divisée en deux parties selon la saison : la ventilation d'été et la ventilation d'hiver.

La ventilation pendant la saison chaude peut être assurée sans inconvénient par des vasistas situés dans les parties supérieures des fenêtres, vasistas munis de joues latérales ne permettant l'arrivée de l'air que par la partie supérieure. Pour l'hiver, nous pensons que le mode de ventilation le plus simple et le moins dispendieux est celui qui, combinant la ventilation avec le chauffage, assure constamment un renouvellement d'air pur, porté à une température voisine de l'air de la classe.

L. Dufestel