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Valmore (Mme Desbordes)

 Marceline Desbordes, née à Douai en 1786, mariée en 1817 à M. Valmore. morte à Paris en 1859, occupe un rang distingué dans la poésie lyrique française contemporaine. A ses divers recueils de poésies, dont le premier date de 1818, et dont le dernier parut un an après la mort de l'auteur, en 1860, il faut ajouter des romans et nouvelles, ainsi que des contes pour la jeunesse (Les Anges de la famille, recueil couronne en 1854 par l'Académie française), qui sont sinon des manuels d'école, au moins des livres d'éducation.

L'enfance est chère à Mme Valmore ; elle sait la comprendre et au besoin la convaincre ; elle en aime l'ingénuité et jusqu'aux défauts ; elle sait la persuader, non par des raisonnements abstraits, mais par des mots qu'elle trouve, qu'elle invente. Elle est mère en même temps que poète, et elle sait faire naître avec une force pleine de douceur, dans ces intelligences encore obscures qu'elle a saisies, la vision du bien, du beau ou du repentir.

Le talent délicat et ému de Mme Desbordes-Valmore a été caractérisé en ces termes par Sainte-Beuve : « Mme Valmore unissait une délicatesse morale exquise au don de chanter le plus pénétrant, ou plutôt chez elle cette sensibilité et ce don ne faisaient qu'un. Entièrement étrangère à la politique et à tout ce qui en approchait, elle avait le coeur libéral, populaire, voué à tous les opprimés, à tous les vaincus. Vraiment patriote, comme on disait en ce temps-là, elle avait été malade six semaines du désastre de Waterloo. Alfred de Vigny disait d'elle qu'elle était « le plus grand » esprit féminin de notre temps ». Je me contenterais de l'appeler l'âme féminine la plus pleine de courage, de tendresse et de miséricorde. »