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Touraniens

 On donne le nom de Touraniens à des populations de l'Asie occidentale qui, en quelques parties de cette région, ont atteint un degré assez élevé de civilisation dans une haute antiquité, et qui se sont répandues aussi en Europe, dans la vaste plaine appelée autrefois Scythie jusqu'à la Baltique, dans la péninsule balkanique et la Hongrie actuelle. La région d'où ces populations sont originaires semble avoir été le pays situé à l'est de la Caspienne (le Turkestan actuel), que les Aryens de la Perse appelèrent le Touran. « L'unité originaire de la famille à laquelle appartiennent ces peuples est prouvée par la parenté des idiomes qu'ils parlent. Le touranien est plutôt un stage qu'une forme définie de langage ; il est à la fois plus simple, plus grossier, moins travaillé que n'importe lequel des dialectes aryens ou sémitiques aujourd'hui connus. » (Maspéro.) Les langues touraniennes marquent toutes les relations possibles des mots entre eux au moyen de particules invariables qui s'agglutinent aux racines, sans jamais s'altérer elles-mêmes ni les altérer : on les nomme pour cette raison langues agglutinantes. Au nombre des langues agglutinantes aujourd'hui parlées, il faut citer, pour l'Europe, le turc, le hongrois, le finnois, l'esthonien, le livonien, les dialectes lapon, kalmouk, tchérémisse, etc. ; pour l'Asie, les dialectes turcomans, kirghizes, ostiaks, etc. Dans l'extrême antiquité, un peuple touranien occupa l'Elam et le cours inférieur de l'Euphrate : c'est à lui qu'on doit l'invention de l'écriture cunéiforme ; il se mêla ensuite aux Chaldéens sémites (Voir Chaldée). Un autre rameau de ce peuple s'était établi dans la région qu'il appela Médie (Voir Perse et Médie).