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Thiébault

Dieudonné Thiébault, littérateur français, né à la Roche, en Lorraine, en 1733, fut élevé par les jésuites, entra dans leur ordre et professa dans leurs collèges jusqu'en 1703. Ensuite, ayant quitté l'habit religieux, il vint à Paris faire le métier d'homme de lettres. Sur la recommandation de d'Alembert et d'autres philosophes, il fut nommé par le roi de Prusse professeur de grammaire à l'Académie militaire de Berlin (1765). Il demeura dix-neuf ans en Prusse, et c'est pendant son séjour dans ce pays qu'il publia son Nouveau plan d'éducation publique (Amsterdam, 1778). Revenu en France en 1784, il obtint dans l'administration de la librairie un emploi important, qu'il occupa jusqu'à la Révolution. En juillet 1703, il s'associa avec Borrelly, son ancien collègue à l'Académie militaire de Berlin, pour la publication d'un Journal de l'instruction publique ; mais il ne collabora qu'aux trois premiers volumes, et à partir du quatrième Borrelly demeura seul chargé de la rédaction. En 1795, Thiébault fut nommé chef du secrétariat du Directoire exécutif. Il devint ensuite directeur de l'école centrale de la rue Saint-Antoine, puis proviseur du lycée de Versailles. Il mourut dans cette ville en 1807.

Le Nouveau plan d'éducation publique est l'oeuvre d'un esprit nourri des doctrines philosophiques du dix-huitième siècle ; mais la lecture en est aride, et l'auteur ne sait pas faire valoir les idées qu'il expose. L'ouvrage comprend trois parties. Dans la première, Thiébault développe successivement vingt principes généraux d'éducation, méthodiquement numérotés («15e principe : il ne faut pas enseigner les sciences les unes après les autres, il faut les conduire de front ; — 17e principe : il faut que le même professeur soit toujours chargé d'enseigner la même science », etc.). Dans la seconde partie, il expose un programme d'instruction publique, comprenant huit sciences : géographie, histoire, physique, mathématiques, logique et métaphysique, grammaire et style, littérature, morale ; le plan d'études est divisé en quatre années, et l'enseignement confié à quatre professeurs. La troisième et dernière partie contient des indications pratiques pour la réalisation de ce plan. On remarquera que les langues anciennes n'y ont pas trouvé place : ce n'est pas que Thiébault veuille en proscrire l’étude ; mais cette étude, selon lui, doit être faite dans des classes spéciales qui précèderont le collège.

Les articles rédigés par Thiébault dans le Journal de l'instruction publique sont consacrés à des observations sur le style.

Dieudonné Thiébault est le père du général Thiébault, qui a dû une certaine célébrité à la publication de ses mémoires sur les guerres du premier Empire.