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Stigmographie

 On appelle stigmographie un procédé destiné à faciliter les premiers exercices de dessin. L'élève reçoit un cahier dont les pages sont couvertes de points (en grec stigmos) placés à égales distances les uns des autres, en lignes parallèles : il suffit de les joindre les uns aux autres par des lignes pour obtenir des figures régulières. Ce système, imaginé par le Dr Hillard, à Vienne, il y a une soixantaine d'années, et graduellement perfectionné, offre certains avantages. Sans supprimer la spontanéité du coup d'oeil et du tracé, il rend possible, pour les débutants, la confection de figures qu'ils ne parviendraient ni à reproduire, ni même à analyser, sans ce réseau de points de repère. Ainsi le dessin ne devient pas un calque ; l'oeil et la main ne sont pas dispensés d'acquérir de la justesse et de la sûreté ; mais la difficulté, au lieu d'être insurmontable, se présente assez réduite et assez divisée pour que l’élève en triomphe. Peu à peu ce canevas lui devient moins nécessaire ; des figures rectilignes il passe insensiblement aux courbes régulières, pour lesquelles les points du papier ne servent plus que comme indication générale ; puis à la représentation des objets usuels de forme très simple, qu'il arrive bientôt à dessiner sans ponctuage d'aucune sorte, soit d'après nature, soit d'après un modèle au tableau noir. On a toutefois fait à la stigmographie un reproche qui paraît avoir quelque fondement : c'est d'exercer — ainsi que le « quadrillage », dont la stigmographie n'est qu'une variété — une influence fâcheuse sur la vue des élèves. Aussi l'emploi des cahiers stigmographiques a-t-il été interdit dans plusieurs parties de l'Allemagne.