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Stéphani

 Stephani, théologien et pédagogue allemand, né en 1761 à Gemünd en Basse-Franconie, étudia la théologie protestante à Erlangen, puis devint précepteur des fils de la comtesse de Castell. Il avait embrassé, tant en matière religieuse qu'en matière pédagogique, les doctrines de l'école rationaliste.

La faveur dont il jouissait auprès de la famille de ses élèves lui fit confier les fonctions de membre du consistoire du comté de Castell, et en cette qualité il travailla à la réforme des écoles de ce petit Etat. Entre autres améliorations apportées par lui à l'enseignement élémentaire, il faut citer l'introduction de la méthode de lecture connue sous le nom de Lautier-Methode, qu'il exposa dans sa Methodische Anweisung zum Leseunterricht (1804), et qui se répandit rapidement dans les écoles d'une partie de l'Allemagne (Voir Lecture, p. 1009). Il résuma ses idées sur l'organisation des écoles publiques dans un ouvrage qui eut un certain succès, System der öffentlichen Erziehung (Berlin, 1805). Le comté de Castell ayant été médiatisé, Stephani passa en 1808 au service du gouvernement bavarois, et remplit les fonctions de conseiller scolaire et de doyen ecclésiastique, successivement à Augsbourg et à Anspach. Ses opinions rationalistes, exprimées particulièrement dans un Traité d'instruction religieuse à l'usage des catéchumènes, lui attirèrent des ennemis. Le gouvernement bavarois, qui le soutint aussi longtemps que dura le ministère libéral de Montgelas, finit par lui ôter ses fonctions de conseiller scolaire. Devenu doyen à Gunzenhausen, il fut au bout de quelques années attaqué de nouveau pour ses opinions religieuses et destitué en 1834. En 1842, il se retira en Prusse auprès de son gendre ; il mourut en 1850 à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Stephani a publié pendant assez longtemps un journal scolaire, der Schulfreund, qui cessa de paraître en 1834. Dans la seconde partie de sa carrière, il a résumé ses idées pédagogiques dans trois ouvrages principaux, qui sont : un traité sur la discipline, indiquant « le moyen de remplacer la discipline barbare et déraisonnable des écoles par une discipline raisonnable et humaine » (Nachweisung, wie unsere bisher unvernünftige und zum Theil barbarische Schulzucht endlich einmal in eine vernünftige und menschen freundliche umgeschaffen werden könne und müsse, 1827) ; un traité de l'art de l'enseignement (Handbuch der Unterrichtskunst, 1835), et un traité de l'art de l'éducation (Handbuch der Erziehungskunst, 1836).