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Séminaires (petits)

 On appelle petits séminaires ou écoles secondaires ecclésiastiques des établissements fondés par les évêques à l'époque du Concordat, où, à côté des élèves qui se préparaient à entrer au grand séminaire pour y faire des études de théologie, se trouvaient généralement d'autres élèves qui ne venaient chercher au petit séminaire que l'enseignement habituel des collèges. Le décret du 9 avril 1809 avait soumis les écoles secondaires ecclésiastiques à l'autorité du chef de l'Université. La Restauration, en 1814, plaça ces établissements sous la juridiction exclusive des évêques. Mais, sous le ministère Martignac, une ordonnance royale du 16 juin 1828, rédigée par le garde des sceaux Portalis, considérant que huit établissements dénommés écoles secondaires ecclésiastiques s'étaient écartés du but de leur institution en recevant des élèves dont le plus grand nombre ne se destinait pas à l'état ecclésiastique, et qu'ils étaient dirigés par une congrégation religieuse non légalement établie en France, décida qu'ils seraient soumis au régime de l'Université. Il s'agissait des écoles existant à Aix, Billom, Bordeaux, Dôle, Forcalquier, Montmorillon, Saint-Acheul et Saint-Anne d'Auray. La même ordonnance portait qu'à l'avenir nul ne pourrait être ou demeurer chargé soit de la direction, soit de l'enseignement dans une des maisons d'éducation dépendantes de l'Université ou dans une des écoles secondaires ecclésiastiques, s'il n'avait affirmé par écrit qu'il n'appartenait à aucune congrégation religieuse non légalement établie en France. Une seconde ordonnance, contresignée par le ministre des affaires ecclésiastiques, Mgr Feutrier, régla les conditions d'existence des petits séminaires, les ramena à leur caractère primitif, limita le nombre de leurs élèves, et prescrivit à ceux-ci le port de l'habit ecclésiastique. (Voir le texte de ces deux ordonnances à l'article Université de France.) La question des petits séminaires joua un rôle important dans les débats sur la liberté de l'enseignement secondaire qui eurent lieu à diverses reprises sous la monarchie de Juillet. La loi de 1850 mit fin, en accordant la liberté de l'enseignement secondaire, aux querelles dont les petits séminaires avaient été l'occasion pendant près d'un demi-siècle. (Voir Liberté de l'enseignement, pages 1033-1036.)