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Sainte-Marthe

 Scévole de Sainte-Marthe, poète français, né à Loudun en 1536, mort dans la même ville en 1623, publia à Paris en 1584 un poème latin sur l'éducation des enfants, Poedotrophiae libri tres, qui fut très goûté des contemporains, car il eut dix éditions du vivant de l'auteur, et dix autres après sa mort. Le petit-fils de Scévole, Abel de Sainte-Marthe, a traduit ce poème en prose française sous ce titre : La Manière de nourrir les enfants à la mamelle, Paris, 1698, in-8°. L'oeuvre de Sainte-Marthe n'a pas un caractère pédagogique ; c'est simplement un traité de l'hygiène du premier âge, revêtu des ornements d'une élégante latinité. Le petit-fils du poète raconte que la composition du livre fut due à un incident de famille personnel à l'auteur: « Un de ses fils se trouvant affligé de grandes maladies dans le temps qu'il était en nourrice, il employa les plus habiles médecins pour le secourir. Mais leurs soins furent inutiles ; ils désespérèrent de sa guérison. Et comme il était très bon père et très docte, il entreprit lui-même de le guérir. Pour cela, il rechercha avec une grande application tout ce qu'il y avait de plus curieux et de plus savant touchant le naturel et la complexion des enfants. Il pénétra même par la bonté et par la vivacité de son esprit jusque dans les secrets les plus cachés de la nature et de la physique ; et il s'en servit si heureusement, qu'il arracha son enfant d'entre les bras de la mort. Il fut prié de conserver à la postérité ses curieuses recherches. Pour les donner d'une manière agréable, il les renferma dans le poème de la Paedotrophia qu'il fit imprimer en 1584. Il le dé lia a Henri III, roi de France et de Pologne, dans le temps que ce prince témoignait le plus d'ardeur pour avoir des enfants. On peut dire que c'est un poème également curieux et nécessaire, puisque son dessein est la conservation de l'homme, qui est le plus noble et plus digne sujet qu'il y ait au monde. »