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République Dominicaine

 La République Dominicaine est formée de la partie orientale ou espagnole de l'île de Saint-Domingue ou Haïti. Elle compte 700000 habitants. C'est en 1844, à la chute du président Boyer, que la population de cette région se sépara de l'Etat haïtien pour constituer une République indépendante. En 1861, elle passa sous la domination de l'Espagne ; mais elle reprit son indépendance en 1865. La capitale est San Domingo.

L'éducation a été longtemps négligée dans la République Dominicaine. Mais depuis l'accession au pouvoir du président Billini, en septembre 1884, une vigoureuse impulsion a été donnée à l'enseignement public ; en un seul semestre, le pouvoir exécutif a créé alors plus d'écoles que les gouvernements précédents durant plusieurs années. Un mémoire adressé au président de la République par le ministre de la justice, du Fomento, et de l'instruction publique de ce temps-là, a proposé de rendre l'instruction primaire gratuite et obligatoire, et d'ériger l'administration de l'instruction publique en un département spécial sous la direction d'un sous-secrétaire d'Etat. Il se publie dans la République, depuis le commencement de 1885, plusieurs journaux pédagogiques, entre autres El Maestro, à San Domingo.

L'enseignement est libre sur tout le territoire de la République. Tout individu apte à enseigner peut ouvrir un collège ou établissement d'instruction, en se conformant à la loi (article 1er de la loi des études).

Il y a des écoles publiques et des écoles privées. Naturellement, l'Etat soutient de préférence les écoles publiques, avec l'aide des municipalités. Les écoles privées sont entretenues aux frais des élèves.

L'administration publique prend à sa charge l'enseignement supérieur ; mais elle donne ses préférences à l'enseignement primaire ; la constitution de la République a rendu l'instruction primaire gratuite et obligatoire.

Voici la distribution générale des divers degrés d'instruction : 1° Ecoles primaires ; 2° Ecoles primaires supérieures ; 3° Ecoles préparatoires ; 4° Ecoles d'arts et métiers ; 5° Ecoles normales ; 6° Lycées et Collèges (préparant au baccalauréat) ; 7° Séminaires ; 8° Instituts professionnels ou universités (droit, médecine, chirurgie, mathématiques, etc.) ; 9° Ecoles militaire et navale ; 10° Ecole de beaux-arts (peinture) ; 11° Ecole de musique et de déclamation ; 12° Institut de demoiselles, ayant le même but que les Ecoles normales, mais préparant des professeurs pour les lycées et collèges.

Le système pédagogique adopté est l'enseignement objectif rationnel.

L'Etat affecte aux frais de l'instruction publique les revenus suivants : 1° la totalité de l'impôt municipal levé sur les établissements commerciaux et industriels (cette quantité représente à peu près les 33 % de l'impôt général) ; le produit de cet impôt est réparti comme suit: la moitié pour les écoles normales, et la moitié pour les écoles primaires ; 2° 25 % de l'impôt sur la consommation des alcools ; 3° divers impôts locaux.

En plus de ces revenus, l'Etat affecte à l'instruction le dixième environ de son budget général, et cette proportion a plutôt tendance à augmenter qu'à diminuer.

Le gouvernement de la République Dominicaine a mis, comme on le voit, au premier plan, l'éducation et l'instruction. Aussi, au dernier Congrès de l'instruction publique au Chili, la République Dominicaine s'est-elle attiré les félicitations unanimes des membres du Congrès pour l'impulsion vigoureuse donnée à l'enseignement sur son territoire.