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République Argentine

 Les provinces qui formaient la vice-royauté de la Plata se séparèrent de l'Espagne en 1810. Le Paraguay et l'Uruguay se constituèrent en Etats distincts ; et, en 1816, les autres provinces de la Plata s'unirent, au congrès de Tucuman, pour former la République Argentine. Pendant les dix-neuf premières années de son existence, la République fut déchirée par les luttes des unitaires et des fédéralistes ; elle subit ensuite, de 1835 à 1852, la tyrannique et sanguinaire dictature de Rozas. Lorsque celui-ci fut renversé du pouvoir, Buenos Aires se sépara des autres provinces argentines ; celles-ci formèrent la Confédération du Rio de la Plata, avec Paranà pour capitale. En 1854, Buenos Aires rentra dans la Confédération, qui reprit le nom de République Argentine à la suite d'une guerre civile où les unitaires l'emportèrent sur les fédéralistes. Le chef du parti unitaire, le général Mitre, fut élu président en 1862 ; il a eu pour successeurs le général Sarmiento (1868), le Dr Avellaneda (1874), le général Roca (1880), le Dr Juarez (1886), le Dr Pellegrini, le Dr Luis Saenz Peña, le Dr Uriburu, le général Roca, le Dr Quintana, le Dr Figueroa-Alcorta, le Dr Roque Saenz-Peña élu le 12 juin 1910). .

Les provinces qui forment la République Argentine sont au nombre de quatorze : Buenos Aires (chef-lieu La Plata, depuis 1882), Santa Fé, Entre Rios, Corrientes, Cordoba, San Luis, Santiago del Estero, Mendoza, San Juan, Rioja, Catamarca, Tucuman, Salta, Jujuy : aux quatorze provinces s'ajoute le district fédéral, formé de la ville de Buenos Aires et de son district. La superficie totale de ces provinces et du district fédéral est de 1 949 268 kilomètres carrés ; leur population, qui était de 2 121 386 habitants au recensement de 1886, est actuellement de 6 803 631 habitants. Il y a en outre quatre territoires fédéraux, le Gran Chaco, les Missions, la Pampa, et la Patagonie, avec une population d'environ 100 000 habitants. La capitale fédérale Buenos Aires a 1 262 847 habitants.

Le pouvoir législatif est exercé par une Chambre des députés et un Sénat ; le pouvoir exécutif, par un président élu pour six ans. Chaque province possède sa constitution particulière, nomme sa législature et son gouverneur.

L'instruction primaire fait partie des objets qui sont réservés à la législation provinciale. Mais c'est le Parlement national qui légifère pour le district fédéral et pour les territoires. La loi nationale qui règle l'organisation scolaire pour Buenos Aires et pour les territoires fédéraux date de 1884, et les lois adoptées par les provinces se sont conformées aux principes édictés dans la loi nationale. Cette loi dispose que l'instruction primaire est obligatoire, gratuite, et doit être graduée et donnée conformément aux principes de l'hygiène. L'obligation s'étend à tous les enfants de l'âge de six ans à celui de quatorze: elle peut être accomplie dans les écoles publiques, dans les écoles privées ou dans la famille. L'enseignement primaire, qui, jusqu'à l'âge de dix ans, doit être donné aux élèves, de préférence, dans des classes mixtes quant aux sexes, se divise en six groupes gradués (classes). Outre les écoles primaires graduées, la loi ordonne l'établissement de jardins d'enfants, de cours d'adultes, et d'écoles ambulantes.

La direction et l'administration des écoles primaires fédérales (c'est-à-dire des écoles primaires du district fédéral et des territoires) appartient au Conseil national d'éducation, qui siège dans la capitale de la République. Ce Conseil, composé de cinq membres, est presque entièrement indépendant dans l'exercice de ses fonctions : c'est lui qui nomme directement tout le personnel ; il administre les revenus qui lui appartiennent et vote le budget de ses dépenses, sous l'approbation du président de la République. Les revenus dont dispose le Conseil national sont assez élevés : ils étaient, en 1889, de plus de cinq millions de francs. Avant 1880, il n'existait pas d'édifices scolaires dans la capitale ; dans un espace de vingt années, on en a construit plus d'une centaine.

Le nombre total des écoles primaires, dans toute la République Argentine, est, d'après la plus récente statistique, de 4674.

La première école normale, celle de Paranà, a été fondée en 1871. Une loi de 1875 a autorisé le gouvernement central à en établir une dans la capitale de chaque province : il en existait déjà treize en 1883, tant nationales que provinciales ; en 1889, il y en avait trente-quatre : deux dans la capitale fédérale, cinq dans la province de Buenos Aires, trois dans celle de Côrdoba, et deux (une d'instituteurs, une d'institutrices) dans chacune des autres provinces. Le nombre des écoles normales est actuellement de soixante-cinq. Les écoles normales sont de deux catégories, élémentaires et supérieures ; les écoles normales supérieures (il n'y en a que trois, les deux écoles normales de la ville fédérale, et l'école normale de Paranà, qui est mixte quant aux sexes) sont destinées à former non seulement des instituteurs et des institutrices, mais en outre des candidats à l'inspection, à la direction des écoles normales, etc.

L'enseignement secondaire comprend dix-sept collèges nationaux, dont deux à Buenos Aires, et une dizaine de collèges provinciaux et particuliers. Le régime des collèges nationaux est l'externat.

L'enseignement supérieur est représenté par les universités de Buenos Aires et de Côrdoba, et par un certain nombre d'écoles spéciales : Ecoles de médecine, Ecoles de droit, Ecoles d'ingénieurs, Ecole militaire, Ecole navale, Ecole des mines, Ecole de commerce, Ecole d'agronomie, Ecole de dessin et de peinture, École de musique et de déclamation.