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Realschule

 Le nom de Realschule fut donné par Semler à l'école qu'il ouvrit à Halle en 1706 pour enseigner à de futurs artisans les éléments des mathématiques et de la mécanique ; il avait réuni, pour cet enseignement, un certain nombre de modèles destinés à être mis sous les yeux des élèves, et au moyen desquels le maître faisait des démonstrations ; les élèves recevaient donc de véritables leçons de choses (res) ; les choses, au lieu de n'être connues que par des mots et des définitions, étaient présentées réellement, « praesenter gezeigt und nach allen Theilen erkläret ». Cette école ne subsista que peu de temps ; mais elle fut rouverte en 1738 sous le nom de mathematische, mechanische und oekonomische Realschule, et dura jusqu'en 1740, année de la mort de Semler. En 1747, une autre oekonomisch-mathematische Realschule fut créée par Hecker à Berlin. Les succès de cet établissement attirèrent l'attention publique. On vit paraître, à partir de 1773, divers écrits de Resewitz, de Gedike, de Snetlage, de Lachmann, etc., qui recommandaient la création d'écoles semblables, appelées indifféremment Realschulen ou Bürgerschulen, où les jeunes gens qui n'avaient pas besoin d'apprendre les langues classiques pussent recevoir l'instruction la plus appropriée à l'exercice de leur future profession. Avant la fin du dix-huitième siècle, plusieurs Realschulen, organisées sur le modèle de celle de Berlin, avaient été fondées en Prusse, en Saxe, en Bavière et dans plusieurs autres Etats allemands. En Autriche, ce fut une ordonnance de 1799, rendue par le chancelier Rottenhahn, qui institua la première Realschule ; « ces écoles, disait l'ordonnance, seront les lycées de la bourgeoisie, qui n'a pas besoin des langues savantes ni des hautes études ».

Le mouvement en faveur des Realschulen et des Bürgerschulen ne cesse de s'accentuer à mesure qu'on se rapproche de l'époque contemporaine. Un de ceux qui contribuèrent le plus à gagner des adhérents à la cause du nouvel enseignement fut Spilleke, devenu en 1820 directeur de la Realschule de Berlin. Bientôt, au lieu de calquer tous les établissements « réaux » sur un modèle unique, on en eut de degrés différents, appropriés aux besoins divers des élèves, depuis la simple Burgerschule (école primaire supérieure) jusqu'à la Realschule de premier ordre avec latin, en passant par la Realschule de deuxième ordre et la Realschule de premier ordre sans latin. La rivalité ne pouvait manquer d'éclater entre la Realschule et le gymnase ; elle devint de plus en plus vive à mesure que la Realschule gagna du terrain et perfectionna son enseignement. Jusqu'alors les gymnases avaient été seuls en possession de faire admettre leurs élèves comme étudiants réguliers dans les universités ; les partisans des Realschulen réclamèrent pour celles-ci le même droit, qui leur fut d'abord obstinément refusé : après bien des années de lutte, toutefois, les Realschulen de premier rang obtinrent que leurs élèves munis du certificat de maturité seraient admis à suivre dans les universités les cours de mathématiques, de sciences naturelles et de langues modernes. Mais ce premier succès ne suffit plus aux Realschulen : elles demandent à être placées sur un pied d'égalité complète avec les gymnases, en ce qui concerne la valeur du certificat de maturité délivré par elles.

La réorganisation des établissements d'enseignement secondaire opérée en Prusse au printemps de 1882 a amené quelques changements dans les dénominations assignées aux diverses catégories d'établissements qui donnent l'enseignement dit « réal ». Voici la nomenclature adoptée alors par l'administration prussienne :

Real-Gymnasien (gymnases réaux) ; ce sont les établissements appelés jusque-là Realschulen de premier ordre avec latin ;

Cber-Realschulen (Realschulen supérieures), précédemment appelées Realschulen de premier ordre sans latin, ou bien encore höhere Gewerbeschulen ;

Real-Progymnasien (progymnases réaux). précédemment appelés vollberechtigte höhere Bürgerschulen (avec latin) ;

Realschulen proprement dites ; ce nom est désormais réservé au établissements désignés autrefois par l'appellatiom de Realschulen de deuxième ordre (sans latin).

Le cours d'études est de neuf années dans les Real Gymnasien et les Ober-Realschulen ; il est de six années dans les Real-Progymnasien et les Realschulen.

On compte en Allemagne environ 200 Realschulen du degré supérieur, et plus de 600 du degré inférieur.

En Autriche-Hongrie, il en existe environ 160 de tout degré. La Suisse allemande, les Pays -Bas, la Russie ont aussi des Realschulen organisées sur le modèle de celles d'Allemagne.