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Rayneri

Jean-Antoine Rayneri a été l'un des représentants principaux de la pédagogie catholique en Italie au dix-neuvième siècle. Né en 1810 à Carmagnola, en Piémont, de parents peu fortunés, il se fit prêtre, comme beaucoup de jeunes gens pauvres et studieux, afin de pouvoir se livrer à son goût pour l'étude. A l'Age de vingt-deux ans il fut nommé professeur de philosophie au collège de sa ville natale. Quinze ans plus tard, à l'époque où le gouvernement piémontais s'occupait de la création des salles d'asile et des écoles normales, il se signala à l'attention par des « cours de méthode » donnés aux instituteurs à Gênes et à Saluces ; il fut alors appelé à l'université de Turin pour y occuper la chaire de philosophie et de pédagogie. Il fut l'un des fondateurs et des membres les plus actifs de la Société piémontaise d'instruction et d'éducation, et prit part, en cette qualité et connue membre du Conseil supérieur de l'instruction publique, à tout ce qui se fit durant vingt ans en Piémont pour le développement de l'enseignement à tous ses degrés. Il est mort à Turin le 4 juin 1867. Parmi ses ouvrages, les deux plus importants sont les Primi principii di metodica, publiés pour la première fois en 1850 (1 vol. in-18) et qui ont eu de nombreuses éditions ; et un traité de pédagogie en cinq livres (Della pedagogica libri cinque, Turin, 1859, 1 vol. in-8°), qu'un historien de la pédagogie italienne, M. Allievo, appelle « une hardie et splendide tentative, la première qu'on ait faite en Italie pour imprimer à la pédagogie le caractère véritable et la forme rigoureuse d'une science ». On se tromperait toutefois si l'on s'attendait à trouver dans l'oeuvre de Rayneri l'esprit scientifique ; il suffira, pour édifier le lecteur à ce sujet, de citer l'éloge qu'adressait en 1859 à l'auteur de la Pedagogica l'archevêque de Gênes : « Je vous félicite d'abord, lui écrivait-il, d'avoir donné à la religion, ou plutôt à la révélation, la place qu'elle mérite dans toute théorie, comme dans toute pratique en fait d'éducation. C'est un mérite d'agir ainsi, parce qu'il faut presque du courage pour se prononcer ouvertement à cet égard, en face de certains hommes au milieu desquels nous vivons. La tendance à tout séculariser nous envahit de jour en jour, et il sera un jour glorieux pour vous d'avoir su y résister dans cette matière de si haute importance, et de n'avoir sacrifié ni à la mode ni aux préjugés du moment. » Nous citerons encore de Rayneri des Leçons de nomenclature geométrique (Lezioni di nomenclatura geometrica, deux parties, 1852 et 1858), et une traduction des Premières notions de religion du P. Girard, précédée d'un discours sur l'enseignement de la religion (1856) ; ce discours a été réimprimé à part sous le titre de Saggio di catechetica.