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Raymond

 Georges-Marie Raymond, né à Chambéry, en 1769, fut d'abord employé dans l'administration du cadastre ; lorsque la Savoie se fut donnée à la République française, il devint secrétaire de l'administration du département du Mont-Blanc.

Comme son goût le portait vers l'étude, il renonça à ses fonctions administratives en 1796 pour occuper la chaire de professeur d'histoire et de géographie à l'école centrale établie à Chambéry ; en 1800, il fut chargé aussi de l'enseignement des mathématiques. L'école centrale ayant été remplacée en 1803 par un collège, il en fut nommé directeur (le collège fut érigé en lycée par un décret du 29 août 1813). En 1814, la Savoie lit retour aux Etats sardes, et le lycée de Chambéry, redevenu collège, fut rendu aux jésuites ; Raymond continua d'y professer jusqu'à sa mort, arrivée en 1839, avec le titre de préfet honoraire. Il a laissé d'assez nombreux ouvrages. Parmi ceux qui se rapportent plus spécialement à l'éducation, nous citerons : Essai sur l'émulation (Genève, an X, 1802), écrit destiné au concours ouvert en l'an VIII par l'Institut, et qui reçut une mention honorable ; Métaphysique des éludes, ou Recherches sur l'état actuel des méthodes dans la culture des lettres et des sciences, et sur leur influence relativement à la solidité de l'érudition, Paris, 1804, 1 vol.in-8° ; Plan d'un cours de logique ou essai d'un choix de matières proposées pour un traité élémentaire de l'art du raisonnement, Paris, 1811, brochure in-8° ; enfin Lettre sur l'établissement d'éducation d'Yverdun, fondé et dirigé par M. Pestalozzi, adressée à M. le C. D. B. C D. F., Paris, 1814, une brochure in-8° : c'est la reproduction de deux articles publiés en 1813 dans le Magasin encyclopédique de Millin, et rendant compte, de l'ouvrage de Jullien de Paris, Esprit de la méthode d'éducation de Pestalozzi. Dans cette Lettre, Raymond oppose l'une à l'autre les deux méthodes qui se partagent les éducateurs, suivant qu'ils admettent ou n'admettent pas le principe de « la dégénération originelle de l'homme ». Dans l'une de ces méthodes d'éducation, dit-il, « on pose le principe que l'homme est né bon, et l'on prend pour base de toute l'éducation ce qu'on appelle la liberté bien réglée ; on prend en tout la nature pour modèle. L'autre système d'éducation consiste à reconnaître dans l'homme le germe d'une corruption héréditaire ; à se tenir constamment en garde contre l'influence d'une nature dégénérée ; on se garde bien de lui montrer la nature comme guide ; on ne craint pas de troubler la joie de sa jeunesse en lui montrant la vie terrestre comme une partie presque nulle de son existence, en lui enseignant la seule route qui puisse le mener à cette félicité infinie et durable qui n'est promise qu'aux efforts persévérants de la vertu. » La première méthode est celle de Pestalozzi ; Raymond se fait le champion de la seconde.