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Quintilien

Marcus Fabius Quintilianus, de Calagurris, aujourd'hui Calahorra, ville de la Tarraconaise dans l'Espagne citérieure, naquit sous le règne de Claude vers l'an 42 après J.-C. Avocat fameux, rhéteur applaudi, c'est comme professeur surtout qu'il est resté célèbre. Appelé par Vespasien à occuper la première chaire publique d'éloquence créée à Rome aux frais de l'Etat, il devint le chef d'une école qui compta Pline le Jeune parmi ses disciples. Quand il prit sa retraite après vingt ans d'un enseignement consacré à la défense du bon goût, Domitien lui confia l'éducation des petits-fils de sa soeur Domitilla. Quintilien venait alors, sur les instances de son libraire Tryphon, de rédiger les trois premiers livres de son Traité de l'institution oratoire. Cet ouvrage, qui comprend douze livres et qui résume tous les préceptes de la rhétorique des anciens, fut achevé en deux années. Dès sa publication, il devint le code des maîtres et des élèves, et lorsqu'au moyen âge, en 1419, le Pogge eut retrouvé, dans l'abbaye de Saint-Call, un manuscrit de ce chef-d'oeuvre depuis longtemps perdu, l'enthousiasme des savants du quinzième siècle dépassa encore l'admiration des contemporains de Quintilien.

L''Institution oratoire n'est pas seulement le cours de rhétorique le plus complet que nous ait laissé l'antiquité : c'est en même temps un traité d'éducation, un véritable manuel de pédagogie.

Quintilien, qui veut former un avocat, commence par former un homme. L'orateur, tel qu'il le définit, étant « l'homme de bien habile dans l'art de la parole » (vir bonus, dicendi peritus), il cherche à développer, à diriger à la fois ses sentiments et ses pensées ; il ne renferme pas ses leçons dans le cercle étroit d'un enseignement technique destiné spécialement au barreau : mais il passe en revue les diverses branches de connaissances dont se compose une éducation libérale, et, prenant son élève au berceau, il l'accompagne chez le grammairien, chez le rhéteur, chez le maître de philosophie ; il le suit devant le tribunal, et ne le quitte qu'à l'heure de la retraite, après l'avoir soutenu jusqu'au bout des conseils de son expérience et avoir fait de lui un citoyen versé dans la connaissance des choses divines et humaines (cujus vita cum scientiâ divinarum rerum sit humanarumque conjuncta).

Quintilien, comme J.-J. Rousseau, croit « que notre éducation commence avec nous et que notre premier précepteur est notre nourrice ». Il veut donc que la vigilance des parents se montre dès le début par le choix même de la nourrice : qu'ils s'inquiètent de ses moeurs d'abord, de son langage ensuite. « C'est elle que l'enfant entendra avant tout autre, et les premières impressions sont les plus profondes (naturâ tenacissimi sumus corum, quas rudihus annis percepimus). » Ce qui est vrai des nourrices l'est à plus forte raison des domestiques qui entourent l'enfant, du précepteur qui l'accompagne. Léonidès, gouverneur d'Alexandre, avait fait contracter à ce prince en bas âge des défauts qu'il porta jusque sur le trône.

A quel âge doivent commencer les études? A sept ans, disent quelques philosophes. — Dès que l'esprit s'éveille, répond Quintilien. « Pourquoi dédaigner, si petit qu'il soit, le gain qu'on peut faire jusqu'à sept ans? » Non pas qu'il faille exiger alors de l'enfant de l'application et des efforts. Non. N'entravez pas par une discipline prématurée l'essor de ses facultés naissantes ; mais que l'étude soit un jeu pour lui ; qu'il apprenne à lire en riant ; que la leçon d'écriture soit une distraction ; que cette jeune nature s'épanouisse librement, mais non sans profit, au sein d'une famille indulgente.

Quand l'enfant, à sept ans, peut recevoir les leçons d'un maître, une question se présente : Faut-il préférer l'éducation privée ou l'éducation publique? — Les partisans de l’éducation privée croient les moeurs de l'écolier mieux préservées à l'abri du foyer paternel ; ils croient ses progrès plus assurés s'il a les soins d'un maître pour lui seul (magis vacabit unus uni). Quintilien examine la valeur de ces motifs. Si les moeurs se corrompent dans les écoles, ne se corrompent-elles pas aussi dans l'intérieur des familles?

Les pères ne sont-ils pas souvent les premiers artisans de la dépravation de leurs enfants? Par quelle tendresse maladroite n'énervent-ils pas ces caractères encore faibles? Quels exemples ne mettent-ils pas sous leurs yeux? Quelle compagnie ne leur donnent-ils pas? « Les malheureux! ils se trouvent vicieux avant de savoir ce que c'est que le vice! Gâtés dès l'enfance, ils ne prennent pas ces moeurs dans nos écoles, ils les y apportent. » Mgr Dupanloup ne dit pas autre chose dans son remarquable ouvrage sur [Education.

Quant à la surveillance assidue d'un maître, peut-elle jamais compenser les avantages de l'émulation? L'élève dans une école profite non seulement de ses efforts, mais des efforts de ses camarades. Les meilleures leçons qu'il reçoit lui viennent de ses condisciples. Là les plus forts guident et entraînent les plus faibles ; là s'exerce une surveillance réciproque de tous sur chacun et de chacun sur tous ; sans parler de ces amitiés qui se nouent au collège et de cet apprentissage de la vie qui vaut mieux que tous les préceptes et qu'on ne fait pas dans la famille. Quintilien, plus hardi que Rollin, se déclare ouvertement pour l'éducation publique.

Dès que l'enfant sait lire et écrire, il faut le conduire chez le maître de grammaire. Le chapitre qui traite de la grammaire est un des plus intéressants et des plus neufs de l'Institution oratoire. L'auteur y semble pressentir l'importance que les études grammaticales ont prise de notre temps. « Ne dédaignons pas, dit-il, comme trop petits les éléments de la grammaire. Non qu'il soit bien difficile de distinguer les consonnes des voyelles ou de diviser celles-ci en demi-voyelles et en muettes : mais parce que plus on pénètre dans le mystère de cette science, plus on y découvre de finesses, qui ne sont pas moins propres à aiguiser l'esprit des enfants qu'à exercer l'érudition et la science la plus profonde. » Il ne veut pas cependant qu'on donne aux enfants une grammaire trop savante, et, comme dit Fénelon, trop curieuse. Il blâme cette prétention des maîtres qui, pour faire briller leurs élèves par des connaissances fastueuses, négligent le nécessaire, les principes. La grammaire est l'ait de parler et d'écrire correctement (emendatè loquendi scribendique scientia) ; elle doit nous enseigner d'abord à éviter le barbarisme et le solécisme (primo barbarismi ac soloecismi foedilas absit) ; elle doit nous donner avant tout des préceptes simples et des exemples. « C'est peu de chose en apparence, mais ce sont des enfants qu'il s'agit d'instruire, » et il ne faut pas les effrayer par des distinctions trop subtiles, des termes généraux, des règles abstraites ou trop minutieuses. Il écrit cependant à l'adresse des plus instruits quelques pages originales et savantes qui montrent l'intérêt de ces études dédaignées des esprits frivoles. Il définit l'usage dans les langues, indique les services de l'étymologie, et fait sur les accents (tenores) des remarques pleines d'une sagacité pénétrante et qu'ont appréciées les philologues de nos jours. Il se rencontre avec Vaugelas pour dire que l'usage qui, suivant Horace, est le souverain arbitre des langues, n'est pas l'usage du plus grand nombre (par quel heureux hasard, en effet, ce qui est bien plairait-il à la majorité? Unde enim tantum boni ut pluribus quae recta sunt placeant?), c'est l'usage adopté par la saine partie des gens éclairés (consensus eruditorum). « Il est compose, dit Vaugelas, non pas de la pluralité, mais de l'élite des voix. »

L'enseignement grammatical, selon Quintilien, se divise en deux parties : 1° la partie méthodique, qui enseigne la langue par la grammaire ; 2° la partie historique, qui enseigne la grammaire par la langue, c'est-à-dire par la lecture et l'explication des poètes (poetarum enarratio).

De ces deux parties, la seconde est la plus féconde, la plus propre à exciter l'esprit et à le faire réfléchir : et c'est celle que recommande aujourd'hui M. Bréal, après Herder et Quintilien.

En quittant le grammairien, l'écolier passe chez le rhéteur. Ici commence l'étude la plus difficile et la plus sérieuse, celle qui doit former l'homme et l'avocat : l'étude de la composition et du style. « Si le style exige du travail, il rend du moins de grands services (ut laboris, sic utilitatis etiam longé plurimum offert stylus). C'est, comme le dit Ciceron, le meilleur maître d'éloquence. » Aussi, sur les douze livres de l'Institution oratoire, Quintilien en consacre-t-il dix à l'exposition des préceptes de la rhétorique. Après une revue rapide des auteurs qui ont avant lui traité de cet art, il étudie successivement les différentes parties du discours, l'exorde, la narration, la confirmation, la péroraison. Rien de plus varié et de plus complet que le livre qu'il consacre à l'élocution. Mais, en guide intelligent, il ne prétend pas enchaîner son élève par les règles qu'il lui explique, et ne croit pas, en les lui donnant, livrer tous les secrets de l'art. Il respecte l'initiative du jeune homme et veut plutôt provoquer son élan que le réprimer. « Quoi de plus misérable que de s'assujettir aux règles, dit-il, comme un enfant qui copie, sous les yeux de son maître, un modèle d'écriture, ou comme ces gens qui, suivant le proverbe grec, gardent religieusement le vêtement que leur mère leur a donné ! (quid illâ miserius lege velut praeformatas infantibus litteras persequentium?) » Il faut que l'élève ose, et s'abandonne, en écrivant, à son imagination et a son coeur. Il s'égarera plus d'une fois sans doute et dépassera les bornes prescrites : mais le professeur est là pour redresser ses écarts et pour corriger ses fautes.

C'est un art difficile, il est vrai, que celui de corriger un débutant sans lui déplaire et de lui montrer ses fautes sans humilier son amour-propre et sans refroidir son zèle. Quintilien indique donc avec une expérience consommée quel mélange de fermeté et d'indulgence réclame cette tâche délicate de la correction et de la critique. « La correction, dit-il, doit être proportionnée aux forces de chacun, j'avais coutume de dire aux enfants, lorsque leurs compositions péchaient par trop de hardiesse ou d'exubérance : Pour aujourd'hui c'est bien, mais un jour viendra où je ne permettrai plus ces libertés. » C'est qu'il ne faut pas courber trop tôt sous le joug d'une sévérité excessive ces intelligences promptes à s'abattre. « Le maître imitera le médecin qui adoucit par la légèreté de sa main ce que les opérations ont naturellement de douloureux : il louera tel endroit, il laissera passer tel autre, il fera des changements en expliquant pourquoi ; il embellira en mettant du sien (illuminare interponendo aliquid sui). Il imitera aussi les cultivateurs qui se gardent bien de porter la faux sur de jeunes branches, parce qu'elles semblent redouter le fer et ne pouvoir encore souffrir de blessures. » Quintilien n'a pas de comparaisons trop aimables pour peindre la susceptibilité de ces jeunes natures, la grâce timide de ces esprits qui commencent à s'ouvrir et que le maître doit ménager. Il redoute pour eux un maître trop sec et trop dur, un maître aride (magister aridus). Il faut que la bienveillance de la critique en émousse discrètement la pointe ; il faut que l'éloge décide et hâte le progrès.

Mais un soin qui ne le préoccupe pas moins que celui de la correction et du style, c'est le choix des lectures que doit faire le jeune homme. La lecture est la source la plus féconde de nos idées, et il importe de savoir ce qu'il faut lire et comment il faut lire. « Je veux que pendant longtemps, dit Quintilien, on ne lise que les meilleurs auteurs, ceux qu'on peut aimer avec pleine confiance ; mais qu'on les lise avec soin et qu'on en transcrive des extraits (diù non nisi optimus quisque et qui credentem sibi minime fallat legendus est). » Il ne suffit pas toutefois d'étudier attentivement les diverses parties d'un ouvrage et d'en distinguer les détails : il faut considérer l'ensemble, et, après avoir lu le livre, le reprendre dans son entier pour en mieux saisir l'art et les proportions (perlectus liber utique ex integro resumendus). C'est un tort de ne montrer aux écoliers que des extraits, des fragments, des morceaux d'auteurs. Chaque partie ne vaut que par son rapport avec le tout : et Bossuet ne se contentait pas de faire lire nu dauphin un chapitre de César ou un chant de l'Enéide ; mais il s'efforçait de lui faire embrasser le plan du livre dans son harmonie et son unité.

Quintilien dresse la liste des auteurs que le jeune homme peut lire avec fruit, et compose sa bibliothèque. Il y met en compagnie les orateurs, les historiens, les philosophes et les poètes ; mais il faut remarquer avec quelle réserve il recommande de lire ces derniers : « Tout n'est pas également louable dans leurs oeuvres, dit-il ; car les Grecs sont souvent licencieux, et il y a des endroits d'Horace que je ne voudrais pas expliquer (Graeci multa licenter et Horatium in quibusdam nolim interpretari) ». Quintilien se prononce donc pour ce que nous appelons aujourd'hui des éditions expurgées à l'usage de la jeunesse. Il veut avant tout préserver l'innocence de cet âge et garder intacte une pudeur que l'éducation doit protéger et que la vie flétrira trop tôt.

En littérature, Quintilien est un classique. Il est en lutte ouverte avec les rhéteurs de l'école de Sénèque, qui cherchaient les pensées brillantes, les traits ingénieux, tout ce qui frappe et éblouit. Il demande au contraire à son élève le jugement, le goût, le bon sens. Il veut qu'il s'attache à suivre les meilleurs modèles et qu'il cherche avant tout, en écrivant, le naturel et la vérité.

En philosophie, il n'est d'aucune école et ne jure sur la parole d'aucun maître. Il a plutôt une certaine antipathie pour les philosophes en général et pour l'arrogante sagesse dont ils faisaient profession de son temps. Cependant il veut que le jeune homme aille étudier dans les écoles la science de la vertu dont ne peut se passer l'orateur (id quod est oratori necessarium. evolvendis penitùs auctoribus qui de virtute praecipiunt). La morale est le véritable fondement de l'éloquence ; tout discours digne de ce nom s'appuie nécessairement sur elle : « Quant à cette loquacité dépourvue de connaissances philosophiques (ignara quidem hujusce doctrinae loquacitas), elle est condamnée à marcher sans guide ou à s'égarer ». Que le futur orateur le sache ! La vertu n'est pas un don de la nature : bien qu'elle lui doive quelques-uns de ses mouvements (impetus), elle a besoin d'être perfectionnée par la science, et il n'y a pas d'éducation complète sans la philosophie.

Mais si l'on ne peut être vraiment vertueux sans la philosophie, il est également indigne d'un honnête homme, d'un esprit cultivé, d'ignorer les sciences. Quintilien veut que les écoliers apprennent la géométrie : « Cette étude donne de l'activité à l'intelligence, dit-il ; elle l'aiguise et rend ainsi la conception plus prompte (agitari namque animos atque acui ingenia et celeritatem percipiendi venire inde) ». Qu'aurait dit Quintilien s'il avait pu prévoir le développement que les sciences devaient prendre de nos jours et les merveilleuses conséquences qu'en devait recueillir l'esprit humain?

Suivant lui, la musique doit avoir aussi sa place dans une éducation libérale. Chez les Grecs elle faisait partie de l'éducation de la jeunesse ; et de nos jours M. de Laprade déclare « qu'à peu d'exceptions près tout homme peut et doit savoir chanter. L'homme est de sa nature un animal chanteur. La parole lui a été donnée pour se parfaire en une musique. La musique adoucit et élève l'âme. Elle éveille, elle développe en nous les sentiments doux et généreux. Quintilien proscrit seulement « cette musique efféminée qui ne fait entendre sur les théâtres que des sons lascifs et languissants », et qui ne va qu'à flatter les sens, à corrompre et à amollir les coeurs (musice, in scenis effeminata et impudicis modis fracta).

L'Institution oratoire contient donc en quelque sorte le programme d'un cours complet d'enseigne ment. Mais ce qui fait le prix surtout de cet ouvrage, au point de vue de la pédagogie, ce sont ces aperçus variés sur la nature et le caractère des enfants, sur le rôle et les devoirs du professeur, sur les détails de l'instruction et de la discipline, donnés par un homme supérieur, sans système et sans pédantisme. Quintilien s'inquiète de la tenue des élèves et de leurs rap ports entre eux dans l'école. » Je n'aime pas, dit-il, que les petits soient assis pêle-mêle avec les grands (pueros adolescentibus sedere permixtos non placet mihi.) ; l'âge faible doit être séparé de l'âge adulte (infirmitas a robustioribus separanda est). Il s'in quiète des heures de récréation et des jeux, dont il comprend l'importance ; il dit presque, comme Montaigne, que « les jeux des enfants ne sont pas jeux, et les faut juger en eux comme leurs plus sérieuses actions ». Il écrit sur les punitions un chapitre plein de sagesse, où il blâme avec éloquence l'usage du fouet et des punitions corporelles. « Je condamne absolument l'usage du fouet, s'écrie-t-il. D'abord c'est un châtiment honteux et servile. Ensuite l'écolier que les réprimandes ne corrigent pas s'endurcira bientôt aux coups comme les plus vils esclaves. » Le maître ne doit pas avoir besoin de recourir à de tels moyens pour assurer son autorité. C'est par l'ascendant de son caractère qu'il aura surtout de l'empire sur ses élèves. Quintilien trace à ce propos un beau portrait du maître tel qu'il le conçoit : « Qu'il prenne avant tout à l'égard de ses élèves les sentiments d'un père (sumat ante omnia parentis erga discipulos animum) ; qu'il se regarde comment tenant la place de ceux qui lui ont confié leurs enfants ; qu'il ne soutire aucun vice en lui ni dans autrui ; que son austérité n'ait rien de triste, sa douceur rien de relâché : qu'il parle souvent de ce qui est droit et convenable ; car plus il donnera de conseils, moins il donnera de punitions. Simple dans son enseignement, laborieux, exact sans excès, il répondra volontiers aux questions et ira même au devant de ceux qui ne lui en font pas. » Mais si Quintilien exige tant du maître, il demande en retour à l'élève affection et reconnaissance : « Qu'il aime ceux qui l'instruisent non moins que la science elle-même : qu'il les regarde comme des pères dont il tient non la vie du corps, mais celle de l'esprit (parentes esse non quidem corporum sed mentium credat) ». Faut-il s'étonner après cela que Rollin ait proposé Quintilien comme un modèle même à des parents chrétiens, et qu'il ait emprunté à l'Institution oratoire une bonne part des préceptes de son Traité des Etudes ?

Théodore Froment