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Projections lumineuses

 On entend par projection lumineuse la production sur un écran des images réelles que donnent, dans certaines conditions, les lentilles employées en optique. Par exemple, un objet lumineux ou convenablement éclairé étant mis en présence d'une lentille biconvexe, on peut obtenir une image réelle de cet objet, laquelle sera d'autant plus visible que le lieu où elle se produit sera plus obscur. Cette image sera d'ailleurs plus grande ou plus petite que l'objet, ou lui sera égale, suivant les positions relatives de celui-ci et de la lentille. Un appareil bien connu, la lanterne magique, est fondé sur ces principes.

On a utilisé, au grand profit de l'enseignement par l'aspect, les projections lumineuses. Dans les cours des facultés, les conférences publiques, les écoles normales, on a pu montrer à un nombreux auditoire, avec des dimensions amplifiées, et avec la plus grande netteté, soit des êtres microscopiques, soit des dessins ou photographies, soit même des détails d'expériences se rapportant aux sciences physiques et naturelles.

La commission des sciences physiques et naturelles, instituée au ministère de l'instruction publique, a adopté un appareil de projection, du prix de 100 francs, à l'usage des écoles et des cours d'adultes, et elle a dressé un catalogue des sujets d'expériences qu'elle a considérés comme les plus utiles au point de vue de l'enseignement. L'appareil s'éclaire au pétrole au moyen d'une lampe à trois mèches dite américaine, et il est disposé de manière qu'on peut y installer aussi une lampe Drummond, c'est-à-dire faire usage de la lumière oxhydrique.

En 1895, le ministère de l'instruction publique mit à la disposition des sociétés d'instruction populaire « les appareils de projections lumineuses et les collections de vues photographiques pouvant servir à l'enseignement dans les cours d'adultes et les conférences populaires ». Des collections de vues dont il avait été fait don au ministère par deux Sociétés d'enseignement furent déposées en 1896 au Musée pédagogique, et la Société nationale des conférences populaires se chargea ensuite d'assurer à ses frais l'expédition des vues, leur entretien et la correspondance ; ces vues commencèrent alors à circuler par toute la France avec franchise postale, à l'aller et au retour, pour les recteurs, les inspecteurs d'académie, les inspecteurs primaires, les instituteurs publics et les institutrices publiques. Ce service des vues, organisé au Musée pédagogique, a pris un rapide développement : en 1908-1909, le chiffre des envois s'est élevé à 37 340. — Voir Musées pédagogiques, pages 1370 et 1371.