bannière

p

Pillans

 Le professeur James Pillans, qui enseigna les humanités à l'université d'Edimbourg pendant près d'un demi-siècle, et mourut en 1864, à un âge très avancé, a été l'un des plus distingués parmi les éducateurs écossais. Déjà en 1816, ses succès comme directeur de la High School d'Edimbourg l'avaient signalé, en France, à l'attention de la Société pour l'enseignement élémentaire, qui l'admit au nombre de ses associés étrangers sur le rapport de J.-B. Say. « La haute école à Edimbourg ;, disait le rapporteur, est un collège où se rendent environ sept cents jeunes gens divisés en cinq classes, et auxquels on enseigne, le latin, le grec et la géographie ancienne et moderne. M. Pillans, frappé, comme l'ont été tous les gens réfléchis dans les trois royaumes, des succès obtenus par la méthode lancastèrienne, crut pouvoir l'appliquer à son collège, et il a complètement réussi. Il n'est pas un seul de ces jeunes gens qui maintenant ne fasse des progrès rapides dans les langues et la géographie anciennes ; tandis qu'auparavant il n'y en avait qu'un petit nombre, doués de plus de dispositions que les autres, qui retirassent quelque avantage de cette institution. Tous les élèves qui en sortent maintenant sont en état de faire leurs cours d'humanités à l'université. » Herbert Spencer a emprunté à Pillans une citation qui forme la conclusion de son étude sur l'Education intellectuelle : « A tous ceux, dit-il, qui mettraient en doute la possibilité d'appliquer le système que nous recommandons, nous répondrons que non seulement il est indiqué en théorie, mais qu'il a aussi la recommandation de l'expérience. Aux jugements prononcés par les maîtres habiles qui, depuis le temps de Pestalozzi, ont rendu témoignage sur ce point, on peut ajouter celui du professeur Pillans, qui a dit : « Quand on enseigne les enfants comme on doit le faire, ils ne sont pas moins heureux pendant les heures de classe que pendant les heures de jeu ; rarement ils trouvent moins de plaisir, et souvent ils en trouvent davantage, dans l'exercice bien dirigé de l'activité intellectuelle que dans celui de leur activité physique. » Le9 opuscules de Pillans ont été réunis en un volume publié en 1856 à Londres, chez Longman, sous le titre de Contributions of the cause of éducation, et dédié à Lord John Russell. Le volume est divisé en deux parties, dont la première contient « ce qui est relatif à l'éducation du grand nombre » (what per tains to the éducation of the MANY), et le second « ce qui est relatif à l'éducation du petit nombre » (what per tains to the éducation of the FEW). Dans la première partie on trouve entre autres deux lettres sur l'éducation, traitant, l'une, des principes de l'enseignement élémentaire (1827), l'autre des causes qui rendent la discipline imparfaite et des remèdes à y apporter (1828) ; et deux articles publiés dans l'Edinburgh Review, sur l'éducation nationale en Angleterre et en France (1833) et sur les écoles normales d'instituteurs (1834). Dans la seconde partie, on distingue surtout trois conférences sur les matières d'enseignement et les méthodes de l'éducation classique, faites en 1835, et un exposé du système de discipline et d'enseignement que Pillans avait introduit dans la High School d'Edimbourg (écrit en 1823).