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Pères de famille (association de)

Sur les origines de cette institution, voir l'article Famille. Nous y ajouterons ici, à titre de complément historique, une double mention.

L'une relative aux associations de parents d'élèves de lycées. La première a été fondée au lycée Carnot à Paris en 1904.

L'objet de l'Association des parents d'élèves du lycée Carnot est défini comme suit par l'article 2 de ses statuts : « L'Association a pour but de permettre aux parents des élèves du lycée Camot : 1° de discuter en commun tout ce qui pourra concerner l'intérêt des enfants ; 2° de formuler des voeux à ce sujet, et 3° d'en poursuivre la réalisation ».

Le règlement intérieur ajoute :

« Son intention est de chercher, d'accord avec l'administration, les meilleures mesures à prendre dans l'intérêt général des enfants, de lui signaler les imperfections qui auraient pu échapper à sa vigilance, notamment au point de vue de l'hygiène et de la santé morale des élèves, de servir d'intermédiaire entre elle et les parents. En un mot, elle se présente en collaborateur de l'administration dans l'oeuvre de perfectionnement et de progrès que l'Université tout entière cherche à réaliser.

« Se rendant compte des conditions nécessaires d'un enseignement en commun, elle se gardera de porter atteinte à la bonne marche des études, à la discipline générale du lycée, au respect et à la soumission que les élèves doivent à ceux qui assument la lourde tâche de les instruire. »

Il a été fondé des associations analogues dans plusieurs lycées de province, notamment à Marseille et à Lyon. Et l'on prépare en ce moment même une Union de ces associations.

Notre seconde addition se rapporte aux associations de pères de famille auprès des écoles primaires. A la suite d'une grande réunion tenue à Paris, à l'hôtel des Sociétés savantes, le 26 mai 1910, deux tendances se sont nettement accusées quant à la manière même de concevoir ces associations.

D'une part, la conception purement confessionnelle, représentée par des associations exclusivement composées de parents catholiques et ayant généralement pour président, toujours pour directeur, le ministre du culte, prenant par conséquent vis-à-vis de l'école neutre une altitude sinon d'hostilité déclarée, du moins de surveillance inquiète et défiante, prétendant à exercer directement sur les maîtres, sur les règlements sur les programmes, sur la vie de l'école tout entière, une sorte de contrôle légal inspiré, dirigé par l'Eglise.

D'autre part, la conception que soutient M. Garnaud et son groupe, et qui consiste dans une association composée exclusivement de pères de famille avant leurs enfants à l'école publique, sans distinction d'opinion politique ou religieuse, ces pères de famille réclamant le droit ou plutôt reconnaissant le devoir de s'intéresser personnellement à l'instruction et à l'éducation de leurs enfants, voulant en conséquence pouvoir en conférer librement avec les maîtres et les autorités, émettre des voeux, communiquer des observations, provoquer des réformes, et encore, quand on remaniera nos lois scolaires, obtenir une part de représentation dans les différents conseils de l'école depuis les commissions locales jusqu'au Conseil supérieur.

C'est sur les bases de ce dernier projet que s'est constitué un comité d'études comprenant des représentants des diverses opinions et tendant à établir une organisation parfaitement respectueuse de notre régime scolaire actuel, mais ouverte à l'influence légitime des familles.