p

 Le comte Joseph Pelet (de la Lozère) était fils de l'ancien conventionnel Jean Pelet (de la Lozère), fait comte de l'empire par Napoléon et créé pair de France en 1819. Né en 1785 à Saint-Jean-du-Gard, Joseph Pelet fut d'abord préfet de l'empire, puis administrateur général des forêts de la couronne. Sous la Restauration, il fut préfet du Loir-et-Cher de 1819 à 1823. Destitué, il réussit à entrer à la Chambre en 1827 comme député de la Lozère. Il garda son siège sous Louis-Philippe, et devint l'un des principaux orateurs du centre gauche, dont Thiers était le chef. En 1836, Thiers étant devenu président du Conseil, Pelet (de la Lozère) reçut le portefeuille de l'instruction publique (22 février) : il succédait à Guizot.

Pendant les six mois que dura son ministère, le comte Pelet eut à s'occuper de deux importantes questions que la loi du 28 juin 1833 n'avait pas réglées : celle des salles d'asile et celle des écoles de filles.

La circulaire du 6 avril 1836, relative aux salles d'asile, classa ces établissements au nombre des écoles relevant du ministère de l'instruction publique, et les soumit à l'autorité des comités locaux et d'arrondissement. Une décision du 1^er juillet institua une commission qui fut chargée d'exercer, sons l'autorité du ministre, toutes les attributions scolaires en ce qui concerne les salles d'asile. Lorsque Guizot fut revenu au pouvoir, cette commission ne fut pas maintenue ; mais les principes posés dans la circulaire du 6 avril 1836 servirent de base à l'ordonnance du 22 décembre 1837, qui régla définitivement l'organisation des salles d'asile.

Quant aux écoles de filles, le comte Pelet eut l'honneur d'attacher son nom à l'ordonnance du 23 juin 1836, qui répara l'omission fâcheuse dont s'étaient rendus coupables les auteurs de la loi de 1833. Nous avons donné in-extenso (p. 621) le texte de cette ordonnance célèbre. Un arrêté du 28 juin 1836, relatif aux examens du brevet pour les institutrices, compléta la réglementation de l'enseignement primaire des filles.

A la fin d'août 1836, le ministère Thiers donna sa démission à l'occasion des affaires d'Espagne ; le 6 septembre, il était remplacé par un cabinet présidé par Molé, et dans lequel Guizot reprenait le portefeuille de l'instruction publique.

L'année suivante, Pelet (de la Lozère) fut nomme pair de France. Il fit partie, comme ministre des finances, du second cabinet Thiers (1^er mars-29 octobre 1840). En 1848, il rentra dans la vie privée. Il est mort à Villers-Cotterets, le 6 février 1871.