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Pastoret (Mme de)

Adélaïde Piscatory, épouse de Claude-Emmanuel Pastoret (voir l'article précédent), née en 1766, morte à Paris en 1843, fut la promotrice du grand mouvement qui se fit à Paris en faveur de la création des salles d'asile au commencement du dix-neuvième siècle. Dès l'année 1801, elle entreprit de fonder un établissement où seraient recueillis et élevés les petits enfants que les parents pauvres, éloignés de la maison par leurs travaux journaliers, laissaient seuls, exposés à mille dangers. Elle choisit une soeur de charité à laquelle elle adjoignit une mère de famille qui nourrissait encore, les installa rue de Miromesnil, dans deux grandes pièces bien chauffées, contenant chacune six berceaux, et les pourvut de linge, de sucre, etc. C'était en réalité plutôt une crèche qu'une salle d'asile. Les douze berceaux furent bientôt occupés, et non seulement on y reçut les enfants à la mamelle, mais quelques-unes des mères venaient une ou deux fois le jour pour allaiter leurs enfants et les reprenaient le soir, une fois leur besogne terminée. Les soins assidus qu'exigeaient ces douze enfants épuisèrent rapidement les forces des deux femmes chargées du service, et, après avoir donné les preuves d'un grand dévouement, elles durent, au grand regret de Mme Pastoret, renoncer à une tâche trop pénible pour elles. Toutefois la bienfaitrice fit élever jusqu'au dernier les enfants qu'elle avait réunis. Après divers essais encore infructueux, elle organisa plus tard (1826) un comité de dames présidé par l'abbé Desgenette, curé des Missions et chargé de fonder des écoles poulies petits enfants. Ce comité, dont Mme Jules Mallet était la trésorière, ayant fait appel à la bienveillance administrative et à la générosité publique, reçut bientôt des dons importants, qui, joints à une subvention de 3000 francs accordée par le conseil général des hospices, permirent d'installer et d'entretenir quatre-vingts enfants de deux à six ans dans un local dépendant de l'Hospice des ménages. L'organisation encore bien défectueuse de cet établissement fut modifiée et améliorée par les soins de M, Cochin et de Mme Millet, qui avaient sérieusement étudié le système anglais des Infant schools et en firent une application heureuse dans les maisons qu'ils fondèrent l'année suivante. Mme de Pastoret fut nommée présidente honoraire de la commission supérieure des salles d'asile de Fiance, et subvint jusqu'à sa mort à l'entretien d'une école de filles qu'elle avait créée à ses frais rue de Ponthieu. — Voir Crèches ; Maternelles (Ecoles) ; Mallet (Mme Jules) ; Cochin ; Millet (Mme).

Simon Maire