bannière

p

Pasquier (Etienne)

 Etienne Pasquier (1529-1615), le célèbre auteur des Recherches de la France, a consacré le IX8 livre de son important ouvrage à l'histoire de l'université de Paris. Au chapitre XVII de ce IXe livre, on trouve quelques indications intéressantes sur les divers noms donnés au moyen âge et de son temps, dans les collèges, aux maîtres et aux écoliers, avec des renseignements étymologiques. « Les Colleges s'enflans d'escoliers, dit Pasquier, on fut contraint d'y faire des Classes (mot dont Quintilian usa au premier liure de ses Institutions Oratoires, au fait des jeunes escoliers) et y avoir diuers Précepteurs pour enseigner les enfans selon le plus ou le moins de leurs capacitez : ceux-ci furent appelez Regens d'un mot emprunté du Concile general tenu dans Rome en l'Eglise de Saint Jean de Latran sous le pape Alexandre troisième. Depuis cet ordre ainsi étably, parce que les Regens denoient estre passez Maistres ès Arts, celuy auquel le fondateur du College avoit donné le nom de Maistre, pour avoir l'oeil dessus tous les escoliers boursiers, fut tantost appelé Magister Paedagogus, tantost Principalis Paedagogus. » (Ici Pasquier cite plusieurs passages latins d'un règlement du cardinal d'Estouteville.) « De tous lesquels passages, continue-t-il, vous apprenez que les Souverains des Colleges estoient appelez Magistri Paedagogi, aut Principales Paedagogi, et ceux qui sous eux enseignoient les enfans aux Classes, tantost Regentes tantost Submonitores. Et comme le tems seul donne la vogue aux paroles, aussi est seulement demeuré le mot de Regent, et au principal gouverneur celui de Principal seulement Et ainsi que les affaires des Colleges vont, il y a trois sortes de maistres : le surintendant de tous les autres que nous appelions Principal, les Regens qui enseignent aux Classes, et les autres qui sans faire lectures publiques tiennent chambres à louage du Principal, que l'on nomme Pedagogues parce qu'ils ont la charge et gouvernement sur quelques enfans de maison. De ces escolliers nous appelions pensionnaires ceux qui sont à la pension du Principal, et cameristes les autres qui sont nourris par leurs Pedagogues. Outre ceux-là il y a encore des escolliers qui demeurent en ville hors les Colleges, qui vont ouïr les leçons d'uns et autres Regens selon que l'opinion leur en prend, ou aux maîstres qui les gouvernent. Les jeunes appelez Martinets, par nous, et les autres du nom de Galoches. »