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Paccori

Ambroise Paccori, né à Céaucé (Mayenne) vers 1650, fut principal du collège de Céaucé, puis du collège de Meung près d'Orléans ; il est mort à Paris en 1730. Il a laissé plusieurs ouvrages de piété, de morale et d'éducation, dont les principaux sont: Avis salutaire à une mère chrétienne pour se sanctifier dans l'éducation de ses enfants, Orléans, 1689, réimprimé plusieurs fois ; Règles pour vivre chrétiennement dans rengagement du mariage et dans la conduite d'une famille, nouvelle édition, Paris, 1741 ; Règles chrétiennes pour faire saintement toutes ses actions, dressées en faveur des enfants qui se font instruire dans les écoles chrétiennes, 2e édition, Orléans, 1701. L'extrait suivant de la table des matières de ce dernier ouvrage donnera une idée de la façon singulière dont un principal de collège pouvait concevoir un traité d'éducation au commencement du dix-huitième siècle : « Du réveil et du lever. 1° Ce qu'il faut faire le malin à son réveil ; 2° Ce qu'il faut faire en s'habillant ; où l'on parle des nudités du corps, et l'on montre combien c'est une grande indécence, de laisser voir nu aux autres quelque endroit de son corps que l'on doit couvrir ; 3° Qu'on doit éviter avec la même horreur de se voir contre l'honnêteté ; combien cela est dangereux et criminel devant Dieu ; 4° Que Dieu ne nous a donné les habits que pour couvrir notre nudité, qui est honteuse depuis le péché ; en quel esprit il en faut user. — De l'école et de ce qu'il y faut faire. 1° En quel esprit il faut aller à l'école ; comment il faut considérer son maître ou sa maîtresse ; 2° Dans quelles dispositions les pauvres y doivent prendre leur déjeuner ; 3° Que les enfants riches doivent donner le superflu de leur déjeuner aux pauvres, et en quel esprit ils doivent faire cette action ; 4° Charité et union des enfants de l'école. — De la manière de se conduire envers les maîtres ou maîtresses d'école, envers les enfants de l'école et les autres personnes du dehors. 1° Modestie dans l'école, obéissance et respect envers le maître ou la maîtresse ; ne leur jamais résister ; 2° En quel esprit il faut souffrir d'être accusé, ou avertir le maître ou la maîtresse des défauts des autres ; 3° Ne jamais accuser les autres faussement ; 4° Comment on doit souffrir les fausses accusations ; 5° Comment il faut sortir de l'école et s'en retourner au logis ; on parle par occasion de la manière de souffrir les insultes et les mauvais traitements. » La distance est grande, comme on voit, entre la pédagogie de Paccori et celle de Locke, qui avait publié ses Pensées sur l'éducation à peu près à la même époque.