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Nicolle

 L'abbé Dominique-Charles Nicolle, né à Poville près Rouen en 1758, fit ses études au collège de Sainte-Barbe à Paris, et devint ensuite membre de la communauté enseignante qui dirigeait cet établissement. A la Révolution il emigra, se rendit en Russie et, en 1814, il fonda à Odessa, avec le concours du duc de Richelieu qui avait été longtemps gouverneur de cette ville, un lycée dont il conserva la direction jusqu'en 1820. A cette époque il revint en France et fut nommé membre de la Commission d'instruction publique (22 juillet 1820). L'année suivante, l'ordonnance du 27 février 1821 créa le rectorat de l'académie de Paris, et confia ces importantes fonctions à l'abbé Nicolle. C'était l'époque où le parti de la « Congrégation » gouvernait la France : le nouveau recteur fut l'instrument docile de ce parti. « La fermeture du cours de M. Cousin à la Faculté des lettres, la suppression de l'Ecole normale, l'ancienne agrégation rétablie, mais avec des démarcations et des sujétions qui annulaient l'indépendance des professeurs, le programme des études ramené autant que possible à ce qu'il était en 1780, des troubles maladroitement comprimés, et en dernier lieu une irritation telle que le gouvernement, pour réprimer un zèle qui le compromettait, fut obligé de replacer le rectorat dans les attributions du grand-maître : voilà par quels actes l'abbé Nicolle se signala devant le public. » (J. Quicherat.) L'ordonnance du 26 août 1824, qui institua un ministère des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique et en donna le portefeuille à Mgr Frayssinous, mit fin au rectorat de l'abbé Nicolle. Il avait profité de son passage au pouvoir pour faire attribuer le privilège de collège de plein exercice à une institution dont il était le supérieur ; cette institution, qui avait pris le titre de collège de Sainte-Barbe, déjà porté par l'établissement qu'avait fondé M. de Lanneau en 1798, fut plus tard cédée à la ville de Paris et devint le collège Rollin. En 1827, l'abbé Nicolle fut nommé vicaire-général de l'archevêque de Paris. La Révolution de 1830 lui enleva son siège au Conseil royal de l'instruction publique ; il vécut depuis lors dans la retraite, et mourut à Soissy-sous-Montmorency, en 1835, à l'âge de soixante-dix-sept ans. Un an avant sa mort, il avait publié un petit ouvrage intitulé Plan d'éducation ou projet d'un collège nouveau, Paris, in-18.