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Nègres

On donne le nom de Nègres aux populations à peau noire et à cheveux crépus qui sont originaires du Soudan et de la côte de Guinée, et quelquefois, par une extension injustifiée, à différentes populations africaines qui se rapprochent plus ou moins du type soudanien, les Bantou, les Nilotes et même les Ethiopiens. L'esclavage a transporté la race noire en Amérique, où elle s'est multipliée avec une fécondité extraordinaire, au point de former la majorité de la population dans les Antilles et la Guyane. Affranchis presque partout aujourd'hui, ces nègres ont en général été admis à jouir des mêmes droits que les blancs, et l'on sait qu'ils ont même réussi à former deux Etats noirs dans l'île d'Haïti (Voir Haïti et République dominicaine). Dans le présent article, nous nous occuperons d'abord de la population nègre des Etats-Unis ; puis nous dirons quelques mots de la colonie de Libéria et des établissements missionnaires chez les Bassoutos.

D'après le recensement de 1900, sur une population de 76 303 387 habitants, les Etats-Unis comptaient 8 833 994 gens de couleur (nègres et mulâtres), presque tous cantonnés dans le Sud, et formant la majorité dans trois Etats, la Caroline du Sud, le Mississipi et la Louisiane. Actuellement (1910) ils doivent être près de 10 millions, dont 3 millions environ de mulâtres à différents degrés, et près d'un demi-million de quarterons et d'octorons, ayant seulement un quart et un huitième de sang nègre.

L'accroissement de la population nègre aux Etats-Unis accuse des variations notables: depuis 1800, il a oscillé entre 9, 9 % (1860-70) et 37, 5 (1800-1810) par décade. Mais si l'on prend des périodes de vingt ans, on constate que le taux de l'augmentation de la population nègre diminue régulièrement ; il a été de 76, 8 % dans la période de l'800 à 1820, et de 62, 2, 54, 6, 48, 2 dans chacune des périodes suivantes, pour arriver à 34, 2 % dans la dernière période (1880-1900). Cet accroissement est inférieur à celui de la population blanche, qui pour les périodes correspondantes accuse les chiffres suivants : 82, 7, 80, 5, 89, 7, 61, 2, 53, 9. La différence de l'accroissement en faveur des blancs est allée en augmentant jusqu'en 1840-1860 où elle a atteint 35, 1 unités, mais elle a diminué depuis (13 et 19, 7 unités). Ces millions de noirs, lancés tout à coup dans la vie politique, sont encore pour la plupart plongés dans l'ignorance la plus grossière, et ont gardé trop souvent tous les vices qu'engendre l'esclavage. Il est vrai que la population blanche de ces mêmes Etats est elle-même très ignorante : d'après le recensement de 1900, le nombre des illettrés au-dessus de dix ans y est deux ou trois fois plus considérable (de 8, 6 en Floride à 19, 5 dans la Caroline du Nord) qu'aux Etats-Unis en général. Mais cette proportion est insignifiante à côté de celle qu'offrent les hommes de couleur, chez lesquels nous voyons, pour le même âge, la proportion des illettrés monter à 38, 5 % (Floride) et plus, pour atteindre le chiffre formidable de 61, 1 % (dans la Louisiane). Fait plus grave encore, l'enrôlement dans les écoles publiques, qui représente 71, 9 % des enfants d'âge scolaire chez les blancs, n'est que de 55 % chez les noirs (Rapport scolaire pour 1904-1905). La cause de ce triste état de choses réside en partie dans l'extrême pauvreté des nègres, en partie dans le fait qu'ils habitent en majorité les campagnes, en partie enfin dans le préjugé de race.

Il ne faut pas croire, en effet, que ce préjugé ait disparu avec l'esclavage. Il est en voie de décroissance dans le Nord, il a même presque cessé d'être dans la Nouvelle-Angleterre, où on peut dire qu'il a été vaincu par l'école publique ; dans les Etats du Nord-Ouest, il n'a pour ainsi dire jamais existé. Dans les Etats du centre il diminue, mais lentement ; les mariages mixtes ne sont pas toujours autorisés et sont presque toujours mal vus ; toutes les grandes villes ont des églises, des hôpitaux et des écoles spéciales pour les noirs ; à Philadelphie même, il n'y a que peu d'années qu'ils peuvent se servir des voitures publiques. Dans le Sud, le préjugé est plutôt plus fort qu'il n'était du temps de l'esclavage, étant aggravé par les souvenirs de la guerre et des excès commis par les nègres lorsqu'ils ont eu la majorité aux élections. Aussi ne permet-on presque nulle part aux enfants de couleur de fréquenter les mêmes écoles que les enfants blancs. On comprend immédiatement ce qu'un pareil système a de nuisible. Théoriquement, les mêmes avantages sont acquis aux deux races, et toutes les lois scolaires stipulent que des écoles seront ouvertes pour les noirs dans les mêmes conditions que pour les blancs ; mais en pratique ce sont les nègres qui souffrent le plus de la séparation, étant moins nombreux, plus dispersés, et pouvant fournir moins de maîtres capables. Il est d'autant plus regrettable que les Etats du Sud s'obstinent à conserver un système aussi désastreux, que ces Etats, ruinés par la guerre de Sécession, manquent tout à fait des ressources nécessaires pour instruire leur population d'illettrés, tant blanche que noire. En 1904-1905, le budget de l'instruction publique s'élevait, pour les Etats du Sud, à 46 millions et demi de dollars (dont un cinquième environ pour les écoles de nègres), somme colossale pour une population aussi pauvre ; mais il en faudrait deux ou trois fois autant pour conjurer le danger provenant de l'ignorance.

Les entreprises particulières ont beaucoup fait pour l'éducation des noirs. Au premier rang il faut placer l'American Missionnary Association, qui n'a cessé depuis 1846, malgré de terribles persécutions de la part des propriétaires d'esclaves, de travailler à l'évangélisation et à l'instruction des affranchis. C'est par elle qu'a été fondé, dans le Kentucky, le collège de Bérée, le premier établissement de ce genre où les deux races furent admises sur un pied d'égalité, ce qui faisait dire à un propriétaire d'esclaves clairvoyant : « Si on laisse grandir cette maison, le Kentucky sera bientôt un Etat libre ». Ce fut encore cette Association qui ouvrit en 1868 à Hampton (Virginie), à l'endroit même où avait débarqué le premier vaisseau négrier, la première école pour les affranchis de la guerre : c'est aujourd'hui l'Institut normal et agricole, où 600 jeunes Indiens et nègres reçoivent une excellente éducation. Après l'Association missionnaire, il faut mentionner le fonds Peabody, produit d'un don généreusement offert par un riche citoyen du Massachusetts pour le développement de l'instruction dans le Sud, sans distinction de race ; en 1881, ce fonds a dépensé plus de 250 000 francs, dont 145 000 pour les écoles normales. Enfin, le Southern Education Board, fondé en 1901, développe une activité peu commune pour propager l'éducation générale et l'instruction technique parmi les nègres des Etats du Sud. Il a provoqué des dons et des souscriptions en faveur des écoles, et a l'ait presque doubler leur chiffre en l'espace de sept ou huit ans, de sorte qu'aujourd'hui les sommes données par les autorités locales et les particuliers, grâce à l'intervention de cette organisation, s'élèvent à plus de 35 millions de francs par an. En une seule année (1906), cette société fit bâtir 2000 écoles nouvelles. En même temps elle s'occupait à « consolider » les anciennes écoles, c'est-à-dire à remplacer plusieurs petites écoles voisines logées dans des cabanes et n'ayant que des maîtres médiocres, par une bonne grande école, bien aménagée, sous la direction d'un instituteur compétent. Ainsi, rien qu'en Virginie, plus de 200 petites écoles ont été « consolidées » en 60 grandes. A côté de cette vaste organisation, il vient de s'en créer d'autres, comme par exemple le Negro Rural School Fund, qui doit son origine à la libéralité de Mme Anna T. Jeans. Mais tout cela est encore insuffisant, et les meilleurs éducateurs américains, ainsi que les nouvelles organisations comme le Southern Education Board, s'accordent à demander que le Congrès alloue une somme considérable pour aider les Etats du Sud dans leur lutte inégale contre l'ignorance. Il semble seulement que le gouvernement central pourrait mettre comme condition à ses libéralités que le Sud renoncerait au système des écoles séparées, lequel, outre ses inconvénients au point de vue social, nécessite des dépenses beaucoup plus considérables.

Il y a, d'après le dernier rapport du Bureau d'éducation de Washington, près de 30 000 écoles spécialement affectées à la race noire, avec 1 600 000 élèves environ. Dans ce nombre sont comprises 17 écoles supérieures avec 7250 élèves et 129 écoles secondaires avec 42 089 élèves. Les maîtres sont presque toujours des gens de couleur ; contrairement à ce qui a lieu pour les autres écoles américaines, il y a beaucoup plus d'instituteurs que d'institutrices, les nègres ne pouvant pas encore fournir un grand nombre de maîtresses capables. Du reste, si les instituteurs sont en général pleins de bonne volonté et d'aptitudes naturelles, ils manquent trop souvent des connaissances les plus élémentaires que doit posséder un maître d'école ; il n'y a donc pas lieu de s'étonner si les résultats obtenus ne sont pas toujours satisfaisants. Mais, et c'est là un des plus heureux symptômes pour le relèvement de la race, il semble que les jeunes nègres aient compris d'une façon très remarquable l'importance qu'il y a pour eux à former de bons instituteurs. Autant qu'on peut juger par les statistiques malheureusement incomplètes du Bureau d'éducation, il y a proportionnellement plus de noirs que de blancs dans les écoles normales du Sud. Dans l'Alabama, où les blancs sont d'un tiers plus nombreux, trois écoles normales de l'Etat sur quatre sont pour les gens de couleur, et les quatre écoles normales libres les admettent aussi. Dans l'Arkansas, où les blancs sont deux fois aussi nombreux que les noirs, l'école normale blanche a 82 élèves, l'école de couleur 123. La Virginie donne des chiffres analogues. Aussi y a-t-il déjà progrès dans la valeur des maîtres des écoles nègres.

Ces écoles se distinguent d'ailleurs entre toutes par l'entrain, la gaieté et l'animation qui y règnent. On sait que les instituteurs américains en général excellent dans l'art d'intéresser et de fixer l'attention des enfants, de stimuler leur curiosité, de les instruire en les amusant ; il semble que les instituteurs nègres les aient encore dépassés. Quant aux élèves, il est difficile de se prononcer avec quelque certitude sur leurs dispositions intellectuelles, car les renseignements fournis sont souvent contradictoires: d'ailleurs, peut-on démêler chez ces enfants, qui sont aussi souvent des mulâtres ou des quarterons que des noirs purs, quelles sont les qualités inhérentes à la race, et quelles sont celles qui sont dues à l'état, de barbarie ou de servitude où vivaient leurs parents ? Ce qui parait prouvé, c'est que les nègres ont, avec une excellente mémoire, des qualités d'imagination et de sentiment qui les rendent très accessibles aux émotions religieuses, et les portent volontiers vers les études artistiques et littéraires. Ils sont passionnés pour la musique, et tout le monde a entendu parler des cantiques pleins d'une mélancolie touchante que composaient autrefois les esclaves des plantations, et dont le genre s'est perpétué dans le Sud ; néanmoins, les noirs n'ont pas en général de dispositions extraordinaires pour apprendre l'art musical ; mieux doués sous ce rapport que les Anglo-Saxons, ils le sont moins bien que les Allemands. D'autre part, ils manquent d'ordinaire d'esprit de suite et de persévérance, bien qu'il se soit parfois trouvé parmi eux des hommes d'une volonté de fer, ainsi que le montrent les vies de Josiah Henson et de Frederick Douglas ; de plus, ils sont peu développés sous le rapport du raisonnement, et par suite peu propres à l'étude des sciences, des mathématiques en particulier. Sous l'impulsion donnée par l' « Atlanta Conférence » (organisation négrophile), on a commencé à l'université d'Atlanta (Géorgie), en 1904, des études sur la population nègre de l'Amérique et sur ses aptitudes physiques et morales, questions qui jusqu'à présent ont été négligées par les savants. Ces études promettent de donner un on résultat, à en juger par l'une des premières publications (The Health and Physics of the Negro-American, Atlanta, 1906), qui constate, entre autres, la diminution de la mortalité et surtout de la mortalité infantile parmi les nègres, diminution due au développement de l'instruction et à l'organisation médicale nègre. On compte aujourd'hui 40 hôpitaux et 200 pharmacies pour les nègres, Le nombre des docteurs en médecine nègres aux Etats-Unis en 1900 dépassait 1700 (dont 160 femmes). Sur ce nombre, plus de 250 ont pris leurs diplômes dans les universités pour les blancs ; le reste provient de cinq écoles de médecine pour les nègres.

La conclusion qui paraît s'imposer à tout observateur impartial de l'éducation des nègres aux Etats-Unis, c'est que la race noire est perfectible comme la race, blanche, et que son infériorité actuelle tient surtout aux conditions fâcheuses dans lesquelles elle a vécu jusqu'à ce jour. Tout porte à croire que le moment n'est pas éloigné où elle tiendra très dignement sa place au milieu des peuples divers qui concourent à former la nation américaine. Il est peu probable, du reste, qu'elle continue longtemps à se maintenir comme race séparée. Malgré leur grand nombre, malgré les différences physiques et intellectuelles et les préjugés enracinés qui les séparent des blancs, les nègres d'Amérique sont destinés à se fondre dans la race blanche, perdant ainsi leur caractère de peuple à part, mais donnant à tout le peuple quelques-unes de leurs qualités bonnes ou mauvaises. Le mélange, d'ailleurs, a déjà commencé : les émigrants, qui ont moins de préjugés que les Américains, épousent assez souvent des négresses, et dans quelques parties du Sud, en Louisiane, par exemple, les unions illégitimes entre créoles et mulâtresses, quoique moins nombreuses que du temps de l'esclavage, font encore partie des habitudes sociales. On peut dire dès à présent que la fusion des deux races n est plus qu'une affaire de temps. Ainsi se résoudra pacifiquement une question qui paraissait naguère si menaçante pour l'avenir de la République américaine.

Il y a fort peu de chose à dire des nègres de l'Afrique, qui vivent pour la plupart dans la barbarie la plus complète. L'islamisme, qui se propage avec une rapidité extraordinaire parmi les populations du Nord, du Centre et de l'Est de ce continent, exerce peu d'influence sur leur relèvement intellectuel et moral : il a bien établi quelques écoles, mais elles ont un caractère exclusivement aristocratique et sacerdotal et restent à peu près sans action sur les niasses.

Parmi les oeuvres d'origine européenne et chrétienne, il convient de citer la république de Libéria, sur la côte de Guinée, fondée en 1821 par des abolitionnistes américains, qui y transportèrent longtemps des esclaves affranchis, désireux d'échapper à la tyrannie du préjugé de race. Ce petit Etat s est donné en 1847 une constitution copiée sur celle des Etats-Unis ; il compte aujourd'hui 1 500 000 habitants environ, dont près de la moitié sont chrétiens de nom ou de fait, et qui tous sont bien supérieurs aux populations environnantes. Toutefois 26 000 « Afro-Américains » seulement, descendants des anciens esclaves américains transportés, ont le titre de « civilisés » et exercent les droits de citoyen. Le reste, les vrais indigènes, appartenant au groupe ethnique Mandé dans l'intérieur, et aux populations appelées Veï et Krou sur la côte, sont considérés comme des « protégés » et réduits souvent à l'état d'esclaves des nègres ou mulâtres dits « civilisés ». Le système scolaire paraît imité de ceux en vigueur aux Etats-Unis. Les Eglises épiscopale, méthodiste et protestante des Etats-Unis entretiennent à Libéria une centaine d'écoles, avec 2500 élèves environ (en 1904), dont la moitié ou même les trois quarts sont des indigènes « non civilisés ». Le gouvernement possède 100 écoles avec 3200 élèves, dont le quart sont des indigènes « non civilisés ». Le collège des méthodistes à Monrovia est une école secondaire, et celui du gouvernement dans la même ville est une sorte d'université.

Diverses sociétés missionnaires ont aussi envoyé en Afrique des agents qui travaillent avec zèle au relèvement des noirs ; leurs efforts ont obtenu un certain succès et ont démontré d'une manière péremptoire que, même parmi les peuplades les plus dégradées, il se trouve au moins quelques individus capables de s'élever au niveau des peuples civilisés. Toutefois on ne peut pas dire que ces oeuvres aient jusqu'ici une grande importance : elles n'ont fait tout au plus qu'entamer la barbarie africaine. La seule qui mérite de nous arrêter un instant est celle qui a été entreprise par la Société des Missions évangéliques de Paris chez les Bassoutos.

Les Bassoutos ou Ba-Sotho sont une tribu du peuple betchouana, peuple qui appartient à la race des Bantou. Leur territoire, appelé Lessouto, ou Ba-sutoland, est situé au nord de la colonie anglaise du Cap, et compte environ 250 000 habitants, dont à peine un millier d'Européens. La sixième partie des Bassoutos sont chrétiens. A la suite d'une guerre désespérée en 1880, leur pays est devenu un territoire britannique (voir Colonies britanniques, p. 308). Déjà avant la guerre, les missionnaires avaient plusieurs écoles dans le pays, fréquentées par les indigènes christianisés. Après la guerre, les indigènes se tournèrent avec empressement vers l'amélioration scolaire. Dans les classes supérieures des écoles, l'enseignement se fait en anglais ; mais dans les classes inférieures, il se donne dans la langue indigène appelée sessouto ; les missionnaires ont créé en cet idiome une littérature, par la traduction de la Bible et de quelques ouvrages religieux et pédagogiques, et par la publication d'une feuille mensuelle, la Petite lumière du Lessouto, qui est lue par les indigènes de plusieurs tribus. D'après M. Boegner, directeur de la Maison des Missions, les écoliers bassoutos se distinguent par une excellente mémoire, beaucoup d'imagination et l'esprit d'imitation ; ils excellent dans le calcul mental et ont de bonnes dispositions-littéraires ; mais ils ont surtout une facilité tout à fait extraordinaire pour apprendre la musique, dont ils raffolent. Par contre, les qualités de raisonnement laissent à désirer chez eux ; ils manquent aussi de suite dans les idées et d'esprit d'initiative. On voit que ce sont, à peu de chose près, les conclusions auxquelles nous sommes arrivés pour les nègres des Etats-Unis.

Dans ces derniers temps, l'attention des différents gouvernements possédant des colonies en Afrique a été dirigée vers l'instruction des nègres : voir les articles Colonies allemandes, Colonies britanniques, Colonies portugaises, Congo belge. Mais c'est sur tout dans l'Afrique occidentale française que l'enseignement laïque a fait des progrès : voir Colonies françaises, p. 315.

Joseph Deniker