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Natal (colonie de)

 Natal est la plus petite des quatre colonies britanniques autonomes de l'Afrique méridionale : son territoire (y compris le Zoulouland NATAL et l'Amatongaland) a une superficie de 35 306 milles carrés. Elle est limitée par le Transvaal, la colonie d'Orange, la colonie du Cap et le Bassoutoland, au sud et à l'ouest, et par l'Afrique portugaise méridionale au nord. Elle a une population d'environ 1 207 000 habitants, dont 92 000 seulement sont des blancs. La proportion des Européens au reste de la population est donc d'environ 7 %.

C?est depuis 1894 que Natal est une colonie autonome, et son cabinet compte un ministre de l'éducation, qui, en général, remplit en même temps quelque autre fonction. Les fonctionnaires de son ministère sont un surintendant de l'éducation, un secrétaire, un inspecteur en chef et divers inspecteurs, etc. Presque tout ce qui concerne les écoles entretenues ou aidées par le gouvernement se fait par l'intermédiaire du département d'éducation ; mais des comités scolaires consultatifs ont été récemment établis dans quelques villes.

Jusqu'en 1865, le gouvernement entretenait une école supérieure pour les garçons, et deux écoles primaires de garçons et de filles ; il subventionnait en outre une soixantaine d'autres écoles éparses dans la colonie. A partir de cette daté, le gouvernement s'occupa plus activement des écoles tant pour en créer de nouvelles que pour en subventionner ; et en 1877 deux lois furent votées pour fixer les principes et les conditions de l'organisation scolaire, l'une relative à l'enseignement élémentaire, l'autre relative à l'enseignement supérieur. Ce sont ces deux lois qui régissent encore, sans changement essentiel, l'instruction publique dans la colonie de Natal.

La première loi (n0 15 de 1877) a autorisé le gouvernement à établir des écoles primaires (y compris des écoles modèles pour les garçons et pour les filles) à Pietermaritzburg et à Durban, ainsi que des écoles primaires ordinaires dans divers centres des districts ruraux, elle l'a également autorisé à subventionner des écoles primaires établies par des particuliers ou des comités, pourvu qu'elles remplissent certaines conditions, relativement, entre autres, à la maison d'école et à la qualification des maîtres ; les subventions sont applicables au salaire des instituteurs et au matériel d enseignement ; une loi de 1884 permet d'accorder aussi des subsides pour aider à la construction des maisons d'école.

La seconde loi (n°16 de 1877) a pourvu à la création et à l'entretien de deux écoles supérieures à Pieter-maritzburg et à Durban, où l'enseignement doit comprendre, avec une étude plus développée de l'anglais et de la littérature anglaise, le latin, le français, les mathématiques, les sciences physiques et naturelles. Ces deux écoles, appelées Pietermaritzburg College et Durban High school, sont les seuls établissements d'enseignement secondaire dont les dépenses soient entièrement à la charge du gouvernement. On projette la création d'un autre établissement qui serait appelé University College for Natal.

La seule autre loi relative à l'éducation qu'il soit à propos de mentionner est une loi de 1894 qui a supprimé un corps portant le nom de Conseil d'éducation et en a transféré les fonctions au gouverneur en conseil. Ce Conseil d'éducation, pendant les dix-sept années de son existence, avait été le conseiller et le représentant du gouvernement dans toutes les affaires concernant les écoles.

Le gouvernement subventionne six écoles pour les jeunes filles (pour une somme totale de £ 1950 en 1907) ; en outre, comme le dit le surintendant des écoles dans un rapport officiel, « les colons, par leurs contributions volontaires, n'entretiennent pas moins de trente-cinq écoles, tant publiques que privées, et d'un plus ou moins grand mérite, qui ne reçoivent aucun secours du trésor, et qui donnent à leurs élèves l'enseignement secondaire ». Tous les établissements d'enseignement secondaire de la colonie préparent leurs élèves aux examens de l'université du Cap (Voir p. 213), dans le conseil de laquelle la colonie de Natal est représentée.

Des facilités pour l'éducation technique sont offertes dans les écoles d'art du gouvernement, dans des classes de continuation et des classes du soir ; on utilise aussi les « classes de correspondance » américaines de l'Armour School of technology de Chicago.

Quelques-unes de ces classes reçoivent des subsides du gouvernement. L'établissement appelé Natal Government Railway Institute a aussi des classes du soir où l'on enseigne la construction des machines, l'architecture, le dessin, etc.

Pour l'instruction primaire, il a fallu se préoccuper des besoins de quatre catégories d'enfants: Européens, métis, Indous, et indigènes. Pour aucune de ces catégories, l'instruction n'a été jusqu'ici rendue obligatoire ; mais, en ce qui concerne les enfants européens, on estime que la fréquentation des écoles est assez satisfaisante pour que des mesures coercitives soient superflues.

Deux types différents d'écoles primaires, écoles du gouvernement et écoles subventionnées, existent à l'usage des trois premières catégories énumérées ci-dessus : mais pour la quatrième (enfants indigènes) il n'a pas encore été fondé d'écoles du gouvernement. La statistique de 1909 donne les chiffres suivants :

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Les écoles subventionnées pour les Européens sont de deux espèces : les écoles fixes, et les écoles de ferme (farm schools). Ces dernières ont été établies en 1887 pour les enfants des fermiers et des autres Européens résidant dans les districts où la population est clairsemée : les enfants reçoivent l'instruction dans la famille, ou bien un instituteur est engagé pour pourvoir aux besoins d'un certain nombre de fermes ; un inspecteur fait des examens périodiques, et les subsides sont accordés à proportion des progrès réalisés.

Il existe un code d'instruction primaire dont les prescriptions s'appliquent aussi bien aux écoles européennes subventionnées qu'aux écoles du gouvernement proprement dites. Outre la lecture, l'écriture et l'arithmétique, le programme peut comprendre l'histoire, la géographie, les éléments des sciences physiques et naturelles, le dessin, la charpenterie, le chant, les travaux à l'aiguille ; et là où cela est nécessaire on peut aussi enseigner le hollandais. Les exercices militaires ont été introduits partout, et les élèves des écoles du gouvernement sont tenus d'entrer dans les corps de cadets dès l'âge de dix ans, à moins qu'un certificat médical ne les déclare hors d'état de faire les exercices.

Pour les enfants qui ne sont pas de race européenne, le programme de l'enseignement est naturellement moins étendu (ce n'est toutefois qu'a une date récente que les enfants métis ont été séparés des enfants européens et placés dans des écoles spéciales). La population indoue du Natal est composée de domestiques, de petits fermiers, de pêcheurs, etc., qui tous à l'origine ont été amenés de l'Inde pour travailler dans les fermes. Le rapport du surintendant de l'éducation dit que « les efforts pour obtenir de meilleurs conditions sanitaires, la propreté corporelle, et l'habitude de dire la vérité, amènent lentement, mais sûrement, un meilleur état de bien-être physique et moral » pour les enfants de cette catégorie. Quant aux enfants indigènes, leur éducation reste encore entre les mains des missionnaires, dont les écoles sont pour la plupart subventionnées par le gouvernement. Un rapport officiel dit qu'en 1907 « 190 000 garçons et filles indigènes ne recevaient aucune éducation et restaient plongés dans un état de profonde ignorance » ; 11000 fréquentaient des écoles subventionnées par le gouvernement, où l'on enseigne à lire et à écrire, et où, dans quelques cas, on fait faire aux élèves l'apprentissage d'un métier.

En septembre 1908, une école normale d'instituteurs a été établie à Pietermaritzburg ; le département d'éducation de la colonie délivre des certificats de capacité, et des classes privées ont été fondées pour aider les jeunes gens qui veulent se préparer à l'examen. On a dans quelques villes, ouvert des classes à l'usage des instituteurs, pour leur permettre d'étendre leur savoir. Le chiffre total des dépenses faites pour l'éducation par le gouvernement de la colonie en 1909 a été de £ 107 695 ; sur ce chiffre, £ 3298 représentent les dépenses d'administration, et £ 67 481 les dépenses pour l'instruction primaire des enfants européens.

E. J. HARDING.

Depuis 1909, le Natal fait partie, comme province, de l'Union de l'Afrique du Sud : Voir Transvaal.