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Moreau de la Rochette

 François-Thomas Moreau, agronome français (1720-1791), appelé de la Rochelle du nom d'un domaine qu'il acheta aux environs de Melun, mérite une mention comme le fondateur d'une école d'arboriculture dans laquelle un certain nombre d'enfants sans famille étaient admis à faire un apprentissage. « Le premier en France, dit M. Soulice (De l'enseignement agricole dans les écoles rurales), il eut l'idée d'appliquer à la culture de la terre, et particulièrement à la création de pépinières, les enfants trouvés. Avec l'assentiment de Sauvigny, contrôleur général des finances, il fit l'essai de ce système sur sa terre de la Rochette. Vingt-quatre enfants pris à l'hospice de la Pitié, à Paris, formèrent le noyau de cette école d'arboriculture. Cet établissement inspira, dès son début, une telle confiance qu'un arrêt du Conseil d'Etat du 9 février 1767 le transforma en école publique admettant cinquante enfants trouvés, qui y étaient instruits et entretenus jusqu'à vingt-cinq ans, sous la direction du fondateur. Moreau de la Rochette fut en même temps nommé par le roi inspecteur général des pépinières qui devaient être créées dans différentes provinces du royaume, sur le modèle de la Rochette et avec les mêmes éléments. Un successeur de Sauvigny supprima l'école de la Rochette en 1769 ; l'abbé Terray la rétablit en 1770, mais Necker la supprima définitivement en 1780. Dans le court intervalle de treize années, l'école de la Rochette avait élevé et distribué un million d'arbres: au moment où elle fut fermée, elle possédait 7 131 600 plants ; on y avait instruit 400 enfants qui en, étaient sortis bons jardiniers, planteurs et dessinateurs de jardins. »

Les services rendus par Moreau de la Rochette à l'agriculture et aux enfants trouvés lui valurent les éloges de Voltaire, qui lui écrivait le 1er juin 1767 : « J'ai fort applaudi à l'idée de rendre les enfants trouvés et ceux des pauvres utiles à l'Etat et à eux-mêmes. J'ai été très touché de votre amour pour le bien public ; celui qui fait croître deux brins d'herbe où il n'en croissait qu'un rend service à l'Etat. »