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Morale et civique (instruction)

 Sous ce titre, nous donnons les textes essentiels qui constituent le programme de l'enseignement inscrit dans l'article 1er de la loi du 28 mars 1882 sur l'obligation de l'instruction primaire en ces mots : « L'enseignement primaire comprend : L'instruction morale et civique. »

Pour faciliter les recherches, nous indiquons le plan de l'article ci-dessous.

Il se compose de trois sections : Instruction morale (pages 1352 à 1358), Instruction civique (page 1358), Spécimen de répartition mensuelle (pages 1358 à 1364).

I. — INSTRUCTION MORALE. — Après un extrait du rapport de M. Paul Janet au Conseil supérieur (1882), on trouvera les programmes officiels (avec extraits de l’Instruction ministérielle, p. 1353) :

1° Pour les écoles primaires élémentaires (en y rattachant les écoles maternelles et les classes enfantines), p. 1354 ;

2° Pour les écoles primaires supérieures, p. 1355 ;

3° Pour les écoles normales, p. 1357.

II. — INSTRUCTION CIVIQUE. — Cette section comprend les programmes officiels de l'instruction civique :

1° Pour les écoles primaires élémentaires, p. 1358 ;

2° Pour les écoles primaires supérieures, ibid. ;

3° Pour les écoles normales, ibid.

III. — ESSAI DE REPARTITION MENSUELLE. — Nous faisons suivre les programmes officiels d'un spécimen, dû à MM. Mutelet et Dangueuger, de répartition mensuelle de l'instruction morale (p. 1358) et de l'instruction civique (p. 1362) dans les trois cours de l'école primaire-élémentaire de garçons et de filles.

1re SECTION : INSTRUCTION MORALE.

Dès le 21 juin 1882, M. Paul Janet lisait à la section permanente du Conseil supérieur son rapport sur un Plan d'instruction morale dans les écoles primaires.

Ce rapport examinait d'abord si l'on devrait se borner à « cet enseignement diffus et presque inconscient de la morale » qui peut se mêler à tous les enseignements, à toutes les études et à tous les incidents de la vie scolaire. Non, répondait le philosophe, « ce serait éluder la loi ou en affaiblir la portée que de renoncer à faire de la morale l'objet d'un petit cours particulier donné en dehors des autres matières d'enseignement sous des formes aussi simples et aussi modestes que possible, mais enfin un cours où la morale sera enseignée pour elle-même ».

M. Janet montrait ensuite les inconvénients d'un enseignement de la morale qui serait « irrégulier, indéterminé, intermittent, et qui, n'étant donné qu'indirectement, n'attirerait que superficiellement l'attention de l'enfant ».

Puis il recherchait quelle devrait être la matière de l'enseignement nouveau (« devoirs des enfants envers la famille, envers la patrie, envers leurs semblables, envers eux-mêmes et envers Dieu ») et quelle devrait en être la forme (« la méthode qui procède par des exemples, des récits, des préceptes, des maximes »).

Le rapport distinguait quatre degrés correspondant à l'âge des élèves : école enfantine (cinq à sept ans), cours élémentaire (sept à neuf ans), cours moyen (neuf à onze ans), cours supérieur (onze à treize ans).

Pour ces deux derniers cours, le rapporteur insistait sur la nécessité d'une instruction morale complète. Nous citerons in extenso une page du rapport : ce document, un peu oublié aujourd'hui, permettra de fixer avec précision l'état d'esprit du Conseil supérieur et du ministre à ce moment (1882), et de mesurer le chemin parcouru depuis lors :

« Il faudra, disait M. Janet, dès le cours moyen, faire connaître dans ce qu'ils ont de plus essentiel les devoirs de l'homme comme père de famille, comme citoyen, comme homme dans ses rapports avec ses semblables. Enfin, le couronnement naturel de cette instruction morale sera la connaissance de Dieu. On apprendra aux enfants que la vie a un but sacré, que les hommes ne sont pas le produit du hasard, qu'une pensée sage veille sur l'univers et qu'un oeil vigilant pénètre dans toutes les consciences.

« Il appartiendra aux cultes particuliers d'enseigner et de prescrire des actes déterminés sous forme traditionnelle. On s'efforcera surtout d'éveiller dans les âmes le sentiment religieux. On leur fera comprendre que le sentiment et la pensée de Dieu peuvent se mêler à tous les actes de la vie, que toute action peut être à la fois morale et religieuse en étant l'accomplissement de la volonté de la Providence. Qui travaille prie, dit le proverbe. Une vie qui fait effort pour se conserver pure et vertueuse est une prière continuelle. Quant à la prière déterminée, sous forme particulière, elle est du domaine des religions positives. Il nous semble que cette manière d'entendre les devoirs envers Dieu ne peut offenser personne, car l'Etat ne s'engage pas à soutenir que la piété purement intérieure est suffisante, et il laisse aux différents cultes à montrer qu'elle ne l'est pas ; ceux qui pensent ainsi n'en seront que plus autorisés à demander aux parents de compléter l'éducation religieuse de leurs enfants par l'enseignement de l'Eglise. D'un autre côté, ceux qui voudraient retrancher de l'enseignement toute idée religieuse, même naturelle, ne voient-ils pas qu'ils entrent par là dans la pensée même de leurs adversaires? Car la doctrine de ceux-ci est précisément que l'Etat est incompétent dans le domaine purement spirituel et dans tout ce qui concerne les âmes : c'est pourquoi ils lui dénient le droit d'enseigner même la morale. Si l'Etat se laisse déposséder du droit d'enseigner les idées religieuses dans ce qu'elles ont de général, d'humain, de naturel, il abandonne par là même une partie, et la plus haute, de ce domaine spirituel qu'on lui refuse ; c'est une force qu'il laisse entre les mains de ses adversaires en attendant que, de progrès en progrès, et sous prétexte de neutralité, on lui interdise d'enseigner le devoir, la famille, la propriété et la patrie. D'ailleurs, sans instituer de controverses directes sur ce point, contentons-nous de demander si une séparation de la morale profane et de la morale confessionnelle n'est pas, par elle-même, une révolution assez importante ; sans vouloir encore la pousser plus loin et inquiéter la conscience et la croyance des hommes dans ce qu'elles ont de plus vénérable, de plus auguste et de plus sacré. »

Arrivant au cours supérieur, M. Janet insistait sur l'impossibilité de se borner à repasser sans fin, suivant la méthode concentrique, des anecdotes et des exemples qui, à la longue, paraîtraient aux enfants eux-mêmes d'une fadeur insupportable. « Chacun de nous, dit-il, se rappelle combien la morale a pris à ses yeux d'autorité le jour où à la place des histoires faites pour enfants, tantôt trop héroïques, tantôt trop puériles, on nous l'a fait comprendre comme quelque chose de raisonnable, fondé sur la nature et sur la destinée de l'homme. Pourquoi, toutes proportions gardées, n'obtiendrait-on pas quelque chose de semblable auprès d'enfants même de la condition la plus humble? Ne sont-ils pas des hommes, après tout, et pourquoi seraient-ils privés de ce qui est le propre de l'homme, qui est de comprendre les choses par la raison et non pas seulement par l'habitude et l'exemple? » Le rapport veut donc que l'instituteur, préparé, exercé à un enseignement doctrinal par l'école normale, fasse lui-même de petites leçons, « Ne peut-il pas aussi, pour ces petites leçons graduées, pour ce premier enseignement didactique, être aidé par les livres, comme il le sera, pour l'enseignement, par l'exemple? Enfin les jeunes prêtres, qui sont, en général, d une condition semblable à celle de nos instituteurs, n'arrivent-ils pas à pratiquer la prédication, à donner des instructions morales et religieuses? Pourquoi nos jeunes instituteurs n'arriveraient-ils pas à quelque chose d'approchant? Quant aux enfants, puisqu'on les suppose aptes à recevoir les enseignements de la religion, pourquoi ne le seraient-ils pas à recevoir ceux de la morale? La morale repose en définitive sur les idées les plus simples, les plus naturelles, les plus conformes à l'âme humaine. Il ne s'agit que de les réveiller, de les provoquer ; or c'est ce qu'on a fait pendant les six années précédentes par la méthode des exemples et des préceptes. Exprimer les mêmes idées sous une forme un peu plus élevée est donc le progrès auquel nous sommes conduits en montant de degré en degré, à moins de piétiner, c'est-à-dire de rétrograder si nous n'avançons pas. » Après cet « exposé des motifs », suivait un projet de programme qui, avec quelques retouches, est devenu le programme de juillet 1882 et plus tard, sans modification essentielle, le programme du 18 janvier 1887, qui est toujours en vigueur pour les écoles primaires élémentaires.

Nous reproduisons ci-dessous le texte complet des programmes officiels dans les trois séries d'établissements scolaires ci-après désignés :

1° Ecoles maternelles, classes enfantines, et écoles primaires élémentaires ;

2° Ecoles primaires supérieures ;

3° Ecoles normales.

I. — Ecoles maternelles, Classes enfantines et Ecoles primaires élémentaires.

GARÇONS ET FILLES.

(Programmes annexés à l'arrêté du 18 jan-vie 1887, complétés par les arrêtés du 8 août 1890, 4 janvier 1894, 9 mars 1897, 17 et 20 septembre 1898.)

En tête des programmes de l'éducation morale destinés aux écoles maternelles et aux écoles primaires élémentaires se trouvait, dès la première rédaction (1882), l'Instruction ministérielle dont suit la teneur. Nous la reproduisons comme faisant corps avec le programme lui-même, dont elle explique l'esprit, le caractère et les conditions d'application :

INSTRUCTION MINISTERIELLE

des 18 juillet 1882 et 18 janvier 1887.

Objet de l'enseignement moral.

L'éducation morale se distingue profondément par son but et par ses caractères essentiels des deux autres parties du programme.

But et caractères essentiels de cet enseignement. — L'enseignement moral est destiné à compléter et à relier, à relever et à ennoblir tous les enseignements de l'école. Tandis que les autres études développent chacune un ordre spécial d'aptitudes et de connaissances utiles, celle-ci tend à développer dans l'homme l'homme lui-même, c'est-à-dire un coeur, une intelligence, une conscience.

Par là même, l'enseignement moral se meut dans une tout autre sphère que le reste de l'enseignement. La force de l'éducation morale dépend bien moins de la précision et de la liaison logique des vérités enseignées que de l'intensité du sentiment, de la vivacité des impressions et de la chaleur communicative de la conviction. Cette éducation n'a pas pour but de faire savoir, mais de faire vouloir : elle émeut plus qu'elle ne démontre ; devant agir sur l'être sensible, elle procède plus du coeur que du raisonnement ; elle n'entreprend pas d'analyser toutes les raisons de l'acte moral, elle cherche avant tout à le produire, à le répéter, à en faire une habitude qui gouverne la vie. A l'école primaire surtout, ce n'est pas une science, c'est un art, l'art d'incliner la volonté libre vers le bien.

Rôle de l'instituteur dans cet enseignement. — L'instituteur est chargé de cette partie de l'éducation, en même temps que des autres, comme représentant de la société : la société laïque et démocratique a en effet l'intérêt le plus direct à ce que tous ses membres soient initiés de bonne heure et par des leçons ineffaçables au sentiment de leur dignité et à un sentiment non moins profond de leur responsabilité personnelle.

Pour atteindre ce but, l'instituteur n'a pas à enseigner de toutes pièces une morale théorique suivie d'une morale pratique, comme s'il s'adressait à des enfants dépourvus de toute notion préalable du bien et du mal : l'immense majorité lui arrive au contraire ayant déjà reçu ou recevant un enseignement religieux qui familiarise avec l'idée d'un Dieu auteur de l'univers et père des hommes, avec les traditions, les croyances, les pratiques d'un culte chrétien ou israélite ; au moyen de ce culte et sous les formes qui lui sont particulières, ils ont déjà reçu les notions fondamentales de la morale éternelle et universelle ; mais ces notions sont encore chez eux à l'état de germe naissant et fragile, elles n'ont pas pénétré profondément en eux-mêmes ; elles sont fugitives et confuses, plutôt entrevues que possédées, confiées à la mémoire bien plus qu'à la conscience à peine exercée encore. Elles attendent d'être mûries et développées par une culture convenable. C'est cette culture que l'instituteur public va leur donner.

Sa mission est donc bien délimitée ; elle consiste à fortifier, à enraciner dans l'âme de ses élèves pour toute leur vie, en les faisant passer dans la pratique quotidienne, ces notions essentielles de moralité humaine, communes à toutes les doctrines et nécessaires à tous les hommes civilisés. Il peut remplir cette mission sans avoir à faire personnellement ni adhésion, ni opposition à aucune des diverses croyances confessionnelles auxquelles ses élèves associent et mêlent les principes généraux de la morale.

Il prend, ces enfants tels qu'ils lui viennent, avec leurs idées et leur langage, avec les croyances qu'ils tiennent de la famille, et il n'a d'autre souci que de leur apprendre à en tirer ce qu'elles contiennent de plus précieux au point de vue social, c'est-à-dire les préceptes d'une haute moralité.

Objet propre et limites de cet enseignement. — L'enseignement moral laïque se distingue donc de l'enseignement religieux sans le contredire. L'instituteur ne se substitue ni au prêtre, ni au père de famille ; il joint ses efforts aux leurs pour faire de chaque enfant un honnête homme. Il doit insister sur les devoirs qui rapprochent les hommes et non sur les dogmes qui les divisent. Toute discussion théologique et philosophique lui est manifestement interdite par le caractère même de ses fonctions, par l'âge de ses élèves, par la confiance des familles et de l'Etat ; il concentre tous ses efforts sur un problème d'une autre nature, mais non moins ardu, par cela même qu'il est exclusivement pratique: c'est de faire faire à tous ces enfants l'apprentissage effectif de la vie morale.

Plus tard, devenus citoyens, ils seront peut-être séparés par des opinions dogmatiques, mais du moins ils seront d'accord dans la pratique pour placer le but de la vie aussi haut que possible, pour avoir la même horreur de tout ce qui est bas et vil, la même admiration de ce qui est noble et généreux, la même délicatesse dans l'appréciation du devoir, pour aspirer au perfectionnement moral, quelques efforts qu'il coûte, pour se sentir unis dans ce culte général du bien, du beau et du vrai, qui est aussi une forme, et non la moins pure, du sentiment religieux.

Méthode.

Caractère de la méthode en ce qui concerne l'élève. — Pour que la culture morale, entendue comme il est dit plus haut, soit possible et soit efficace dans l'enseignement primaire, une condition est indispensable: c'est que cet enseignement atteigne au vif de l'âme ; qu'il ne se confonde ni par le ton, ni par le caractère, ni par la forme, avec une leçon proprement dite. Il ne suffît pas de donner à l'élève des notions correctes et de le munir de sages maximes, il faut arriver à faire éclore en lui des sentiments assez vrais et assez forts pour l'aider un jour, dans la lutte de la vie, à triompher des passions et des vices. On demande à l'instituteur non pas d'orner la mémoire de l'enfant, mais de toucher son coeur, de lui faire ressentir, par une expérience directe, la majesté de la loi morale ; c'est assez dire que les moyens à employer ne peuvent être semblables à ceux des cours de sciences ou de grammaire. Ils doivent être non seulement plus souples et plus variés, mais plus intimes, plus émouvants, plus pratiques, d'un caractère tout ensemble moins didactique et plus grave.

L'instituteur ne saurait trop se représenter qu'il s'agit pour lui de former chez l'enfant le sens moral, de l'aiguiser, de le redresser parfois, de l'affermir toujours ; et, pour y parvenir, le plus sûr moyen dont dispose un maître qui n'a que si peu de temps pour une oeuvre si longue, c'est d'exercer beaucoup, et avec un soin extrême, ce délicat instrument de la conscience. Qu'il se borne aux points essentiels, qu'il reste élémentaire, mais clair, mais simple, mais impératif et persuasif tout ensemble. Il doit laisser de côté les développements qui trouveraient leur place dans un enseignement plus élevé ; pour lui la tâche se borne à accumuler, dans l'âme de l'enfant qu'il entreprend de former à la vie morale, assez de beaux exemples, assez de bonnes impressions, assez de saines idées, d'habitudes salutaires et de nobles aspirations pour que cet enfant emporte de l'école, avec son petit patrimoine de connaissances élémentaires, un trésor plus précieux encore: une conscience droite.

Caractères de la méthode en ce qui concerne le maître. — Deux choses sont expressément recommandées au maître. D'une part, pour que l'élève se pénètre de ce respect de la loi morale qui est à lui seul toute une éducation, il faut premièrement que par son caractère, par sa conduite, par son langage, il soit lui-même le plus persuasif des exemples. Dans cet ordre d'enseignement, ce qui ne vient pas du coeur ne va pas au coeur. Un maître qui récite des préceptes, qui parle du devoir sans conviction, sans chaleur, fait bien pis que de perdre sa peine, il est en faute : un cours de morale régulier, mais froid, banal et sec, n'enseigne pas la morale, parce qu'il ne la fait pas aimer. Le plus simple récit où l'enfant pourra surprendre un accent de gravité, un seul mot sincère, vaut mieux qu'une longue suite de leçons machinales.

D'autre part, — il est à peine besoin de formuler cette prescription, — le maître devra éviter comme une mauvaise action tout ce qui, dans son langage ou dans son attitude, blesserait les croyances religieuses des enfants confiés à ses soins, tout ce qui porterait le trouble dans leur esprit, tout ce qui trahirait de sa part envers une opinion quelconque un manque de respect ou de réserve.

La seule obligation à laquelle il soit tenu, — et elle est compatible avec le respect de toutes les croyances, — c'est de surveiller d'une façon pratique et paternelle le développement moral de ses élèves avec la même sollicitude qu'il met à suivre leurs progrès scolaires : il ne doit pas se croire quitte envers aucun d'eux s il n'a fait autant pour l'éducation du caractère que pour celle de l'intelligence. A ce prix seulement l'instituteur aura mérité le titre d'éducateur, et l'instruction primaire le nom d'éducation libérale.

PROGRAMMES

A. ECOLES MATERNELLES.

Section des petits enfants de deux à cinq ans.

Soins donnés aux enfants en vue de leur faire prendre de bonnes habitudes, de gagner leur affection et de maintenir entre eux l'harmonie. Premières notions du bien et du mal.

Section des enfants de cinq à six ans.

Causeries très simples, mêlées à tous les exercices de la classe et de la récréation.

Petites poésies expliquées et apprises par coeur. — Historiettes morales racontées et suivies de questions propres à faire ressortir le sens et à vérifier si les enfants l'ont compris. — Petits chants.

Soins particuliers de la maîtresse à l'égard des enfants chez lesquels elle a observé quelque défaut ou quelque vice naissant.

B. CLASSE ENFANTINE, de cinq à sept ans.

Causeries très simples, mêlées à tous les exercices de la classe et de la récréation.

Petites poésies expliquées et apprises par coeur. — Historiettes morales racontées et suivies de questions propres à en faire ressortir le sens et à vérifier si les enfants l'ont compris. — Petits chants.

Soins particuliers de la maîtresse à l'égard des enfants chez lesquels elle a observé quelque défaut ou quelque vice naissant.

C. COURS ELEMENTAIRE, de sept à neuf ans.

Entretiens familiers. Lectures avec explications (récits, exemples, préceptes, paraboles et fables). Enseignement par le coeur.

Exercices pratiques tendant à mettre la morale en action dans la classe même :

1° Par l'observation individuelle des caractères (tenir compte des prédispositions des enfants pour corriger leurs défauts avec douceur ou développer leurs qualités) ;

2° Par l'application indulgente de la discipline scolaire comme moyen d'éducation (distinguer soigneusement le manquement au devoir de la simple infraction au règlement, faire saisir le rapport de la faute à la punition, donner l'exemple dans le gouvernement de la classe d'un scrupuleux esprit d'équité, inspirer l'horreur de la délation, de la dissimulation, de l'hypocrisie, mettre au-dessus de tout la franchise et la droiture, et pour cela ne jamais décourager le franc-parler des enfants, leurs réclamations, leurs demandes, etc.) ;

3° Par l'appel incessant au sentiment et au jugement moral de l'enfant lui-même (faire souvent les élèves juges de leur propre conduite, leur faire estimer surtout, chez eux et chez les autres, l'effort moral et intellectuel, et savoir les laisser dire et les laisser faire, sauf à les amener ensuite à découvrir par eux-mêmes leurs erreurs ou leurs torts) ;

4° Par le redressement des notions grossières (préjugés et superstitions populaires, croyances aux sorciers, aux revenants, à l'influence de certains nombres, terreurs folles, etc.) ;

5° Par l'enseignement a tirer des faits observés par les enfants eux-mêmes: à l'occasion, leur faire sentir les tristes suites des vices dont ils ont parfois l'exemple sous les yeux : de l'ivrognerie, de la paresse, du désordre, de la cruauté, des appétits brutaux, etc., en leur inspirant autant de compassion pour les victimes du mal que d'horreur pour le mal lui-même : — procéder de même par voie d'exemples concrets et d'appels à l'expérience immédiate des enfants poulies initier aux émotions morales : les élever, par exemple, au sentiment d'admiration pour l'ordre universel et au sentiment religieux en leur faisant contempler quelques grandes scènes de la nature ; au sentiment de la charité, en leur signalant une misère à soulager, en leur donnant l'occasion d'un acte effectif de charité à accomplir avec discrétion ; aux sentiments de la reconnaissance et de la sympathie par le récit d'un trait de courage, par la visite à un établissement de bienfaisance, etc.

D. COURS MOYEN, de neuf à onze ans.

Entretiens, lectures avec explications, exercices pratiques. — Même mode et mêmes moyens d'enseignement que précédemment, avec un peu plus de méthode et de précision. — Coordonner les leçons et les lectures de manière à n'omettre aucun point important du programme ci-dessous:

I

L'enfant dans la famille. Devoirs envers les parents et les grands-parents. — Obéissance, respect, amour, reconnaissance. — Aider les parents dans leurs travaux ; les soulager dans leurs maladies ; venir à leur aide dans leurs vieux jours.

Devoirs des frères et soeurs. — S'aimer les uns les autres : protection des plus âgés à l'égard des plus jeunes ; action de l'exemple.

Devoirs envers les serviteurs. — Les traiter avec politesse, avec bonté.

L'enfant dans l'école. — Assiduité, docilité, travail, convenance. — Devoirs envers l'instituteur. — Devoirs envers les camarades.

La patrie. — La France, ses grandeurs et ses malheurs. — Devoirs envers la patrie et la société.

II

Devoirs envers soi-même. — Le corps : propreté, sobriété et tempérance ; dangers de l'ivresse ; dangers de l'alcoolisme (affaiblissement de l'intelligence, de la volonté, ruine de la santé) ; gymnastique.

Les biens extérieurs. — Economie ; éviter les dettes ; funestes effets de la passion du jeu ; ne pas trop aimer l'argent et le gain ; prodigalité, avarice. Le travail (ne pas perdre de temps, obligation du travail pour tous les hommes, noblesse du travail manuel).

L'âme-. — Véracité et sincérité ; ne jamais mentir. — Dignité personnelle, respect de soi-même. — Modestie : ne point s'aveugler sur ses défauts. — Eviter l'orgueil, la vanité, la coquetterie, la frivolité. — Avoir honte de l'ignorance et de la paresse. — Courage dans le péril et dans le malheur ; patience, esprit d'initiative. — Dangers de la colère.

Traiter les animaux avec douceur ; ne point les faire souffrir inutilement. — Loi Grammont, société protectrice des animaux.

Devoirs envers les autres hommes. — Justice et charité (ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit: faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fissent). — Ne portez atteinte ni à la vie, ni à la personne, ni aux biens, ni à la réputation d'autrui. — Bonté, fraternité. — Tolérance, respect de la croyance d'autrui. — L'alcoolisme entraîne à violer peu à peu tous les devoirs envers les autres hommes (paresse, violence, etc.).

N. B. Dans tout ce cours, l'instituteur prend pour point de départ l'existence de la conscience, de la loi morale et de l'obligation. Il fait appel au sentiment et à l'idée du devoir, au sentiment et à l'idée de la responsabilité, il n'entreprend point de les démontrer par exposé théorique.

Devoirs envers Dieu. — L'instituteur n'est pas chargé de faire un cours ex professo sur la nature et les attributs de Dieu ; l'enseignement qu'il doit donner à tous indistinctement se borne à deux points :

D'abord, il leur apprend à ne pas prononcer légèrement le nom de Dieu ; il associe étroitement dans leur esprit à l'idée de la cause première et de l'être parfait un sentiment de respect et de vénération ; et il habitue chacun d'eux à environner du même respect cette notion de Dieu, alors même qu'elle se présenterait à lui sous des formes différentes de celles de sa propre religion.

Ensuite, et sans s'occuper des prescriptions spéciales aux diverses communions, l'instituteur s'attache à faire comprendre et sentir à l'enfant que le premier hommage qu'il doit à la divinité, c'est l'obéissance aux lois de Dieu telles que les lui révèlent sa conscience et sa raison.

E. COURS SUPERIEUR, de onze à treize ans.

Entretiens, lectures, exercices pratiques, comme dans les deux cours précédents. Celui-ci comprend de plus, en une série régulière de leçons dont le nombre et l'ordre pourront varier, un enseignement élémentaire de la morale en général et plus particulièrement de la morale sociale, d'après le programme ci-après :

La famille. Devoirs des parents et des enfants ; devoirs réciproques des maîtres et des serviteurs ; l'esprit de famille.

La société. Nécessité et bienfaits de la société. La justice, condition de toute société. La solidarité, la fraternité humaine. L'alcoolisme diminue peu à peu ces sentiments, en détruisant le ressort de la volonté et de la responsabilité personnelle.

Applications et développements de l'idée de justice ; respect de la vie et de la liberté humaine, respect de la propriété, respect de la parole donnée, respect de l'honneur et de la réputation d'autrui. La probité, l'équité, la loyauté, la délicatesse. Respect des opinions et des croyances.

Applications et développements de l'idée de charité ou de fraternité. Ses divers degrés, devoirs de bienveillance, de reconnaissance, de tolérance, de clémence, etc. Le dévouement, forme suprême de la charité : montrer qu'il peut trouver place dans la vie de tous les jours.

La patrie. Ce que l'homme doit à la patrie (l'obéissance aux lois, le service militaire, discipline, dévouement, fidélité au drapeau). — L'impôt (condamnation de toute fraude envers l'État). — Le vote (il est moralement obligatoire, il doit être libre, consciencieux, désintéressé, éclairé). — Droits qui correspondent à ces devoirs : liberté individuelle, liberté de conscience, liberté du travail, liberté d'association. Garantie de la sécurité de la vie et des biens de tous. La souveraineté nationale. Explication de la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité.

Dans chacun de ces chapitres du cours de morale sociale, on fera remarquer à l'élève, sans entrer dans des discussions métaphysiques :

1° La différence entre" le devoir et l'intérêt, même lorsqu'ils semblent se confondre, c'est-à-dire le caractère impératif et désintéressé du devoir ;

2° La distinction entre la loi écrite et la loi morale : l'une fixe un minimum de prescriptions que la société impose à tous ses membres sous des peines déterminées, l'autre impose à chacun dans le secret de sa conscience un devoir que nul ne le contraint à remplir, mais auquel il ne peut faillir sans se sentir coupable envers lui-même et envers Dieu.

II. — Ecoles primaires supérieures.

(Programme du 26 juillet 1909.)

GARÇONS.

Première année (Une heure par semaine).

Instructions. — Le directeur ou, à son défaut, le professeur chargé des leçons de morale et d'instruction civique n'est pas seulement professeur. Si tout professeur doit faire, autant qu'il est en lui, oeuvre d'éducateur, cette vérité est d'une application encore plus évidente et plus directe lorsqu'il s'agit de celui qui enseigne la morale. Ici surtout, il n'y a pas d'enseignement sans éducation.

Le but à poursuivre est de créer et d'entretenir chez les élèves un ensemble de dispositions morales propres à les préparer à la vie qui les attend dans la société.

Les moyens d'action à employer sont de trois sortes :

Action sur le coeur, par l'appel aux sentiments moraux qu'une première culture a développés en eux ;

Action sur l'intelligence, par l'explication et la démonstration des vérités de l'ordre moral ;

Action sur la volonté, par la pratique de la vie morale dans la mesure de leur expérience propre et de leur caractère individuel 3 formation des bonnes habitudes.

A chacun de ces trois modes d'action correspondent divers ordres d'exercices scolaires tendant à produire une éducation morale effective. Faire aimer le bilan ; faire connaître le bien ; faire vouloir le bien : tel doit être l'objet de ces trois séries d'exercices scolaires.

Exercices tendant à développer le sentiment moral. — Lectures, récits et entretiens propres à faire naître et à fortifier chez l'enfant les divers sentiments qui favorisent le développement du sens moral (par exemple, le respect et l’amour filial, l'amour fraternel ; l'amour de la famille ; l'affection pour ses camarades ; la reconnaissance ; le respect de la grandeur morale et de la beauté morale ; l'admiration pour la vertu, considérée particulièrement comme un triomphe sur l'égoïsme ; la sincérité, la droiture, la probité ; l'expérience personnelle des joies de la conscience et des remords, indépendamment de la récompense et de la punition externe ; le mépris de la grossièreté, des plaisirs bas ; le dégoût des actions ou des paroles indécentes ; le sentiment de l'honneur ; l'horreur pour le mal ; le désir devenir en aide à ceux qui souffrent), et, d'une manière générale, toutes les émotions saines qui prédisposent au bien.

Exercices tendant à faire pénétrer dans l'esprit les notions fondamentales de la morale. — Ce cours ne doit pas être sèchement didactique ; il sera méthodique, dans le même esprit qu'à l'école primaire élémentaire, mais avec un ordre plus rigoureux, conformément aux indications du programme.

On fixera l'attention des élèves sur quelques fortes maximes tirées des plus hautes doctrines morales de tous les temps, et qui paraîtront propres à se graver dans leur conscience, et à leur servir de règle de vie.

On appliquera et surtout on conviera l'élève à appliquer à sa propre conduite les principes précédemment acquis, en dégageant de ces principes non plus seulement l'idée générale du devoir, mais celle des devoirs propres à chaque condition et à chaque âge : devoirs de l'enfant dans la famille, dans l'école, dans la société.

Programme. — 1° La conscience : sentiment intime du devoir. Pouvoir de l'homme sur lui-même.

Faire saisir à chaque élève, dans sa propre expérience et par des exemples choisis, le phénomène de la conscience morale ; lui montrer qu'il a, comme d'instinct, la notion du bien et du mal moral ; qu'il a le sentiment de l'obligation, du devoir, qu'il se sent capable de l'accomplir au prix d'un effort, et que, s'il s'est refusé à cet effort par faiblesse, par égoïsme, ou en cédant à l'entraînement d'une passion quelconque, il a conscience de la faute qu'il a commise ; d'où la honte, le regret, le remords. Indiquer la nécessité d'éclairer et de perfectionner par la réflexion ces intuitions de la conscience.

De ces expositions, le plus souvent dialoguées, tirer la définition et l'affirmation pratiques des idées de conscience, d'obligation morale, de devoir, de liberté, de responsabilité, de mérite et de démérite, de dignité personnelle, de justice.

Faire observer les différences fondamentales qui distinguent la condition de l'homme, son régime de vie, des lois constantes et fatales que la nature suit en les ignorant, et sans pouvoir les modifier (exemples très simples tirés des phénomènes les plus familiers à l'enfant et des parties des sciences qui lui sont enseignées). Montrer l'animal doué de sensibilité, d'impulsions instinctives, mais dépourvu de la faculté de perfectionnement ; l'homme, au contraire, inventant, perfectionnant incessamment ses oeuvres, en telle sorte qu'elles forment, grâce à la continuité sociale, un héritage accumulé ; l'homme, seul, maître de lui-même et responsable.

Différents types d'hommes : l'hypocrite, l'homme sincère ; le paresseux, le laborieux ; l'imprévoyant, l'économe ; l'intempérant, le tempérant ; le lâche, le courageux ; les héros (exemples empruntés à l'histoire de l'humanité). Faire sentir la beauté ou la laideur de ces différents types et quelle émulation ou quelle répugnance ils doivent nous inspirer.

L'égoïsme et le désintéressement ; caractères distinctifs de l'obligation morale.

La société et les devoirs qu'elle impose.

A mesure que l'élève aura pris une certaine habitude de la réflexion personnelle, l'amener à reconnaître que l'individu est peu de chose par lui-même, qu'il est incomplet et dépendant ; qu'il fait partie d'un tout ; que son but n'est pas la satisfaction de son orgueil, ni celle de ses appétits ; qu'il a une dette envers les autres êtres, ses semblables, sans lesquels ou il ne serait pas, ou il ne serait pas tel qu'il est: d'où notion de société.

Insister sur la solidarité sociale considérée soit comme fait naturel, soit comme principe moral.

La famille, la nation, la patrie ; insister sur ce que l'individu doit à chacune d'elles.

Deuxième année (une heure par semaine).

Programme. — La vie humaine et ses devoirs ; l'homme dans la société, dans la famille, dans la nation et la patrie.

Développer les notions qui n'ont été que sommairement exposées dans le précédent cours.

La société. — Ce qu'est la société. L'homme n'est pas né pour vivre solitaire. La société nécessaire à sa sécurité et au progrès indéfini qui est sa loi ; elle est son but, sa raison d'être.

Sociétés barbares et sociétés civilisées. Traits qui les distinguent : le droit substitué à la force ; le travail, obligation commune ; plus d'esclaves et plus de supplices. La fortune intellectuelle de l'homme garantie et chaque jour complétée par voie de transmission.

Solidarité sociale, dans l'ordre économique, dans l'ordre scientifique, dans l'ordre moral. Importance du devoir professionnel.

Inégalité native des aptitudes. Diversité inévitable des fonctions. Comment ces deux faits sont compatibles avec l'égalité morale et juridique des personnes.

La justice sociale. — Respect de la personne humaine à quelque degré qu'elle soit placée, et, comme conséquence de ce respect impératif, l'esclavage et le servage reconnus intolérables.

Respect de l'honneur d'autrui. La diffamation et la calomnie.

Respect des produits du travail. Principe de la propriété, sa nécessité. Le capital et le travail. Respect des contrats et de la parole donnée. La probité dans le travail et dans l'échange.

Respect des personnes dans leurs croyances, leurs opinions. Liberté religieuse et philosophique. La tolérance.

La fraternité sociale. — Nécessité d'étendre l'idée de justice.

Les hasards de la naissance, les inégalités physiques et intellectuelles ; les hasards de l'éducation ; les accidents de la vie.

L'instruction publique.

L'assistance publique.

La bonté, l'amour du prochain, le dévouement, le désintéressement.

La famille et l'homme privé. — La famille, société particulière mais non exclusive dans la société. Sa fonction dans l'ordre social, auquel elle est soumise. Son fondement moral. Sa constitution, ses membres ; solidarités qu'elle implique. Le respect de la femme, base de la famille dans le monde moderne.

Les époux, les parents, les enfants. Leurs devoirs réciproques.

L'esprit et les vertus de famille.

Les vertus privées : loyauté, travail, tempérance, courage, épargne, charité.

Valeur sociale des vertus privées.

La nation et la patrie. — Comment notre société est en même temps une nation. L'idée de nation et l'idée de patrie. Leur fondement historique et leur fondement moral.

Solidarité des générations. L'esprit national. Continuité de la vie nationale.

Le patriotisme : défense de l'intégrité de la patrie ; respect et défense des lois de la patrie : l'armée ; le service obligatoire ; la discipline militaire ; le courage.

L'Etat et les lois. — Ce que c'est que l'Etat ; ses origines, son rôle.

Formes diverses de cette autorité.

La forme républicaine. Son principe et sa supériorité. Issue de notre consentement et modifiée par notre volonté, elle ne peut avoir rien d'arbitraire.

La souveraineté nationale. La démocratie ; l'élite dans la démocratie.

Les lois. Leur fondement social et national.

Devoirs du citoyen : obéissance aux lois ; impôt ; vote, etc.

La répression des infractions aux lois • légitimité sociale de la pénalité.

Droits du citoyen : liberté individuelle ; liberté de conscience, liberté des cultes dans la limite du respect des lois ; liberté du travail ; liberté d'association.

Les libertés publiques.

Dangers sociaux et nationaux de l'arbitraire, dangers sociaux et nationaux de l'absence de gouvernement.

Rapports des nations entre elles. — Devoirs et droits internationaux. Solidarité internationale. L'humanité. L'amour de l'humanité et sa conciliation avec les devoirs envers la patrie.

Le droit des gens. Aspiration à un idéal juridique des rapports entre les nations : l'arbitrage.

Troisième année (une heure par semaine).

Programme. — Retour sur les principes de la morale et leurs applications essentielles.

Instructions. — Le professeur suit à peu près le même ordre que dans les deux années précédentes, en insistant, d une part, sur l'explication, la discussion et la démonstration des principaux points de doctrine ; d'autre part, sur les interprétations erronées qui pourraient se faire jour.

Envisager chez l'homme trois ordres de faits qui ne tombent pas sous les sens : faits de sentiment ou émotions ; faits intellectuels ou pensées ; faits de volonté ou actes libres.

Montrer que notre nature nous porte à aimer le beau, à affirmer le vrai, à vouloir le bien ; faire remarquer l'analogie entre ces trois objets de notre activité spirituelle, répondant à nos inclinations naturelles et à la vie normale ; montrer que le mal est un désordre, une régression, contraire au véritable idéal humain.

Le professeur s'attachera à ne parler des croyances religieuses qu'avec un grand respect et de manière à ne jamais froisser la conscience des enfants.

Exercices tendant à éprouver ou à éclairer la conscience et à former le caractère. — Le maître étudiera assidûment les tendances bonnes ou mauvaises qui s'accusent chez chaque élève ; conseils individuels résultant de cette observation, indépendamment des recommandations collectives.

Il entrera autant que possible en relation avec les parents soit pour réclamer leur concours, soit pour leur prêter assistance en vue de l'éducation morale des enfants.

Constatation de la moralité pratique de chacun d'après les circonstances qui la mettent à l'épreuve de la vie quotidienne.

Appel incessant à la sincérité absolue, première et indispensable condition de progrès et de relèvement.

Appel à l'énergie de la volonté, au courage moral sous toutes les formes (courage de rompre avec un défaut, courage se manifestant par une décision énergique ou par une persévérance obstinée, courage contre la souffrance et contre le plaisir, courage de braver le ridicule par respect pour sa conscience, courage de s'accuser ou de se défendre, de maintenir ce qu'on croit la vérité ou de convenir de ses torts, etc.). Nécessité d'un long apprentissage pour arriver à n'être pas l'esclave des passions, à se gouverner et à se maîtriser soi-même.

Transformation graduelle de l'effort en habitude ; surveillance des habitudes de l'enfant et de l'adolescent en vue d'encourager les bonnes et d'extirper les mauvaises.

Etude de quelques maximes et d'exemples propres à fixer les notions morales sous une forme saisissante et concrète.

Observations destinées à éveiller dans la conscience un sentiment de plus en plus vif, et à développer une notion de plus en plus précise du bien à faire, des maux à corriger, de l'injustice, souvent inconsciente, à éviter dans la vie commune.

Recherche attentive de toutes les occasions de mettre la morale en action, d'exercer la conscience de l'élève et de provoquer de sa part un ensemble de résolutions réfléchies le portant à vouloir le bien et à s'en faire une habitude.

FILLES.

Première année (une heure par semaine).

Le programme de morale des écoles de filles est, dans son ensemble, le même que celui des écoles de garçons.

Toutefois, les maîtresses chargées de l'éducation morale dans les écoles de filles devront approprier leurs leçons au caractère de leur auditoire et insister sur certains devoirs particuliers qui s'imposent à la jeune fille et à la femme.

Devoirs de la jeune fille envers elle-même. — Fortifier son jugement et sa volonté en vue des obligations qui lui sont propres et des devoirs qui l'attendent dans la famille et dans la société. Ces recommandations familières s'étendent à la modestie dans le vêtement, l'attitude et le langage.

Devoirs de famille. — Rôle à la fois discret, modeste et efficace de la jeune fille dans la famille. Devoirs maternels de la soeur aînée. Devoir pour les jeunes filles de prendre part à tous les soins domestiques, non seulement sans répugnance, mais avec empressement.

Devoirs sociaux. — Il appartient à la femme, par la bonté, par la patience, par l'égalité d'humeur, de faire prévaloir l'idée de la concorde pour la vie. Sans discuter et sans récriminer, elle fera sentir ce que peuvent la persuasion, l'esprit de conciliation, l'amour de la paix, le respect mutuel.

Devoirs civiques. — Fille, soeur, épouse, mère de citoyens, la femme a exercé, dans tous les temps, une influence plus ou moins forte sur nos moeurs. Elle peut aujourd'hui, en raison de l'instruction plus variée et plus approfondie qu'elle reçoit, fortifier, ennoblir notre activité. La pitié et la charité sont ses dons naturels, et c'est tout naturellement encore qu'elle nous rappellera, dans la paix et dans la guerre, le respect des lois et l'amour de la patrie.

La maîtresse devra se préoccuper, sans cesse, de vivifier les cours de morale par des lectures, des récits et des entretiens.

Deuxième et troisième années (une heure par semaine).

Suite du développement du programme de la première année.

III. — Ecoles normales.

INSTITUTEURS ET INSTITUTRICES.

(Programme du 4 août 1905).

Première année.

(Le programme de « Psychologie et Morale » place la psychologie en première année et la morale en deuxième année. Il n'y a donc pas de cours de morale en première année.)

Deuxième année (deux heures par semaine).

Objet de la morale, son utilité.

La conscience morale. Notion du devoir.

La recherche du bien moral ; diversité et valeur relative des biens.

Pouvoir de l'homme sur lui-même ; valeur de la personne humaine ; sentiment d'un accord entre la conscience et l'ordre des choses ; possibilité du bonheur et du progrès.

Rôle de l'idéal dans la conception et dans la pratique du bien moral.

La vertu et le bonheur.

La vie individuelle et ses devoirs : dignité individuelle ; sentiment de l'honneur ; rectitude de l'esprit ; équilibre du tempérament ; droiture du caractère ; énergie morale.

La vie de famille et ses devoirs : fonction de la famille dans l'ordre social ; son fondement moral ; sa constitution ; ses membres ; solidarités et obligations qu'elle implique. L'esprit et les vertus de famille.

La vie sociale et ses devoirs : idée de l'organisation des sociétés ; rapports des hommes entre eux ; la solidarité.

Les devoirs professionnels : leur importance spéciale.

Effets sociaux des vertus privées et domestiques.

Idée du droit corrélative du devoir. Les divers droits des hommes dans la famille et dans la société. La justice. Respect de la personne humaine ; respect de l'honneur d'autrui ; respect des produits du travail. Principe de la propriété. Le capital et le travail.

Respect des contrats et de la parole donnée. Respect des personnes dans leurs croyances et leurs opinions. Liberté religieuse et philosophique. La tolérance.

Insuffisance morale et sociale de la stricte justice : les hasards de la naissance ; les inégalités physiques et intellectuelles ; les hasards de l'éducation ; les accidents de la vie, La fraternité sociale inspiratrice du progrès de l'idée de justice. La charité privée ; les oeuvres sociales d'assistance.

La vie nationale et ses devoirs. Comment notre société est en même temps une nation. L'idée de nation et de patrie. Son fondement moral.

Solidarité des générations. L'esprit national.

La défense de la patrie ; l'armée ; le service militaire obligatoire ; la discipline militaire ; le courage.

L'Etat : son origine, son rôle, fondement de l'autorité publique.

Formes diverses de cette autorité. La forme républicaine : son principe, sa supériorité. La souveraineté nationale. La démocratie, l'élite dans la démocratie.

Les lois. Leur fondement moral, social et national.

Devoirs du citoyen : obéissance aux lois, impôts, vote, etc.

Nécessité sociale de la pénalité.

Les droits du citoyen : liberté individuelle, liberté de conscience, liberté des cultes, liberté du travail, liberté d'association.

Les droits politiques.

Dangers de l'arbitraire ; dangers de l'absence de gouvernement.

La notion d'humanité. Devoirs et droits des nations.

Troisième année.

(Dans cette année, la morale figure sous la rubrique « Pédagogie ». Le programme prévoit un cours intitulé « Application de la psychologie et de la morale à l'éducation ». — Four cette partie du programme, voir l'article Pédagogie.)

2° SECTION : INSTRUCTION CIVIQUE.

I. — Ecoles primaires élémentaires.

GARÇONS ET FILLES.

(Programme du 18 janvier 1887.)

Cours élémentaire. — Explications très familières, à propos de la lecture, des mots pouvant éveiller une idée nationale tels que : citoyen, soldat, armée, patrie ; — commune, canton, département, nation ; — loi, justice, force publique, etc.

Cours moyen. — Notions très sommaires sur l'organisation de la France.

Le citoyen, ses obligations et ses droits : l'obligation scolaire, le service militaire, l'impôt, le suffrage universel.

La commune, le maire et le conseil municipal.

Le département, le préfet et le conseil général.

L'Etat, le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, la justice.

Cours supérieur. — Notions plus approfondies sur l'organisation politique, administrative et judiciaire de la France : la constitution, le président de la République, le Sénat, la Chambre des députés, la loi ; l'administration centrale, départementale et communale, les diverses autorités ; — la justice civile et pénale ; — l'enseignement, ses divers degrés ; — la force publique, l'armée.

II. — Ecoles primaires supérieures.

GARÇONS ET FILLES.

(Programme du 26 juillet 1909.)

L'instruction civique figure en deuxième année seulement, sous le titre : « Instruction civique. Droit public », à raison de vingt leçons environ. Voici le texte du programme :

1. Les droits individuels des citoyens français. — Egalité civile, liberté individuelle, liberté de conscience et de culte. Liberté du travail, du commerce et de l'industrie. Liberté de réunion et d'association. Liberté de la presse.

2. La souveraineté nationale et le suffrage universel. — Les lois constitutionnelles. Les pouvoirs publics : le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Le Sénat et la Chambre des députés. Le président de la République, les ministres, le gouvernement parlementaire.

3. Organisation administrative. — Administration centrale et administration locale. Division du territoire de la France en départements, arrondissements et communes : 1° le département, le préfet et le conseil général, la commission départementale ; 2° l'arrondissement, le sous-préfet et le conseil d'arrondissement ; 3° la commune, le maire et le conseil municipal.

4. Organisation judiciaire. — Publicité de la justice. Les juridictions en matière civile et commerciale : 1° juges de paix ; 2° tribunaux de première instance ; 3° cours d'appel ; 4° tribunaux de commerce ; 5° conseils de prud'hommes ; 6° la cour de cassation. — Le ministère public. — Auxiliaires de la justice : avocats, avoués, huissiers. Assistance judiciaire :

Les juridictions répressives : les tribunaux de répression ; les juridictions d'instruction ; le tribunal de simple police ; le tribunal correctionnel ; la cour d'assises ; la cour de cassation.

Les juridictions administratives : le conseil de préfecture, le conseil d'Etat et la cour des comptes.

5. Les impôts. — Notions très sommaires sur les impôts directs et les impôts indirects. — Le vote et le recouvrement de l'impôt. Les impôts d'Etat et les impôts locaux.

6. Le service militaire.

III. — Ecoles normales.

INSTITUTEURS ET INSTITUTRICES.

(Programme du 4 août 1905.)

L'instruction civique ne figure pas dans les programmes d'enseignement des écoles normales. Une partie des choses qui s'enseignent sous ce nom dans les écoles primaires supérieures se retrouvent dans le programme d'instruction morale des écoles normales (deuxième année) qui a été reproduit plus haut. En outre, au programme de pédagogie de troisième année figurent des leçons sur l'administration scolaire (les diverses autorités préposées à la surveillance et à la direction des écoles publiques, les rapports de l'instituteur et de l'institutrice avec chacune d'elles, etc.), et, pour les élèves-maîtres seuls, des notions très élémentaires de droit public (organisation judiciaire, financière, militaire), qui appartiennent également à l'ordre des connaissances désignées par d'autres plans d'études sous le nom d'instruction civique.

3° SECTION : SPECIMEN DE REPARTITION MENSUELLE A LECOLES PRIMAIRE ELEMENTAIRE.

En raison de la nouveauté et de l'étendue du programme, en raison aussi de la brièveté des indications pratiques fournies par les documents officiels que nous avons transcrits, et enfin de la difficulté d'en répartir méthodiquement les matières mois par mois dans les deux années du cours élémentaire, dans les deux années du cours moyen, et dans l'année unique du cours supérieur, nous croyons utile de reproduire, sinon à titre de modèle, du moins comme exemple très bon à consulter, l'essai ci-après de subdivision hebdomadaire des programmes d'instruction morale et d'instruction civique sur ce cycle de cinq années. Nous l'empruntons au volume de MM. Mutelet et Dangueuger : Programmes officiels des écoles primaires élémentaires (Paris, Hachette, 1910) :

Education morale.

COURS ELEMENTAIRE

Octobre

Petits défauts, petites vertus de l'enfance.

1re année.

1. La propreté (soins du corps).

2. La propreté (soins des vêlements).

3. La propreté (soins de la maison, des meubles, des jouets, des outils).

4. Avantages de la propreté.

2e année.

1. La propreté est une marque de dignité.

2. Conséquence de la malpropreté.

3. L'ordre : une place pour chaque chose.

4. L'ordre : chaque chose à sa place.

Novembre.

1re année.

1. La sobriété : on n'a pas pitié des gourmands.

2. La gourmandise ruine la santé.

3. L'activité : l'enfant laborieux est estimé

4. L'enfant paresseux est méprisable.

année.

1. Portrait de l'enfant sobre.

2. La tempérance consiste à ne pas trop boire.

3. Le travail est un trésor.

4. Le travail chasse l'ennui.

Décembre.

1re année.

1. La franchise : soyez sincères, on vous aimera.

2. Un menteur n'est point écouté, même quand il dit la vérité.

3. La probité : Tu ne déroberas point.

4. Il ne faut jamais tricher en jouant.

2e année.

1. On vous saura gré de votre sincérité.

2. Il ne faut jamais dénoncer un camarade.

3. Il faut rendre ce que l'on trouve.

4. Ce que l'on fait d'une mauvaise pièce.

Janvier.

1re année.

1. La prudence : ne vous fiez pas aux apparences.

2. L'enfant imprudent.

3. La patience : avec de la patience, on vient à bout de tout.

4. Il faut savoir endurer les petits ennuis.

2e année.

1. N'imitez jamais avant d'avoir réfléchi.

2. Il ne faut pas être superstitieux.

3. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

4. Evitons les querelles.

Février.

1re année.

1. La douceur : dangers de la colère.

2. La modestie : ne nous vantons jamais.

3. Bonté vaut mieux que beauté.

4. Récapitulation.

2e année.

1. Plus fait douceur que violence.

2. Un peu de vanité gâte beaucoup de mérite.

3. Le vaniteux est à la merci de celui qui le flatte.

4. Récapitulation.

Mars.

Devoirs de l'enfant dans la famille.

1re année.

1. Aimez vos parents.

2. Obéissez toujours à vos parents.

3. Ne cachez rien à vos parents.

4. Les frères et soeurs doivent être unis.

2e année.

1. Amour et dévouement des enfants pour leurs parents.

2. Il faut obéir à ses parents par amour.

3. Id., par prudence.

4. Id., par devoir.

Avril.

1re année.

1. Les frères et soeurs doivent s'entr'aider.

2. Comment un enfant peut se rendre utile.

3. Tendresse de l'enfant pour ses grands-parents.

4. Récapitulation.

année.

1. Le bon exemple donné par les aînés.

2. Devoir des cadets à l'égard des aînés.

3. Frères et soeurs doivent mettre en commun leurs pensées, leurs peines, leurs plaisirs.

4. Récapitulation.

Mai

Devoirs de l'enfant à l'école.

1re année. 1. Pourquoi il faut apprendre à lire.

2. Aimez votre maître et soyez soumis.

3. Soyez exacts et assidus à l'école.

4. Ne taquinez pas vos camarades.

2e année.

1. Il faut aimer l'étude.

2. Reconnaissance due aux maîtres.

3. Les bavards sont incapables d'étude.

4. Choisissez bien vos camarades.

Juin.

Devoirs de l'enfant dans la société.

1re année.

1. Soyez polis avec tout le monde.

2. Respectez les vieillards.

3. Ne faites pas souffrir les animaux

4. Aimons les animaux domestiques.

2e année.

1. Il ne faut faire de tort à personne.

2. Rendez service aux infirmes.

3. Ayez pitié des oiseaux (les nids).

4. Les animaux domestiques sont sensibles aux bons traitements.

Juillet.

1re année.

Récapitulation.

2e année.

Récapitulation.

COURS MOYEN

Octobre.

1re année.

1. Devoirs de l'homme envers lui-même. — La nature humaine. L'homme et l'animal. Le corps et l'âme. « Une âme saine dans un corps sain ».

2. Devoirs envers le corps. — La propreté, la sobriété, conditions essentielles de santé.

3. Devoirs envers le corps (suite). — Le travail et la gymnastique entretiennent et développent les forces physiques.

4. Devoirs envers le corps (suite). — La dignité personnelle exige une tenue irréprochable, beaucoup de sobriété et d'activité. Dangers de la gourmandise, de l'ivrognerie.

2e année.

1. Devoirs de l'homme envers lui-même. — La nature humaine. L'homme et l'animal. Corps et âme. Le bien et le mal. But de la morale. Division des devoirs de l'homme envers lui-même.

2. Devoirs envers le corps. — Conservation personnelle, hygiène, alimentation, propreté, tempérance. Pourquoi le suicide est une lâcheté.

3. La tempérance. — Inconvénients de la gourmandise, de l'ivrognerie, de l'abus du tabac.

L'alcoolisme, ses ravages.

4. Devoirs envers l'âme. — Simple idée, par des exemples, des trois facultés de l'âme. La sensibilité. Culture des sentiments nobles. Lutte contre les penchants, contre les vices.

Novembre.

1re année.

1. Devoirs envers l'âme. — La vérité et la modestie. Mentir est une lâcheté. Aveu des fautes. Horreur de l'hypocrisie. Modestie dans les paroles, le maintien, les actes.

2. Devoirs envers l'âme. — Le travail. Celui qui travaille devient meilleur Pourquoi ? L'oisiveté est la mère de tous les vices. Tout le monde doit travailler. La tâche de l'écolier : l'étude.

3. Devoirs envers l'âme. — L'économie. En quoi elle consiste. Conseils de Franklin. Eviter l'avarice, les dettes, le jeu.

4. Devoirs envers l'âme. — Le courage et la douceur. Il faut être maître de soi ; fermeté dans le malheur. Courage devant le péril. La persévérance est une forme du courage ; éviter la colère.

2e année.

1. Devoirs concernant la sensibilité. — Combattre les passions malveillantes : colère, haine, envie, jalousie, orgueil, vanité.

Développer les qualités opposées à chacune de ces passions.

2. Devoirs concernant l'intelligence. — Aimer et rechercher la vérité ; s'instruire pour mieux connaître ses devoirs. Dire toujours la vérité, horreur du mensonge.

Prudence et réflexion.

3. Devoirs concernant la volonté. — Activité, travail, courage, patience, résignation.

4. Récapitulation de la morale individuelle.

Décembre.

1re année.

1. La famille. — L'enfant doit aimer ses parents. Pourquoi ? Ce que font les parents ; soins, travail, souffrance, etc., pour l'enfant. Comment : paroles, caresses, empressements, soins dévoués de l'enfant.

2. L'enfant doit respecter ses parents. — Pourquoi : âge, expérience, loi de nature.

Comment : déférence, attention aux conseils.

3. L'enfant doit obéir à ses parents. — Pourquoi: par affection, par devoir, par intérêt.

Comment : volontairement, immédiatement, entièrement.

4. L'enfant doit de la reconnaissance à ses parents. — Pourquoi : services rendus depuis la naissance.

Comment : amour, obéissance, respect, honneur, soutien dans la vieillesse.

2e année.

1. Devoirs envers la famille. — La famille, définition. De quoi se compose la famille. Sentiments qui animent et unissent les membres

d'une même famille.

2. La famille. — Bienfaits de la famille pour l'enfant, l'enfant sans famille.

Les orphelins.

3. Devoirs des enfants envers leurs parents et grands-parents. — Pourquoi et comment l'enfant doit aimer ses parents. Pourquoi : ce que font les parents, soins, travaux, souffrance. Comment : paroles, caresses, empressement, soins affectueux. Pourquoi et comment l'enfant doit respecter ses parents. Pourquoi : âge, expérience, loi de nature. Comment : déférence, attention aux conseils. Pourquoi et comment nous devons à nos grands-parents : affection, respect, obéissance, reconnaissance.

4. Suite. — Pourquoi et comment l'enfant doit obéir à ses parents. Pourquoi : par affection, par devoir, par intérêt. Comment : volontairement, immédiatement. Pourquoi et comment l'enfant doit de la reconnaissance à ses parents. Pourquoi : services rendus depuis la naissance. Comment : amour, obéissance, respect, honneur et soutien de la vieillesse.

Janvier.

1re année.

1. Devoirs envers les grands-parents. — Pourquoi et comment nous devons à nos grands-parents : affection, respect, obéissance, reconnaissance.

2. L'affection entre frères et soeurs. — Pourquoi : vie commune, mêmes parents, même nom, mêmes intérêts. Comment : paroles aimables, pas de taquineries, de jalousie.

3. L'aide entre frères et soeurs. — Pourquoi : ils sont près les uns des autres ; ils doivent faire plaisir à leurs parents. Comment : l'aîné ; les bons conseils, le bon exemple, protection partout.

4. Devoirs envers les animaux. — Pourquoi : services rendus ; ils soutirent comme nous. Comment: pas de mauvais traitements, ni de souffrances inutiles. Soins aux animaux domestiques.

2e année.

1. Devoirs envers la famille. — L'amour fraternel. Devoirs réciproques des aînés et des plus jeunes. L'esprit de famille.

2. Devoirs réciproques des maîtres et des serviteurs.

3. Devoirs envers les animaux. — Pourquoi : services rendus, souffrent comme nous. Comment : pas de mauvais traitements, ni de souffrances inutiles, soins aux animaux domestiques. Ne pas faire souffrir les animaux nuisibles. Loi Grammont.

4. Récapitulation des devoirs de l'enfant dans la famille.

Février.

1re année.

1. L'école. Devoirs de l'écolier envers lui-même : assiduité, travail, ordre, propreté. Pourquoi : par devoir, par intérêt.

Comment : régularité, exactitude, attention, divers soins d'ordre et de propreté.

2. Devoirs de l'écolier envers le maître : amour, respect, obéissance. — Pourquoi : le maître représente la famille ; ses services, son âge, son instruction, son expérience.

Comment : faire plaisir, politesse, pas de murmures, etc.

3. Devoirs de l'écolier envers ses camarades : amour, aide, protection. — Pourquoi : l'école est comme une grande famille.

Comment : se montrer bon, aimable et prévenant, etc.

4. Entretien récapitulatif. — Devoirs de l'enfant dans la famille et à l'école.

année.

1. Devoirs de l'enfant à l'école. — Ce que la République a fait pour les écoles ; l'école d'autrefois et celle d'aujourd'hui. Rôle social de l'école. Ce que l'écolier doit à l'école : assiduité, travail, ordre, propreté.

2. Devoirs de l'écolier envers le maître. — Pourquoi et comment l'écolier doit aimer et respecter le maître, lui obéir.

Pourquoi : le maître représente la famille ; ses services, son âge, son instruction, son expérience.

Comment : faire plaisir, politesse, pas de murmures, etc.

3. Devoirs de l'écolier envers ses camarades. — Pourquoi et comment il doit aimer, aider, protéger ses camarades. Pourquoi : l'école est comme une grande famille. Comment : se montrer bon, aimable, prévenant, etc.

4. Entretien récapitulatif. — Devoirs de l'enfant dans la famille et à l'école.

Mars.

1re année.

1. La patrie. — Il faut aimer sa patrie. Pourquoi : le sol, la maison natale, nos concitoyens, même langue, mêmes intérêts.

Comment : vouloir la prospérité, la gloire de la France

2. Il faut se dévouer à sa patrie. — Pourquoi : reconnaissance pour ce que nous devons à la patrie.

Comment : bon citoyen, bon soldat.

3. Il faut obéir aux lois. — Pourquoi : ordre nécessaire, besoin social.

Comment : connaître la loi, obéir scrupuleusement, prêter main-forte à l'autorité.

4. La France. — Ses grandeurs et ses malheurs. Ce qu'elle attend de nous.

année.

1. Devoirs envers la patrie. — Ce que c'est que la patrie. Le patriotisme, ce que ce sentiment peut produire.

2. Pourquoi et comment il faut aimer sa patrie. — Pourquoi : le sol, la maison natale, nos concitoyens, même langue, mêmes intérêts.

Comment : vouloir la prospérité, la gloire de la France.

3. Pourquoi et comment il faut se dévouer à sa patrie. — Pourquoi : reconnaissance pour ce que nous devons à la patrie.

Comment : bon citoyen, bon soldat.

4. Pourquoi et comment il faut obéir aux lois. —> Pourquoi : ordre nécessaire, besoin social. Comment : connaître la loi, obéir scrupuleusement, prêter main-forte à l'autorité.

Avril.

1re année.

1. Devoirs envers autrui. — Justice. Respecter la vie de son semblable. Pourquoi : vie nécessaire à l'accomplissement de tous les devoirs.

Comment : éviter la violence, la brutalité, ne pas abuser du droit de légitime défense.

2. Respecter la liberté d'autrui. — Pourquoi : pas d'homme sans liberté, l'esclave.

Comment : respecter les démarches et les actes d'autrui, ne pas abuser de la force, de la richesse.

3. Eviter toute médisance. — Pourquoi : marque d'envie, préjudice à autrui.

Comment : ne rien dire des autres si on ne peut en dire du bien.

4. Eviter toute calomnie. — Pourquoi : envie et méchanceté, injustice, préjudice moral.

Comment : parler rarement des autres.

2e année. 1. Devoirs envers la patrie. — Pourquoi et comment nous avons le devoir de payer l'impôt. Pourquoi : charge des services publics. Comment : pas de retard, pas de frais en aucune circonstance.

2. Le service militaire. — Pourquoi et comment nous avons le devoir d'accomplir le service militaire. Pourquoi : qui doit défendre le pays insulté, menacé, envahi ? Comment : obéissance aux chefs, bravoure à la guerre.

3. Le vote. — Pourquoi et comment le vote du citoyen doit être consciencieux Pourquoi : intérêt général du pays. Comment : voter sans crainte, sans complaisance ; penser à l'intérêt général plutôt qu'à l'intérêt particulier.

4. La France. — Ce que nous devons à la France. Ses grandeurs et ses malheurs.

Résolutions.

Mai.

1re année.

1. Respecter la propriété d'autrui

2. Pourquoi : la propriété fait partie de la personne.

Comment : ne rien prendre à autrui, ni directe ment ni indirectement.

2. Se garder de frauder. — Payer exactement ce qu'on doit à l'Etat, à la ville, aux particuliers, aux compagnies, éviter tout profit malhonnête.

3. Respecter ses engagements.

Pourquoi : pour ne pas mentir, être juste, gagner la confiance d autrui.

Comment : s'engager avec prudence, après réflexion, toujours tenir ses engagements écrits ou oraux.

4. Entretien récapitulatif. — La justice.

« Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît. »

2e année.

1. Devoirs envers autrui. — La société, sa nécessité, ses avantages.

2. Justice. — Respect : 1° de la vie (légitime défense, guerre), 2° de la liberté, 3° de la croyance religieuse et de l'opinion d'autrui (la tolérance) ; raison de ces devoirs.

3. Respect de l'honneur d'autrui : médisance, calomnie, délation.

4. Respect de la propriété : le vol, la fraude, les dettes, la probité

Juin.

1re année.

1. Charité. — Etre bon pour les autres.

Pourquoi : les hommes sont frères, ils doivent s'ai mer, se pardonner.

Comment : être indulgent aux faiblesses des autres ; les aider, les accueillir cordialement. Oubli des injures.

2. Etre poli. — Pourquoi : pour respecter la sensibilité des autres, pour éviter le froissement, pour être agréable.

Comment : se gêner pour les autres, s'empresser dans la rue, dans la maison, à table.

3. Etre bienfaisant. — Pourquoi : misères à soulager. Tous les hommes sont frères.

Comment : aimer ses semblables, penser à eux plus qu'à soi-même, les aider de ses ressources.

4. Sacrifier sa vie au besoin. — Pourquoi : rien de plus beau et de plus grand que le sacrifice entier de sa personne.

Comment mettre ses forces, ses richesses, son savoir au service de la patrie, de ses semblables.

2e année.

1. Devoirs envers autrui. — Charité. En quoi elle consiste, sa source, ce qui en fait la beauté, ses diverses qualités.

2. Devoirs de bienveillance : bonté, politesse, modestie.

3. Devoirs de bienveillance (suite). — Amitié, pardon des injures.

4. Devoirs de bienfaisance. — Le bienfait et la reconnaissance, le dévouement et le sacrifice.

Juillet.

1re année.

1. La charité. — Entretien récapitulatif.

2. 3 et 4. Devoirs envers Dieu. (Voir le programme officiel.)

2e année.

Devoirs envers autrui. — Entretien récapitulatif. 2, 3 et 4. Devoirs envers Dieu. (Voir le programme officiel.)

COURS supérieur

Octobre.

1. La morale. — Définition. But. Ses divisions.

2. La conscience. — Son double aspect comme idée ou, comme sentiment moral. Elle conseille ; elle juge. Satisfaction ou repentir.

3. Facteurs de la conscience. — Expérience, éducation, raison. Formation et développement de la conscience. Progrès ou déviation. Influence du tempérament, des habitudes.

La responsabilité. — Conditions de son existence. Raison. Conscience. Liberté.

4. La moralité. — Conditions essentielles ; la liberté morale, la loi morale. Idéal moral. Lutte des tendances supérieures contre les instincts inférieurs.

Novembre.

1. Les motifs d'action. — Plaisir, intérêt, devoir.

2. Loi morale. — Obligation de faire le bien, d'éviter le mal. Aucune contrainte extérieure. Caractères du devoir.

3. La responsabilité. — Ses conditions ; ses degrés en rapport avec ceux de la liberté morale.

4. La dignité humaine. — Définition (respect de soi et des autres). Conséquence de la raison, de la liberté, de la responsabilité. Vertus qui la protègent. Passions qui l'avilissent.

Décembre.

1. La morale pratique. — Distinction entre le principe du devoir et les devoirs qui en découlent. En semble des devoirs de l'homme ; leur division.

Devoirs envers le corps. — Le corps, serviteur de l'âme. Devoirs : propreté, tempérance, sobriété, aucun excès.

2. Devoirs envers l'âme. — Les trois facultés : sensibilité, intelligence, volonté. Exemples de leur fonctionnement. Distinction entre l'homme et l'animal. Culture et développement des facultés.

Qualités et défauts. — Franchise, mensonge, orgueil, modestie.

3. Qualités et défauts (suite). — Travail, paresse. Economie, prodigalité, avarice. Dettes. Jeu. Le travail et l'économie, seules sources de richesse.

4. Qualités et défauts (suite). — Patience, colère. Courage, peur. Revision. Ce qu'il faut être. Ce qu'il ne faut pas être.

Janvier.

1. La famille. — Nécessité de la famille. Ce qu'elle était autrefois. Ce qu'elle est aujourd'hui.

Devoirs de l'enfant envers ses parents. — Amour, obéissance, respect, reconnaissance. Bienfaits des parents pour leurs enfants.

2. Devoirs de l'enfant majeur. — Honneur, respect, aide. Respect du nom de famille.

Devoirs des frères et soeurs. — Affection, assistance, concessions, bon exemple.

Devoirs envers les grands-parents. Vénération, prévenances.

3. Les serviteurs. — Devoirs des enfants : politesse, bienveillance, pas d'exigences. — Devoirs des maîtres : bienveillance, justice, bonté. — Devoirs des serviteurs : scrupule, complaisance, dévouement, reconnaissance.

4. Devoirs des parents. — Aimer également leurs enfants. Les nourrir, les entretenir, les élever. Leur donner le bon exemple. Les préserver de tout danger.

Conclusion : la famille, école des vertus.

Février.

1. L'école. — L'école d'autrefois. L'école d'aujourd'hui. L'instituteur d'aujourd'hui. L'instruction et l'éducation. Nécessité de l'instruction. Dangers de l'ignorance.

Devoirs de l'enfant. — Envers lui-même, envers son maître, envers ses camarades.

2. Corrélation des droits et des devoirs de l'enfant à l'école. — (Revision du cours moyen.)

L'école prépare la vie sociale. L'émulation. Défauts à éviter : jalousie, hypocrisie, délation. Qualités à acquérir : bonté, justice.

3. Nécessité de la vie en société. — La société fondée par la nature et la nécessité : famille, tribu, classe, société.

Ses avantages. — Matériels : union, force, division du travail. Intellectuels : sciences, efforts de toutes les générations. Moraux : fraternité.

4. La justice dans la société. — « Ne fais pas à autrui. » Les devoirs de justice ; les énumérer.

Respect de la vie. — Exception : légitime défense, guerre. Le duel réprouvé par la morale.

Mars.

1. Respect de la liberté. — La liberté est un bien inviolable et sacré. Diverses libertés.

Respect de la propriété. — Sources : premier occupant, travail, épargne, héritage, vol. Ses divers degrés. Actes qui constituent un vol (dépôt, objet trouvé, dette, emprunt, fraude, tricherie, faux poids).

2. Respect de l'honneur et de la réputation. — Médisance, calomnie, commérages, cancans. La loi punit le diffamateur.

Respect de la parole donnée. Exemples historiques. L'homme qui manque de parole n'est pas estimé (commerçant, ouvrier, etc.).

3. Tolérance. — Exemples historiques de tolérance, d'intolérance. La persuasion. Vertus de justice. Probité. Equité. Loyauté. Délicatesse.

4. Revision et corrélation des devoirs de justice et des droits.

Avril.

1. La charité dans la société : « Fais à autrui ce que.» Diverses formes de la charité.

2. Solidarité et fraternité. — Solidarité créée par la responsabilité mutuelle. Intérêt particulier et intérêt général : « Aidons-nous les uns les autres ».

Fraternité. Sentiment plus noble : « Aimons-nous les uns les autres ».

Comparaison entre la Justice et la Charité. — Charité, complément indispensable de la justice. Echelle morale : charité, justice.

3. Devoirs de l'homme envers autrui, selon sa position. — Devoirs envers nos inférieurs, nos égaux, nos supérieurs. Devoirs professionnels.

4. Revision générale des devoirs de l'homme envers la société. Corrélation des droits et des devoirs.

Mai.

1. La patrie ; famille et société. Sa formation. Ses bienfaits. Patriotisme. Réfutation du chauvinisme, du cosmopolitisme.

2. Devoirs envers la patrie. — Enfants de la même mère, mêmes devoirs. L'instruction obligatoire. L'impôt (ses caractères). « Frauder, c'est voler. »

3. Devoirs envers la patrie (suite). —• Le vote. Ses caractères : libre, consciencieux, éclairé, désintéressé.

4. Devoirs envers la patrie (fin). — Le service militaire ; c'est le plus élevé des devoirs envers la patrie. Devoirs du soldat. La discipline. Amour et respect du drapeau.

Juin.

1. Le citoyen. — Ses droits ; les devoirs de l'Etat.

2. La devise républicaine. — La liberté (ses limites) ; l'égalité devant la loi (inégalités qu'on ne supprimera jamais) ; la fraternité (institutions de bienfaisance).

3 et 4. Devoirs envers Dieu. — (Voir programme officiel.)

Juillet.

Récapitulation générale.

Instruction civique.

L'instruction civique fait connaître aux élèves notre organisation administrative, politique et sociale, en leur montrant les droits mais aussi les devoirs des futurs citoyens.

Elle touche donc à l'histoire, à la géographie et à la morale ; souvent même il est difficile d'établir nettement une différence entre ces leçons diverses.

Il est nécessaire de provoquer des comparaisons entre le présent et le passé, de faire appel à certains souvenirs historiques, d'appuyer l'exposé sur une lecture bien choisie.

Pour être mieux compris des enfants, montrons-leur des documents, qu'ils connaissent sans doute, mais qu'ils n'ont pas bien examinés : le rôle des contributions, les feuilles d'impôt, la liste électorale, le bulletin de vote, etc.

Sans considérer nos institutions comme définitives, idéales, faisons-les aimer, parce qu'elles sont supérieures à beaucoup d'autres et qu'elles sont le résultat d'efforts considérables, accomplis par les générations qui nous ont précédés.

COURS MOYEN

Octobre.

1re année.

1. La Commune. — Idée de la commune. Origine des premiers villages. Village, bourg, ville, 36 000 communes en France.

2. idée de la communauté. — La propriété particulière opposée à la propriété en commun. Biens communaux, exemples.

3. Le conseil municipal. — Les dépenses et les recettes communales. Rôle du conseil municipal.

4. Election du conseil municipal. — Conditions pour être : 1° électeur ; 2° èligible. Le citoyen, le suffrage universel. La liste électorale.

2e année.

1. La Commune. — Revue du programme de 1re année. — Le système communal date de 1789. Un mot de l'affranchissement des

communes au moyen âge. Les villes seules organisées en communes ; les anciennes paroisses.

2. Idée de la communauté. — Comme en 1™ année.

3. Le conseil municipal. — Revue du programme de 1re année. — Qualités du conseiller municipal : capacité, dévouement.

4. Election du conseil municipal. — Comme en 1" année.

Novembre.

1re année.

1. Election du conseil municipal (suite). — Description de la carte électorale.

2. Le vole. — Détail de l'opération.

3. Le budget. — Dresser au tableau noir le budget par dépenses et par recettes d'un ménage d'ouvriers.

4. Le budget communal. — Dresser brièvement au tableau noir le budget d'une commune : dépenses, recettes, balance.

année.

1. Election du conseil municipal (suite). — Comme en 1re année.

2. Le vote. — Détail de l'opération. La majorité absolue, la majorité relative. Réunion du conseil municipal.

3. Le budget. — Comme en 1re année.

4. Le budget. — Comme en 1re année. — Le budget extraordinaire.

Décembre.

1re année.

1. Le maire. — Qui l'élit ; pour quelle durée ; il représente la commune et le gouvernement ; il préside le conseil municipal, prépare le budget, nomme les employés communaux. Il fait exécuter les lois.

2. Le maire (suite). — Il dresse la liste électorale, celle du tirage au sort ; il reçoit les déclarations de l'état — civil. — Les adjoints au maire.

3. Le maire (fin). — C'est un magistrat. Il veille aux intérêts, à la sécurité de tous.

4. Récapitulation.

2e année.

1. Le maire. — Comme en 1année.

2. Le maire. — Comme en 1re année.

3. Le maire. — Comme en 1re année. — Fonction gratuite : respect et reconnaissance dus au maire et aux adjoints par les habitants de la commune.

4. Récapitulation.

Janvier.

1re année.

1. Le canton. — En donner une idée par rapport à la commune ; ce n'est qu'une division administrative ; fonctionnaires du gouvernement qui résident au chef-lieu de canton.

2. L'arrondissement. — En donner une idée par rapport au canton. Le conseil d'arrondissement ; il émet des voeux ; pas de budget. Le sous-préfet ; le tribunal de première instance.

3. L'arrondissement à Paris. — Paris capitale : pas de mairie centrale ; vingt sections. Les deux préfets. Les maires d'arrondissement : officiers de l'état-civil, surtout.

4. Récapitulation.

année.

1. Le canton. —Comme en 1re année. — 2800 cantons en France ; les grandes villes sont divisées en cantons,

2. L'arrondissement. — Comme en 1re année. — 362 arrondissements en France. Le receveur particulier.

3. L'arrondissement à Paris. — Comme en 1re année

4. Récapitulation.

Février.

1re année.

1. Le département. — Administration concrète, comme la commune ; propriétés, budget. Donner des exemples de propriétés départementales. — Le préfet, le conseil général.

2. Le préfet. — Son rôle, qui le nomme ; ses attributions.

3. Le conseil général. — Analogie avec le conseil municipal ; nombre de membres ; les deux sessions. Le budget départemental. Electeur sénatorial.

4. Récapitulation.

2e année.

1. Le département. — Comme en 1re année. Origine de la division de la France en départements ; 86 départements.

2. Le préfet. — Comme en 1re année. Le conseil de préfecture.

3. Le conseil général. — Comme en 1™ année.

4. Récapitulation.

Mars.

1re année.

1. L'Etat. — Rappeler l'administration d'une commune, puis celle d'un département. Montrer l'importance de celle du pays entier. Budget de plusieurs milliards. La République, la souveraineté nationale. Les trois pouvoirs de l'Etat.

2. Le pouvoir législatif. — Qu'est-ce qu'une loi ? Qui fait les lois? Rôle de la Chambre des députés, du Sénat.

3. Le pouvoir exécutif. — Le président de la République ; son origine ; durée de son mandat ; ses attributions.

4. Le pouvoir exécutif (suite). — Les ministres. Qui les nomme? Expliquer les mots : cabinet, président du conseil, décret, arrêté.

2e année.

1. L'Etat. — Comme en 1re année. Court parallèle avec l'ancien régime.

2. Le pouvoir législatif. — Comme en 1re année. Qui faisait les lois autrefois ?

3. Le pouvoir exécutif. — Le président de la République ; son origine, durée de son mandat ; ses attributions. Ses frais de représentation comparés à la liste civile des anciens rois.

4. Le pouvoir exécutif (suite). — Les ministres. Comme en 1re année. — La responsabilité personnelle des ministres.

Avril.

1re année.

1. L'impôt. — Nécessité de l'impôt. Dépenses de l'Etat : lesquelles? Qu'est-ce que l'impôt? Services rendus à chacun par le pays.

2. Impôts divers. — Impôts en rapport avec la situation des citoyens. Impôts directs, indirects.

3. La douane et les octrois. — Catégories d'objets imposables.

4. Le ministère des finances. — Son rôle. Fonctionnaires divers. Le budget.

2e année.

1. L'impôt. — Comme en 1re année. — L'impôt a toujours existé.

2. Impôts divers. — Comme en 1re année. Objets divers de luxe et de nécessité imposés par l'Etat.

3. La douane et les octrois. — Comme en 1re année. Droit de l'Etat ; taxe municipale.

4. Le ministère des finances. — Comme en 1™ année. La cour des comptes.

Mai.

1re année.

1. La justice. — Les magistrats ; leur rôle ; le ministère public. Expliquer les termes : contravention, délit, crime. Tribunaux correspondants.

2. La cour d'assises. — Elle juge les crimes ; son siège ; le jury. Expliquer son fonctionnement.

3. Le juge de paix. — Insister sur son rôle conciliateur : exemples.

4. Les tribunaux. — Montrer le rôle de chacun d'eux par l'histoire de deux plaideurs entêtés épuisant toutes les juridictions.

2e année.

1. La justice. — Comme en 1re année. Magistrature assise, debout, inamovible.

2. La cour d'assises. — Comme en 1re année.

3. Le juge de paix. — Comme en 1re année. Qui le nomme? — Il n'est pas inamovible.

4. Les tribunaux. — Comme en 1re année. Insister sur le rôle de la cour d'appel et sur celui de la cour de cassation.

Juin.

1re année.

1. Le service militaire. — Le tableau de recensement : le tirage au sort. Les engagements volontaires,

2. Service obligatoire. — Deux obligations principales : service personnel, — durée égale pour tous. Le conseil de révision.

3. Organisation de l'armée. — Le ministre ; les officiers, écoles spéciales. La feuille de route.*

4. La marine. — Son organisation. Unité de la marine. Les cinq préfectures maritimes.

2e année.

1. Le service militaire. — Comme en 1" année.

2. Service obligatoire. — Comme en 1re année. Divisions de la durée du service militaire.

3. Organisation de l'armée. — Comme en 1re année. Le conseil de guerre. Code militaire.

4. La marine. — Comme en 1re année. Inscription maritime ; utilité de la marine.

Juillet.

Récapitulation générale.

COURS SUPERIEUR

Octobre.

1. L'ancien régime. — Sujets. Monarchie absolue. Droits féodaux. Redevances au roi. Inégalité. Liberté nulle. Cahiers du Tiers Etat.

2. Déclaration des droits de l'homme. — Principes de 1789. Etude des considérants de la Déclaration. La liberté et l'égalité (les 4 premiers articles).

3. La loi, dans ses rapports avec l'égalité et la liberté individuelle (Articles 5, 6, 7, 8, 9).

La liberté de conscience (Articles 10, 11).

4. La force publique. — La sûreté. Droit de propriété (Articles 12 à 17).

Novembre.

1. La devise républicaine. — Résumé de la Déclaration des droits de l'homme. L'Etat doit respecter les libertés inviolables des citoyens.

Sa protection s'étend également sur tous. L'Etat paternel. Tous les citoyens sont des frères.

2. Obligations du citoyen. — Pourquoi? Nombreux droits garantis. L'honneur d'être citoyen impose des devoirs sacrés.

Devoirs : militaire, scolaire, fiscal, électoral.

3. L'état-civil. — Vie légale du citoyen. Actes de l'état-civil (registres, officiers de l'état-civil). Etablissement de ces actes (conditions, témoins).

4. Revision. — Le citoyen. La morale civique.

Décembre.

1. Le suffrage universel. — Egalité. Souveraineté nationale. Représentation. Conditions pour être électeur. Qualités du vote : libre, éclairé, désintéressé.

2. La loi. — Expression de la volonté nationale. Diverses sortes de lois : fatales, morales, civiles. Les lois variables (civilisation). Obéissance à la loi. « Nul n'est censé ignorer la loi. »

Codes (civil, pénal). Promulgation : affiches, Officiel, Bulletin des lois.

3. Pouvoirs de l'Etat et constitution de 1875. — Définition des pouvoirs d'un Etat (autorités). Définition de la constitution. Les trois pouvoirs de chaque constitution. Séparation des pouvoirs. La constitution de 1875 (lois constitutionnelles).

4. Le Parlement. — Sa constitution. Deux Chambres. Chambre des députés. Age d'éligibilité ; durée du mandat d'un député. Validation, bureaux, commission. Séances publiques. Droite, gauche.

Sénat, 300 membres. Suffrage restreint. Age d'éligibilité, durée du mandat d'un sénateur. Fonctionnement. Haute Cour de Justice.

Avantage des deux Chambres.

Janvier.

1. Le Parlement, pouvoir législatif. — Confection des lois. Commission. Rapporteur. Discussion publique et vote (pour les deux Chambres). Haute mission. Devoirs du représentant.

2. Le pouvoir exécutif. — Le président de la République, chef du pouvoir exécutif. Election, réélection. Privilèges : fonctionnaires, force armée, droit de grâce, traites, promulgation des lois.

3. Le pouvoir exécutif. — Les ministres. Ministère. Choix. Responsabilité. Dépendance du Parlement. Crise. Départements ministériels. Administration, circulaires, arrêtés ministériels.

4. Revision. — Pouvoir législatif. Pouvoir exécutif.

Février.

1. Administration centrale. — L'administration en général. Son rôle. Administration centrale. Ministre de l'intérieur. Chef hiérarchique des préfets, sous-préfets, maires. Autres attributions.

Administration départementale. — Préfet (conseil de préfecture, secrétaire général, sous-préfets). Attributions du préfet.

2. Administration départementale (suite). — Conseil général. Un membre par canton. Age d'éligibilité, durée du mandat d'un conseiller

général. Rôle. Deux sessions. Commission. Mission politique (souveraineté nationale). L'arrondissement. Sous-préfet. Conseil d'arrondissement (ses attributions).

3. Administration communale. — La commune, personne civile. 36000 communes. Cadastre.

Le maire. Election. Adjoints. Double rôle : Etat, commune.

Fonctions : pouvoir exécutif, police, officier de l'état-civil, administration communale (Paris : préfets).

4. Le conseil municipal. — Election. Age d'éligibilité ; durée du mandat d'un conseiller municipal. Scrutin de liste. Attributions : élection du maire, des délégués sénatoriaux. 4 sessions. Budget. Délibérations (approbation du préfet).

Condition morale : Maire, conseil municipal (fonction gratuite, dévouement).

Mars.

1. L'impôt. — Caractères: nécessité, universalité, proportionnalité.

Deux sortes d'impôts ou contributions : directs, indirects ; pourquoi. Enumération.

2. La douane. — Régimes douaniers. Les douaniers. L'octroi. Son but. Etablissement : demande du conseil municipal, approbation du gouvernement. Prélèvement du 10e. — La fraude, grave faute civique.

3. Le ministère des finances. — Budget (recettes, dépenses). Trésor. Employés des contributions directes et indirectes. Contrôle rigoureux. Cour des comptes.

4. Revision. — L'administration : centrale, départementale, communale. L'impôt.

Avril.

1. La justice. — Le ministre (garde des sceaux).

La justice. Caractères : publique, égale pour tous, très coûteuse. Tribunaux et juges : assis (inamovibles), debout (parquet, ministère public). Police judiciaire (procureurs, substituts). Tribunaux exceptionnels.

2. La justice civile. — Son objet. Code civil (peines). Divers degrés de juridiction ; leurs attributions. Justice de paix, 1re instance, cour d'appel, cour de cassation.

3. La justice pénale. — Son objet (contraventions, délits, crimes). Code pénal (peines). Divers degrés de juridiction ; leurs attributions. Simple police, police correctionnelle, cour d'assises, cour de cassation.

4. L'armée. — Le ministre de la guerre. Ses attributions. La loi militaire, transformations diverses, 1889, 1905 et 1908. Organisation militaire de la France. L'armée, armes, grades. La discipline. Le drapeau (Honneur et Patrie).

Mai.

1. La marine. — Le ministre. Ses attributions. Armée de mer : troupes, flotte. L'inscription maritime. Engagements. Organisation maritime. Engagements. Organisation maritime du littoral. Les grades. Discipline. Dévouement.

2. L'instruction publique. — Le ministre. Ses attributions. L'Université : Enseignement supérieur, secondaire ; primaire. Organisation de la France, 17 académies. Recteur, conseil supérieur ; fonctionnaires.

Enseignement supérieur : Rut. Facultés (quatre sortes). Universités : Grades. Grandes écoles.

2. Enseignement secondaire : But. Lycées, collèges. Baccalauréat. Bourses.

Enseignement primaire. Ses trois caractères. Sacrifices de la troisième République. Devoir de reconnaissance des écoliers.

4. Revision. — La justice. L'armée. L'enseignement.

Juin.

1. Autres ministères. — Travaux publics. Agriculture. Commerce. Travail et prévoyance. Industrie. Attributions diverses. But commun : prospérité de la France.

2. Affaires étrangères. — Attributions du ministre. Agents diplomatiques. Leur rôle.

Colonies. Possessions et protectorats, définitions, exemples. L'Algérie (régime spécial).

3. Récapitulation générale. — Le citoyen.

4. La souveraineté générale.

Juillet.

Récapitulation générale. — L'administration.