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Monténégro

 Le Monténégro (en slave Tsrnagora, « Montagne Noire ») comprend, depuis le traité de Berlin (1878), un territoire de 9030 kilomètres carrés, peuplé d'environ 250000 habitants. La langue parlée par les Monténégrins est le serbe ; leur religion est la religion orthodoxe. Le prince exerçait jadis une autorité absolue ; c'est lui qui faisait les lois ; le sénat ou sovjet et la représentation nationale ou skoupchtina n'étaient que des corps consultatifs. En outre, jusqu'en 1851, le prince cumulait le titre d'évêque métropolitain avec celui de grand-juge et de chef militaire ; mais depuis cette époque le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ont été séparés, et les fonctions d'évêque sont exercées par un dignitaire spécial, le métropolite.

Le territoire de la principauté comprend 56 districts ou capitanats, et six villes provinciales. La capitale est Cettigné.

En 1879, le prince régnant, Nikita, a promulgué une loi sur l'instruction primaire, dont nous reproduisons ci-dessous les principales dispositions :

« L'enseignement primaire dans la principauté de Monténégro est libre ; aucun citoyen ne peut être privé de ses droits aux bienfaits de l'instruction. ? L'instruction primaire est obligatoire. Elle est placée sous la surveillance du gouvernement et de ses organes. ? Tous les cultes reconnus jouissent dans l'école des mêmes droits. ? Chaque communauté religieuse est tenue de pourvoir à l'enseignement religieux des enfants qui appartiennent à son culte. ? L'instruction primaire est gratuite. ? L'obligation de fréquenter l'école primaire dure de l'âge de sept ans jusqu'à celui de douze. ? Celui qui aura cherché par fraude à éviter l'inscription de son enfant sur le registre scolaire sera puni d'une amende de 55 à 110 francs, ou, s'il ne peut la payer, d'un emprisonnement de huit à trente jours. ? Les parents qui contreviendront à l'obligation scolaire seront punis d'une amende de 180 francs. ? Il est permis de donner à un enfant une éducation particulière ; dans ce cas, l'enfant doit, à la fin de chaque année, subir un examen public sur les branches qui constituent à l'école primaire l'enseignement de l'année correspondante. ? Les enfants peuvent aussi être envoyés à des écoles privées. Celles-ci doivent, dans toute leur organisation, se conformer aux dispositions de la loi, et être autorisées par le gouvernement. ? Les parents sont tenus, pendant le temps de la fréquentation scolaire, de fournir à leurs enfants les livres et autres objets nécessaires à l'enseignement. S'il ne le font pas, ils y seront contraints par les voies légales. ? Les dispositions de la présente loi s'appliquent également aux écoles de filles. ? Là où il n'existe pas d'écoles de filles, les parents auront la faculté d'envoyer leurs filles à l'école des garçons, pourvu que les filles soient âgées de moins de dix ans ; au-dessus de cet âge il n'est plus permis de les envoyer à une école de garçons. »

En 1905, le Monténégro est devenu une monarchie constitutionnelle : la Skoupchtina, élue désormais par le suffrage universel, a reçu les droits d'une assemblée législative, devant laquelle les ministres sont responsables. Les lois sont préparées par un Conseil d'Etat, et, après avoir été discutées, amendées et votées par la Skoupchtina, elles sont soumises à la sanction du prince.

Il y avait en 1900, dans la principauté, 60 écoles primaires ; en 1909, ce nombre était de 132. Nous n'avons pas pu nous procurer de statistique scolaire ; plus détaillée. Le budget du ministère de l'instruction publique et des cultes pour 1907 s'est élevé à 197 847 couronnes.