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Middendorff

Guillaume Middendorff, éducateur allemand, l'ami et le collaborateur le plus dévoué de Froebel, naquit à Brechten (Westphalie) en 1793. Après avoir fait ses premières études au gymnase de Dortmund, il se rendit à Berlin au printemps de 1811 pour y suivre les cours de la faculté de théologie. En février 1813, s'étant lié avec Langethal, alors étudiant comme lui, il s'enrôla à son exemple dans le corps des chasseurs noirs de Lützow. Nous avons raconté ailleurs en détail (Voir les articles Froebel et Langethal) comment les deux amis rencontrèrent Froebel à Dresde, comment tous trois ensemble firent la campagne de 1813 et de 1814, et se retrouvèrent ensuite à Berlin ; comment Middendorff, après avoir repris ses études interrompues, finit par renoncer à la théologie pour aller, au printemps de 1817, rejoindre Froebel à Griesheim ; et comment, depuis cet instant, il se consacra tout entier à l'oeuvre à laquelle l'avait appelé à participer celui dont il s'était fait l'enthousiaste et fidèle disciple. Nature tendre et poétique, Middendorff subit sans résistance et jusqu'à la fin l'ascendant du caractère impérieux de Froebel. Langethal, l'autre adepte du maître, avait une certaine indépendance d'esprit ; on sait que, malgré l'étroite amitié qui l'unissait à Froebel, il finit par se séparer de lui en 1841 pour suivre sa voie propre. Middendorff, lui, n'était pas de ceux qui se reprennent : il s'était donné pour la vie. Nous ne referons pas ici l'histoire de l'institut de Keilhau ; disons seulement que, par son caractère enjoué, sa bonté, le charme de son enseignement, Middendorff se faisait adorer des élèves. Il épousa en 1826 une nièce de Froebel, Albertine, l'aînée des filles de Christian Froebel. Lors de la création de l'institut de Willisau, il fut le dernier des trois amis qui resta à Keilhau ; puis, à son tour, sur l'appel de Froebel, il prit le chemin de la Suisse, en. compagnie de sa belle-soeur Elise, s'installa à Willisau en 1834, et de 1835 à 1839 demeura seul chargé de la direction du nouvel institut, tandis que Froebel, après une année passée à Burgdorf, retournait en Allemagne. L'établissement de Willisau ayant cessé d'exister en 1839, Middendorf rentra comme professeur à Keilhau, qui se trouvait depuis 1834 sous la direction de Baron : c'est là qu'il passa les quatorze dernières années de sa vie, dans le voisinage immédiat de Froebel, qui vécut successivement à Blankenburg, à Keilhau, à Liebenstein et à Marienthal. La part prise par Middendorff aux travaux de Froebel durant cette période, qui vit naître le jardin d'enfants, n'est pas sans importance : on lui doit un certain nombre des chansons et des poésies contenues dans les Mutter und Koselieder ; il accompagna Froebel en 1844 dans le voyage de propagande qu'entreprit celui-ci ; et en 1848 il fit paraître une brochure sur les jardins d'enfants, dédiée au Parlement de Francfort, sous ce titre : Die Kindergärten, ein Bedürfniss der Zeit, Grundlage einigender Erziehung.

Ce fut Middendorff qui ferma les yeux à Froebel, en 1852 ; il a raconté les derniers moments de son ami dans un écrit intitulé Fröbels Ausgang aus dem Leben (Liebenstein, 1852). Il ne lui survécut que dix-huit mois, et mourut à Keilhau le 27 novembre 1853, à l'âge de soixante ans. ? Sa fille, Alwine Midden dorff, fut une des premières « jardinières d'enfants » formées par Froebel. Elle a épousé le Dr Wichard Lange et est morte en 1882.

James Guillaume